Quel con ce Con

                                               Quel con ce Con

Il me semblait bien que c’était loin. J’avais pourtant bien dit à ce con qu’il y en avait

pour plus de deux heures de marche. Comme d’habitude ce charmant petit trou du cul n’arrête

pas de me dire que non, que ce n’est pas loin, que ça va aller, que je suis feignant… Il a

vraiment le chic pour dire des conneries celui-là. De chez Antoine jusqu’à la grande place en

plein centre-ville. C’est loin, c’est très très loin. N’en déplaise à ceux qui n’arrêtent jamais de

croire qu’ils ont raison, 2 heures de marche, c’est long.

6h38    Fin de soirée arrosée. Antoine est allongé par terre dans sa chambre, couché en

plein milieu d’une flaque de vomis toute fraiche. Faisant quelques vagues avec son vomi à

chaque expiration tel l’embrun des vagues de l’océan. Quand à ce con, il n’arrête pas de nous

casser les couilles à cause du fait qu’il a très envie de chouquette et qu’elles ne sont bonnes

que le matin, quand la boulangerie du centre-ville les mets en étales à 7h00 le matin. On a

beau lui dire calmement «  Mais on s’en branle de tes chouquettes! », rien n’y fait. Il est

désespérément con. Nicolas et moi essayons d’extraire Antoine de sa marre de vomis pour le

glisser jusque dans son lit avec pour accompagnement sonore la voix insupportable de ce con

se répétant encore et encore à propos de ces chouquettes. Il était plutôt mignon dans sa flaque

de vomis, bouche ouverte, souffle haletant, la moitié du visage humecté de ce nectar. Il faut

dire que c’était une soirée légendaire. Des filles partout, des bombes sexuelles, de la musique

à donf, des bouteilles de Veuve Clicquot en veut-tu en voilà, une foule en délire!


    « I gotta feeling! Wouhou!! That’s tonight gonna be a good night! That’s tonight gonna be

a good good night! »

Ok ok, je suis accord, c’est un peu exagéré. En réalité, nous sortons d’une petite soirée

entre mec super sympa. Nous sommes allés chez Antoine, Nicolas et ce con m’ont

accompagné. Nous arrivons à 20 heures, on est quatre, bouteilles de Jack dans le sac et

Playstation direction soirée Fifa! Quatre bonhommes, quatre bouteilles.

C’est d’une logique. Soirée typique entre mec de 20 ans, on refait le monde, on joue

au foot, on boit nos litres, on se met dans des états pas possible… Nous somme la jeunesse

d’aujourd’hui.

20h00    Début de soirée.

20h15    On a tombés la première bouteille de Jack et Antoine a lancé un grand débat au sujet

de la masturbation chez les ambidextre et du moyen que pourrait utiliser un manchot pour se

satisfaire. Très intéressant. Je reste malgré tout convaincu que ce n’est pas possible avec ses

propres pieds…

00h00    Deux bouteilles vides et fin du débat. Ce fût long croyez moi. Nicolas et moi allons

nous poser dans le jardin, assis côtes à côtes sur une chaise et enfonçant nos doigts respectif

dans notre bouche pour nous faire vomir au même moment. Ce con, appareil en main ne rate

pas ça et les photos se retrouveront sur Fessebook évidement.

00h30    Le diner. Antoine, cuisinier de son état nous prépare un délicieux plat à base de riz et

de Knacki de chez monoprix… Ce ne fût pas bon et de toute façon ce repas n’était pas destiné

à rester longtemps dans nos estomacs. Repas cependant amical et sympa que je n’ai pas mis

non plus longtemps à dégueuler.

1h24    Ce con, avec toute l’intelligence qu’on lui connait décide de se raser la tête avec une

tondeuse sans mettre de sabots. Un trou de balle, une tondeuse, pas de sabots, 4 grammes dans

chaque bras. J’imagine qu’un dessin n’est pas nécessaire...

1h34    Nicolas sorts à poil dans la rue et hurle à la mort qu’il a besoin de se purifier par une

course de minuit.

2h11    Blackout!

5h20    Antoine décède lamentablement dans son vomi. Prise de clichés photographiques,

atelier dessinage de bite au marqueur indélébile sur son front.

6h38    On répare la casse et on se casse.

Je vous épargne pour votre bien le pittoresque trajet de trois adolescents ivres morts

dans les rues de la ville. Tombant, titubant et faisant conneries sur conneries. Arrivée à la

grande place, Nicolas eut soudain l’idée d’aller se faire dégriser. Il prit une démarche assuré

de mec bourré et rentra dans le poste de police. « Bonjour Messieurs les policiers!

- Bonjour jeune homme, qu’es qu’on peut faire pour toi?

- Je voudrais me faire dégriser!

- Dégriser? T’est con ou quoi? Allez dégage petit on n’a pas que ça à foutre dans la police.

- Mais enfin Monsieur le policier. Regardez mon état, je suis complètement bourré et j’ai peur

de déconner ou de mourir d’alcoolémie si je retourne dehors. Alors je réitère, je veux me faire

dégriser ici.

- Il me semble t’avoir dit non, maintenant tu dégage où on va s’énerver.

- Monsieur le policier, avec tout le respect que je vous dois. Mais t’est vraiment un trou du cul

putain, je suis bourré et je veux me faire dégrisé bordel, faut que je fasse quoi? Que je

t’insulte? Allez dégrisez moi les pédés! »

Nous n’avons pas pu en voir plus, un policier nous a gentiment mis dehors et prié de

dégagé. Dehors, bourrés, dans le froid, en route vers la fameuse boulangerie car j’ai dû céder

à mon collègue qui désire ces chouquettes plus que tout. Dans la file d’attente de la

boulangerie, il me dit soudain d’une voix très forte, «  Ah putain mec, j’en ai marre de

marcher! J’ai trop mal au pied! Qu’es que je ne donnerai pas pour m’assoir bordel! J’en ai

marre d’être debout! »

Une petite toux s’éleva discrètement derrière nous comme pour attirer notre attention. Nous

nous retournons et nous voyons en homme en fauteuil roulant. Il regarda Louis avec un air

exaspéré et lui dit : «  Et moi qu’es que je ne donnerais pas pour avoir tes jambes trou du

cul! »

    Quel con ce Con…