Quand le temps fuit

aile68

Le temps a fui, le temps court encore, poursuivi par les heures incandescentes d'une horloge devenue poussière. Entre minuit et midi il n'y a plus de différence, la nuit, le jour se croisent, s'emmêlent, une pénombre aux teintes dorées s'est propagée dans l'air, on devine par endroit des corps assis au pied d'arbres millénaires. Que font ces âmes esseulées, sans dieux, ni patrie, prient-elles, louent-elles un dieu lointain, ont-elles besoin de pain et de vin pour se mettre en route et bâtir un nouvel empire? Telles des feuilles au pied de leur arbre, elles frissonnent et frémissent, le vent souffle encore par ces contrées mi-sombres, mi-dorées, on attend un miracle, une révélation. Dans cette atmosphère étrange, on dirait que tout repose: la rivière est un filet d'eau qui ne coule plus que très peu, la fumée des cheminées s'est dissipée dans un ciel qui semble endormi, le soleil lui-même semble brûler d'une faible chandelle.

Le temps a fui, le temps court encore, il est bien loin. ça et là des ombres se lèvent, des bras, des mains se tendent, frêles silhouettes d'un espace qui semble figé.Est-ce le jour, est-ce la nuit se demandent-elles? Besoin d'évoluer, d'entendre les cloches sonner les heures, qu'il y ait de nouveau une vie qui en continu s'écoule telle la rivière qui reprendrait son cours entre les pierres et les branches poussées par le vent. Revenir à une vie qui avance comme dans la neige ou sous la pluie, le soleil, retrouver les différents éléments de mère Nature, qu'ils nous guident dans les campagnes ou dans les villes éclairées par la lumière du jour ou de la nuit

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