Quérola !

Philippe Vivier

Querola !

J'y ai toujours pensé, dès l'heure où tu as dit,

Une étrange coction, un filtre singulier,

Hispanique intention, était-elle avouée ?

Pas à pas, les touches, sur mes mains le paradis.

Quérola, belle immanente, dénies-tu l'accent ?

Quérola, fastueuse promesse, m'aimes-tu ?

Quérola, douce lente, ah ! mon cœur des fétus !

Quérola, détresse à nu, le pris de mon sang ?

Quérola, c'est un idiome, une saillie, un génome,

Dont j'use, douteux mari, pour ta voix retrouvée,

Un peuple toute seule, fantôme de jours éthérés,

Une bible en soi, pour mes nuits à syndromes !

Clap, tu pétris mon cœur, ouvres mes persiennes,

Clap, griffant ma peau de ton absence terrible,

Clap, dans mon crâne des routes hirsutes et débiles,

Clap, sans toi, la grève éteinte en boueuse reine.

Las, las de ma peine, et ces couteaux dans ma chair,

Las, las de mon orgueil, et des piqûres qui cuisent,

Las, las de tes lointains, de tes doutes qui dégrisent,

Tiens, tiens mon cœur, en fait ton élément de pair.

Clap, je t'aime, je t'aime, cela t'emporterait-il ?

Clap, Je t'aime, j'enrage de n'être qu'un larcin,

Clap, pour si peu, pas même l'addiction de tes seins,

Clap, pour si tant, et surtout ton âme gracile,

Quérola, donne le monde, à nous tu destines,

Quérola, pour nous l'Amour, et nos âmes exultent,

Clap, donne moi ton monde, en monde tu résultes,

Clap, c'est nos vies, là, qu'en l'absolu tu dessines.

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