Ramasse miettes

-beep

 Elle était morte en deux temps trois coups de vent. Envolée par dessus nos rangs, ma dame ne savait plus bien comment serrer les dents. Je l'ai ramassé il y a de ça quelques jours, étalée dans les rues de Paris comme un déchet de plus, un problème en moins. Elle me regardait sans jamais rien voir, le vide dans mes mains lui vouait un culte et le creux de ses seins ne suffisait pas a me faire oublier les voix qui venaient s'écraser devant nos insultes.

Elle avait la peau douce et les cheveux sales, les poumons en mousse et le coeur forêt tropicale. 

Sauvage comme il ne faut pas, j'ai cru la perdre hier,ici, demain et puis la, aussi. Elle me donnait des idées des montées, se tenait droite comme pour me montrer que tout ça allait de travers, que rien n'avait de sens, que tout était faux on qu'on ne pouvait rien y faire.

J'ai croisé mes doigts comme elle était belle et je n'osais plus bouger une fois qu'ils étaient en elle. Enfin tout ça, c'était quand il faisait beau. Tout ça, c'était quand je savais aligner deux maux et que le monde nous menait en bateau.

Elle est morte en deux temps trois coups de vent. Elle avait la peau douce et les cheveux sales, les poumons en mousse et le coeur forêt tropicale.

Mon ami la misère m'avait prévenu de sa venue, je n'y croyais qu'a moitié je ne pouvais pas imaginer la fin. 

Elle est morte en deux ans trois enfants. Elle avait la peau rousse et les cheveux pales, les poumons qui toussent et le coeur dans une boite en métal. 

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