Putain de mort.

Christophe Hulé

Ce parfum de mort, entre moisissure et décomposition.

Et surtout le silence, le néant.

Parfois j'y pense, la plupart du temps j'esquive, comme beaucoup.

Avoir été, n'être plus rien, ou plutôt n'être plus.

Autrefois ces photos jaunies, aujourd'hui quelques clés USB, perdues dans un tiroir ou dans quelque boite à gâteaux au grenier.

Si on y pense, ne serait-ce qu'un instant, on fait moins le malin, on cesse de rabaisser l'autre qui subira le même sort.

Putain de mort.

Aujourd'hui je cours ou je marche, plus ou moins vite, ça dépend de l'âge ou de la discipline.

Moi j'ai fait une croix sur la discipline depuis quelques décennies.

Un corps d'athlète ressemblera aux autres au temps des pissenlits, est-il besoin de faire un dessin ?

Parfois, enfin plutôt souvent, je me demande ce qui nous fait avancer, certains attrapent même des ulcères, rongés par la colère ou la jalousie.

On a peur de perdre de petites choses, qui n'en valent pas la peine, on agonise pour de faux ou pour de vrai, et pourquoi donc Nom de Dieu ?

On croit au Paradis pour soi-même, et l'Enfer pour nos persécuteurs.

On ne croit en rien jusqu'à l'instant suprême, où on a pas préparé l'examen.

Il n'y a pas que la lumière qui s'est éteinte, je suis, je ne suis plus.

Et les bonimenteurs de tout temps, qui ont pignon sur rue, et beaucoup de pouvoirs, ici bas, enfin aujourd'hui ça ne marche que pour une religion sur trois, je n'en dirai pas plus car je ne suis pas pressé d'embrasser ce que je crois être le néant absolu.

Ne croyez pas que tout cela soit triste, que des hommes et des femmes, ou l'inverse, continuent à se battre, là est le vrai miracle.

Si nous avions l'éternité devant nous, les Justes auraient-ils autant de mérite ?

Signaler ce texte