Quena, je pleure tes larmes d'Inca
habertus
Quena, je pleure tes larmes d’Inca!
Vision pure de la Tour Eiffel,
D’un Llanto nu de l’altiplano, au Trocadéro.
Isolement dans la foule étrangère,
Troupeau de nuages trottant
De droite à gauche, lentement
Au dessus de mon Paname.
Les fils de l’Inca, mêlés aux fils de l’Ebène
Brûlent le fond de mes prunelles.
J’ai l’âme et le cœur tristes quand
La plainte de la Quena se fait connaître.
Je ne remarque plus
La joyeuse beauté radieuse
Des étrangères, adossé que je suis
A ce mur de Paris.
Quand cultures et murmures s’entremêlent,
Alors La Voie s’ouvre clairement,
Et cette flûte chante son cri d’espoir.
Il a la queue du cheval noir de Pizarro et
Un long foulard gris, le fils du Quetchua.
Le nez busqué comme celui de l’aigle,
Il joue le vol du condor sur un gouffre andin.
Il joue la tristesse de l’Indien qui n’est plus lui-même.
Il vient le jouer devant ceux du vieux continent.
Il a traversé, de ses grandes ailes, l’océan,
Pour le leur dire plaintivement.
Charango, carapace du tatou, et toi, que me dis-tu ?
Tu me parles d’une contrée lointaine,
D’un endroit où les montagnes
Emergent de la forêt, où les dieux
Sont encore révérés et rêvés,
Par ceux qui ont l’œil sombre et fendu
De leurs pères, réduits en servitude.
Ta mélopée, vient très très tard
Signifier que l’on n’aurait pas dû.
Le huayno du roseau s’épanche sur Paname !
Quena, je pleure tes larmes d’Inca !