Que nos âmes ne reposent jamais en paix

Louisa Slama

J'ai l'envie d'explorer ma solitude pour le reste de mon éternité. Je mourrais quand j'aurais atteint le coin le plus sombre et vide de l'univers, quand je me serais brulée entièrement et toutes choses autour. Je mourrais quand l'oxygène, la poussière et mes souvenirs n'existeront plus. 
D'ici là, je continuerais d'enflammer mon âme et le cosmos. Car la mort n'existe que pour ceux qui admettent son existence ou la leur. 
Si je n'existe pas comment puis-je mourir?
Et si je vis ma mort que pourrait-elle tuer? 
A redouter son existence, l'humanité lui a donné vie. La mort n'a pas de vécu.
Elle n'est pas, par essence. 
Je ne veux plus pleurer la vie qui n'est plus, ni son absence, je veux pleurer ce qu'elle a été, et c'est bien misérable. Ce sont nos larmes qui donne une substance à la mort. Je ne pleurerais plus au risque de ne plus brûler un jour. 
Par erreur, par faute d'inattention. 
L'Homme a toujours été fier de son existence, et c'est bien misérable. 
Quelle fierté peut-on retirer à être simplement là? A être entrer dans le monde vivant sans le moindre effort ni la moindre conscience. 
Aucun humain n'a jamais eu la volonté de vivre. 
Nos existences ne découlent d'aucune volonté, même pas la notre. 
Bruler, c'est interagir. 
C'est détruire la flegme du monde et notre mollesse. C'est secouer notre apathie. Brûler c'est figer le monde et fondre nos consciences. 
Si ce choix n'a jamais été mien, si ma volonté n'a jamais eu de consistance, permettez moi de tout brûler et vous avec. 

Que nos âmes ne reposent jamais en paix. 

 

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