Raconte-moi l'Histoire

Jean Claude Blanc

évocation de mon enfance, l'histoire contée par mon Père

          Raconte-moi l’Histoire

 

Je me revois tout gosse, le soir après l’école

Juste après le goûter, fallait que je m’y colle

A mes devoirs de math, aux pensums de grammaire

Pour m’inculquer l’histoire, je comptais sur mon Père

N’avait pas son pareil, pour décrire le passé

Employait des mots simples, des termes imagés

Embarqué dans mes rêves, j’y croyais pour de vrai

Le retour en arrière, me faisait cogiter

Raconte-moi l’Histoire, des premiers Hommes sur Terre

Vêtus de « pauvres bêtes », excusez la manière

Et armés de gourdins, assommaient mammifères

J’en passe et des meilleures, verbiage ordinaire

« Dis-toi bien mon Petit, qu’immense est l’univers

Avec l’âge de pierre, ont commencé les guerres

On combattait jadis, avec des lances pierres

Les tueries, les massacres, ne sont pas nées d’hier

Les gens vivaient en bandes, dans des huttes enfumées

Pour en être le chef, fallait être musclé

Prends Vercingétorix, la Gaule, l’a conquise

Mais ne l’a pas tirée, d’une enveloppe surprise »

Ça devenait marrant, attisait gourmandise

Frustré d’en lire la fin, c’était partie remise

Avant de m’endormir, j’anticipais la suite

Soucieux et impatient, creusais ma matière grise

Mammouths, dinosaures, envahissaient mes songes

Mon Père, ce gros malin, ne passait pas l’éponge

Si j’avais pas compris, en remettait une couche

Mon imagination, avait l’eau à la bouche

Au chapitre Moyen-Age, je retenais servage

Châteaux-forts érigés, se parer des sauvages

La herse abaissée, le pont levis levé

Entre les meurtrières, arquebusiers guettaient

C’était les premiers pas, Télé-réalité

Avec le show en moins, de Thierry le frondeur

Qui pourchassait les gueux, pour plaire à son seigneur

Et bien sûr à sa reine, baisemain, obligé

Je n’étais pas bien grand, pour tout ingurgiter

On voulait m’épargner, du sort des rois maudits

On leur prenait la tête, en fait, on la coupait

Mais par petites touches, décryptais les non-dits

De la Révolution, j’en retiens les lampions

La cocarde tricolore, armées de trublions

Les foules déchainées, les nobles à l’échafaud

Sanguinaire vengeance, du peuple, ses héros

Marchait à tour de bras, la funeste guillotine

Un jour encensé, lendemain la vermine

C’est à chacun son tour, de se faire sa fête

N’ai pas compris grand-chose, qu’on puisse perdre la tête…

Mon Père protecteur, m’épargnait les détails

Tournait vite les pages, évoquant les batailles

Du haut de mes 10 ans, n’étais pas innocent

Voyais qu’à coups de flingue, se dessinait la France

Surgit Napoléon, le pouvoir et la gloire

Une sorte de dictateur, nanti de ses soudards

Envahisseur shooté, en manque de territoires

Planté à Sainte Hélène, tragique trajectoire

Ce qui s’est passé après, ne veux pas le savoir

République proclamée, véritable assommoir

C’était l’époque bénie, des chaises musicales

Convertis citoyens, chimérique idéal

Le livre est refermé, en était mieux ainsi

20ème siècle terni, de bains de sangs tragiques

Les teutons, les gaulois, se sont toujours occis

Avant pour leur pays, aujourd’hui, pour leur fric

Ainsi plaidait mon père, pour ma petite jugeote

Résumé ironique, de notre dynastie

J’ai pigé l’essentiel, le reste n’est que parlotte

La vie n’est qu’un roman, mieux vaut être averti

La Chanson de Roland, le Chant des Partisans

Se mélangent dans mon crâne, c’est la même musique

Notre hymne nationale, c’est un comble vraiment

Les footeux de Marseille, n’en connaissent pas une ligne

Raconte-nous l’Histoire, me tancent mes gamins

Me retiens de répondre, c’est que du réchauffé

Dès lors qu’ils insistent, leur invente un destin

Un peu plus luxuriant, pour pas les inquiéter

Je repense à ST Ex, et à son « Petit Prince »

« Dessine-moi, un mouton », est lourd de symbole

Ils rêvent de l’impossible, encore sensibles nos gosses

Comment les assurer, ce que sera demain

Préfèrent l’histoire du père qui pète

Qui prend son cul, pour une trompette…     JC Blanc octobre 2013 (pour nos gosses)

  • Diantre,DAMMM,,C est Extra,,un mouvant Blues,un mot,dis,blue,ettt,pardi,
    la rime joue,joue,dé mine,O,rosée,se conte au paire brelan,d un accord nef d if,tout tout,Gosse pelle,O,sceau carré d un carreau futaie d UHUblot,Bravo,et Bonne soirée,.

    · Il y a environ 11 ans ·
    2012 09 07 12.19.16   copie 92

    Fil,Hip,Oohhh, 18 Rockin Cher

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