Quand y'en a marre...

vreel

Le couple battait de l'aile depuis un certain temps : il faut dire qu'essayer de vivre avec un mec qui cherche la bagarre ou gueule comme un taré derrière les voitures au feu rouge avec une batte de base-ball pour régler son compte à l'opportun, on n'a pas trop envie de se projeter en avant !

Oui, mais comment s'en débarasser ?

Quand je l'ai rencontré la première fois, j'aurais mieux fait de me couper une jambe ! Je sortais d'une relation qui m'avait fait des bois d'orignal géant pendant plus de 15 ans, il m'a quelque pau dragué en salle de sport, j'avais besoin d'affection, je n'ai pas cherché à comprendre...On ne découvre jamais la personnalité des gens tout de suite, c'est après qu'on se dit : "Merde, si j'avais su...".

Les disputes avaient commencé assez tôt et à chaque fois, il pleurait comme un enfant pris en faute et j'avais droit à des cadeaux goûteux et chers : là aussi, j'auraus dû refuser ! Bon, je lui pardonnais, me disant que cela passera : mon cul ! Entre les scandales pour un café trop chaud, un code-barres, un regard trop posé, bref, j'avais droit à une ribambelle d'ennuis et plein de cadeaux.

Je fus présenté à sa famille : tous des tarés, je comprenais d'où venait le problème...

Un jour, chez moi, nouvelle engueulade : là, pris de rage, je lui dis de prendre ses clics et ses clacs et basta ! Pour la peine, il se jeta sur ma boîte de somnifères et en avala quasiment la totalité en criant : "Je vais mourir !" et là, une idée noire m'étreint et je souris...

Je le vis s'étaler sur mon plancher, il se tenait le cou et quelques cachets ressortaient comme de la bouillie (même eux, ils ne voulaient pas de ce mec !), il me regarda avec des yeux hagards mais je ne fis rien : je m'assis tranquillement sur le canapé et je lui souris. Je m'agenouillai près de lui et murmurai à son oreille :

- Tu peux crever, gros con !

Ses yeux s'agrandirent de peur et ses spasmes reprirent.

Je me redressai, sorti de la maison, fermai la porte à clef et allai faire un tour en capitale pendant une bonne heure, je me promenai, tranquille, apaisé, et je revins à l'appartement. J'ouvris la porte calmement, la refermai de même et me dirigeai vers la salle. Il était encore allongé, à la même place, et quand il me vit, il poussa son dernier soupir.

Je téléphonais aussitôt aux flics, paniqué, ne sachant que faire, le Samu arriva et les deux parties constatèrent le décès, j'étais pétrifié, bien sûr ! La mère foldingue fut effondrée et des relents médicaux confirmèrent la pathologie suicidaire et les problèmes psychologiques de la victime.

On l'enterra, je n'y allais pas, je souffrais trop de ce manque...

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