Quand je vous vois

Quand je vous vois ainsi rediscuter l’histoire

Rejeter l’étranger le pauvre le malade

Dériver à nouveau dans vos rêves de gloire

Qui immanquablement mèneront à brimades

Quand je vous vois ainsi faire des concessions

Sur des questions brûlantes que le temps nous repose

Vous avez oublié ou faites abstraction

Du passé et s’il faut s’opposer je m’oppose

J’en ai froid dans le dos j’en ai la peur au ventre

Votre haine est latente vos desseins sont nocifs

Alors je me rappelle de cette période entre

Trente neuf et quarante cinq quand j’étais juif

Ca me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire

Ca me rappelle les heures les plus noires

Quand je vous vois ainsi prêts à poser des bombes

A semer le chao par idéologie

Quand je vous sais ainsi prêts à creuser des tombes

Parce que la différence ne mérite pas la vie

A semer le chao à faire couler les larmes

Rependre la terreur en intègre intégriste

A faire taire les hommes à faire parler les armes

A vouloir retourner au pire obscurantisme

Vous me faites froid dans l’dos de la nuque au coccyx

Qu’importe que vous soyez musulmans catholiques

Je me revois alors en 1546

Face à l’inquisition quand j’étais hérétique

Ca me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire

Ca me rappelle les heures les plus noires

Quand je vous vois creuser de si vastes fossés

Qui à ce rythme là deviendront vite des failles

Que je croyais pourtant depuis longtemps bouchés

Ne vous étonnez pas si un jour tout déraille

Quand je vous vois vautrés dans toute cette opulence

Bercés par la luxure de vos fêtes et vos fastes

Et vous vous étonnez des désobéissances

Alors que vous voulez réinventer les castes

Est-ce par inconscience ou par cupidité

Que je suis enchaîné par toutes vos entraves

Comme je l’étais déjà au siècle avant dernier

En Louisiane souvenez-vous quand j’étais esclave

Ca me rappelle les heures les plus sombres de notre histoire

Ca me rappelle les heures les plus noires.