Quelque chose qui gratte
louzaki
La fermeture du bracelet me rentrait dans la peau comme un clou. Je ne ressentais plus que la douleur, elle prenait toute la place, perdu le plaisir, perdu le souffle dans la poitrine. Le clou qui s'enfonçait dans mon poignet prenait toute la place.
Dans mon esprit, le vide s'est fait, soudainement. Tout m'est devenu insupportable, le poids rêche des habits contre ma peau, ma poitrine tendue contre le tissu, la chaleur, mon jean le long de mes jambes.
La porte fermée, je me suis arrachée les habits. Presque trop violemment, je me suis entaillé le poignet avec le clou. Ce putain de clou. Il me fallait du vide, de l'eau, de la douceur.
J'ai tout craché en boule dans un coin de la pièce avant de m'enfermer dans la douche. L'eau brûlante m'a réconforté un petit peu, comme de loin. Mais ça ne suffisait pas.
J'ai mouillé mes cheveux désordonnés, rempli mes mains de shampoing et j'ai frotté mon corps. Que je trouvais imparfait souvent, trop gras, trop petit. J'ai frotté. J'ai fait partir avec l'eau et le savon les résidus qui me polluaient la peau. J'ai passé mes mains différemment sur ma peau. Comme une amante qui découvre le corps d'un autre. J'ai effleuré son ventre, le creux de ses fesses, ses bras fins, j'ai regardé l'eau couler le long de ses jambes doucement, les gouttes se formant.
L'eau rouge a fini par tomber par terre et à s'enfuir par le trou noir, comme si elle avait honte. Rougie, je suis sortie.
Sans jeter un regard à ce reflet du soir, j'ai séché le reste, ce qui n'était pas parti en fumée dû à la chaleur de sa peau.
Son cœur bat anormalement vite. Sa peau est sensible, chaude. Elle veut que quelqu'un la prenne dans ses bras, la fasse sienne. Elle ne sait plus trop où elle en est.