Qui est l'homme? Qui est la bête?

lilia-esperance

Qui est l’homme, qui est la bête ?

Aujourd’hui, on vit

Dans un monde hybride

De bêtes et d’hommes

Mais qui est la bête,

Et qui est l’homme ?

Parfois, je me l’demande.

Parfois, je me sens vraiment bête

Face aux jeux des hommes

Qui partent à la chasse

Tuer des bécasses

Pour se divertir.

De la bête ou de l’homme,

Qui est le martyr ?

Cette question m’assomme,

M’empêche de dormir.

Pour être plus beaux,

On tartine des lapins

De lipstick rose fluo

Et de crème pour les mains,

Moi ça me dégoute

Tous ces hommes qui s’en foutent

Et qui en rentrant chez eux

Malgré tout caressent leur chien.

Si ton chien a un cœur,

Pourquoi pas le lapin ?

Et le pigeon,

Pourquoi n’aurait-il pas un cœur lui aussi ?

Et le mouton ?

Qui manque de cœur dans cette histoire ?

Ça, ça reste à voir…

Mais le chien n’est pas mieux loti,

Lui aussi a son cruxifix,

On organise des combats de chien

Pour un jour tuer son prochain,

Chiens dangereux ?

Chiens malheureux, oui !

Je verse une larme

Pour tous les pitt, rott, staff

Devenus une arme

Entre les mains d’un abruti,

Chiens dangereux, oui, bien sûr

Mais l’homme mord aussi

Et ses morsures sont tout aussi fatales

Alors, de l’homme ou du chien

Qui est le plus brutal ?

Et puis il y a ces milliers de bêtes

Qu’on conduit à l’abattoir

Et qui pour la plupart

Ne finiront même pas dans nos assiettes.

Tués pour rien,

Tués pour être jetés,

A quoi sert ce rituel ?

Tués pour finir dans une poubelle,

De l’homme ou de la bête,

Qui est le plus cruel ?

Alors si je pouvais donner la parole à un animal,

Que dirait-il ?

« Qu’ai-je fait de mal ?

Moi si docile,

Vous si brutal,

Qu’ai-je fait de mal ?

Moi qui me plie à vos caprices,

Moi qui subit vos sacrifices,

Moi qui nourrit votre avarice

En vous offrant ma peau,

Moi qui nourrit vos fils,

Moi qui tire vos chariots,

Moi qui orne vos tables de Noël,

Moi qui gît sur vos autels,

Qu’ai-je fait de mal ?

Qu’ai-je de moins ?

Serait-ce qu’il me manque une larme

Pour attendrir votre âme ?

Serait-ce qu’il me manque une langue

Pour crier ma souffrance ? »

Oui, difficile de défendre

Ces êtres sans langue

Mais j’espère un instant avec ma plume

Avoir pu soulever l’enclume,

Ne serait-ce que d’un millimètre,

Cette enclume qui pèse sur les bêtes,

Et la prochaine fois que vous croiserez un pigeon,

J’espère que dans votre tête les questions se bousculeront

Et que vous vous demanderez

De l’homme ou de la bête,

Qui est l’homme ? Qui est la bête ?

De l’homme ou de l’animal,

Lequel fait le plus mal ?

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