Qu’elle danse ; la Montagne

diane92

Les gris crépuscules d'hiver gelés aux pointes enneigées des montagnes de cristal.

Le tourbillon des feuilles mortes et roses séchées puis écrasées sur un sol d'ardoise usé par l'érosion.

L'air frais, pur, du sépulcre voleur de diamants étincelle malgré le vent furieux criant dans la vallée polaire.

Les carrosses, les diligences éparses d'animaux de l'hiver, de l'automne, de l'été se baladent au flanc des collines caressées par les vents.

Les tapis de mousse et pissenlits, les chardons bleus, rouges, caressent ces dames multicolores installées dans un sol meuble et aqueux.

Les cordes nervées et grimpantes aux allures de costumes de cirque glissent ascendamment à l'ubac de la colline piquée de gouttelettes brillantes.

La saleté du roc, le cri du pin accroché à la montagne, la boue de nombreuses saisons et la danse de la toison verte et bleue donnent vie à ce village fêtard.


Le vent écrit de sa houleuse plume, ce soir, pliant les herbes et hautes tiges à sa seule volonté : la nature danse seule aujourd'hui, comme demain et comme hier. Le reste n'est que spectateur, superflu et agité de soubresauts faisant obstacle à l'imagination d'un paysage montagneux ployant sous le poids des vers, strophes, sonnets et autres merveilles de poésie.

Signaler ce texte