question misère...crésus contre!

Jean Claude Blanc

drôle de fête que celle la misère; notre chef en tous ses états, n'a pu se soustraire à des tas de charitables commentaires, à chaque jour nouvelle rengaine, selon son public, dangereux le cuistre...

               Question misère….crésus contre

De la confrérie de l'Abbé Pierre

Pris mon bâton de pèlerin

Tant je déteste la misère

Y'a pas besoin que je le démontre

Sachant que les crésus sont contre

9 millions d'âmes, crèvent la faim

Slogan qui ne coûte pas cher

Mais cela dit, que faut-il faire

Pour les secourir, ces moins que rien

Qui ne quémandent qu'un crouton de pain

Mais ça craint trop par vraiment saints

 

Tourne plus bien rond l'humaine planète

Pourtant fertiles ses cultures

Tandis que certains sont à la diète

Féconde énergique la nature

Capable nourrir, la Terre entière

Jeûnes les nomades des déserts

A l'occident, rien de nouveau

Où se concentrent les troupeaux

De ces puissants, bourrés d'argent

Vont pas s'en plaindre ces négligents

La bouche pleine, de toutes leurs dents

 

Terminées les 30 glorieuses

De la croissance et du profit

Du fric brassé en lessiveuse

Où embauchaient les industries

Même les esclaves des colonies

Y'a pas de petites économies

 

Le temps passant la disette gagne

Séniors, chômeurs handicapés

Se dénudent nos charmantes campagnes

De ses jeunesses, qui rejoignent

Proprettes cités, en apparence

Où cohabitent bourgeois aisés

Et quant à eux devront faire la manche

Faute de bosser tous les dimanches

Par intérim, en CDD

Pas de cadeau pour cette engeance

Si pliant pas, laissée de côté

Retour à la case « désoeuvré »

 

Progrès en marche à l'envers

L'Etat de droits, selon Jupiter

De compassion, n'en a plus guère

Mais pour faire taire, les grabataires

Abondent les aides alimentaires

Et les secours populaires

Précarité vogue la galère

Chacun ses pauvres à rationner

Resto du cœur, produits daubés

Déjà pas mal, gratis le repas

A consommer sans rechigner

Mais s'en contentent ces ingrats

Car par ici la soupe est bonne

Logique qu'on doive faire l'aumône

Aux émigrés à nos frontières

Tandis que les nôtres regardent en l'air

Tomber les mannes, de la madone

 

Manque de conscience, ce monde égoïste

Pour s'en absoudre, pas difficile

Se fendent d'un geste, capitalistes

Juste de quoi survivre, une bagatelle

Respiration artificielle

Quelques euros, pour qui se la pèle

Sûrs de séduire les dieux du ciel

 

Les plus lésés, le montrent pas

Tellement honte, de ces dégâts

Se suffisant d'un maigre rata

Dans une chambrette sous les toits

Car de leur honneur il y va

« Quels fainéants ces sans emploi »

(Selon la formule, de l'autre sournois)

 

D'autres se les gèlent sur les trottoirs

Pour faire le plein de leur ciboire

A éviter, tard le soir

Ayant la gueule de loubards

A la peau grise dans le noir

Ça porte malheur, tenter l'espoir

Mais aucun risque, ces clandestins

Que pour une obole tendent la main

Qu'on saisit pas, tellement malsains

Tranquille on passe notre chemin

Même si demain est incertain

 

Insupportables ces scènes tragiques

Que nous bassine la République

Qui se défile peu héroïque

Alors pourquoi se faire flic

Nous citoyens, pure réplique

 

Ainsi se propage ce cancer

Les métastases contaminent

Tout ce qui compose l'univers

Pour ceux qui n'ont pas un centime

Déjà voués, aux feux de l'enfer

Fatalité, malédiction

Qui les détruisent ces vagabonds

Dès la naissance, obligation

Fouir les poubelles de la Nation

Après Noël, marrons dindons

A eux les restes du gueuleton

 

Comme en témoigne de son existence

Une vieille dame de mon quartier

Pour se payer, modeste pitance

Ses 4 étages doit les grimper

Sans ascenseur, de courses chargées

Pas le moindre péquin pour l'épauler

N'est plus de mode la pitié

Même doit subir la CSG

De qui se fout ce roi de l'Elysée

Nous promettant plus de deniers

Quant à ma vieille seule désormais

Son homme mort et enterré

Ancien de la mine silicosé

D'une menue pension est affublée

Mais pas de quoi faire des folies

Quelques extras quand elle s'ennuie

Une tablette de chocolat

Ça revigore l'estomac

Avec une goutte de quinquina

 

De ces réprouvés, y'en a partout

Mais qui se cachent n'ayant pas le sou

Dernièrement, soudain gâtée

Grâce à l'AS, son digne métier

A obtenu ce qu'elle demandait

Avant tout l'eau chaude sur l'évier

Elle qui se lavait le bout du nez

Dans une casserole sur le fourneau

Deux pièces, cuisine, un vrai frigo

 

Pour elle quel émerveillement

Ne plus descendre à la cave

Pour son charbon, franchement pesant

Sachant que ses jambes flageolaient grave

D'autres hélas, encore en bavent

21ème siècle, cocorico !

Mais que flambant pour les bobos

Où les nantis emplissent sur le dos

Des moins lotis, leur boursicot

 

2/3 du globe, la même peine

Alors que se gave le dernier tiers

Viendra notre tour, européens

Se la serrer sous ventrière

Poutine, Trump, copains coquins

Vont nous refiler, énergumènes

Dont ils veulent plus, genre mexicains

 

Alors que végètent nos anciens

De la patrie, français moyens

Quant à leurs veuves, résolues

A fréquenter les magasins

Ne pas céder au superflu

Peu fortunées, s'arment que de salut

Terre luxuriante, on y a cru

Hélas ruinée lentement s'éteint

D'où ma colère qui fuse en vain

 

Militant pour cette société

Masse bêlante qu'on n'entend pas

Pour elle ce texte dégagé

Tant je me moque de ses éclats

Mais comme témoin de leur combat

De ces résistants, qui bravent le froid

Moindre des choses les consoler

Ce brin de solidarité

Le leur dédie, sans charité

Plutôt pour les encourager

Sans même en faire tout un plat

 

S'agit de suite se révolter

Contre les maitres du budget

Qui ne faut pas se figurer

Vont se servir en premier

A la faveur des banquiers

 

Alors Manu, un peu de respect

Donne-leur une part de ton foie gras

Reconnaissance éternelle

Dilatant leur intestin grêle

Ne sont pas bêtes comme des oies

Tu as promis, les trahis pas

 

Aujourd'hui, on n'a plus le choix

Se voiler la face, demeurer coi

Quand certains se serrent la ceinture

Devant tas de nourritures

Je refuse la misère

Trouvent ça drôle les parlementaires

Méfie-toi, Manuel père sévère

L'opulence, nerf de la guerre JC Blanc sept 2018 (touche pas à mon pote)

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