Refaire la scène

aile68

Refaire la scène du baiser, la sortie du lycée, arranger sa cravate avant l'entrée dans l'église, retrouver son chouchou sous les coussins du canapé, me couper les cheveux si je veux ou bien garder de la longueur, où sont passé les blagues des papillotes. Aimer le gingembre et la cannelle, le poulet tandoori, toutes ces saveurs d'ici ou d'ailleurs qui enchantent les papilles et le coeur, belle transition au froid de l'hiver quand il se met à être terriblement froid, ce matin j'ai eu une impression d'enfance, palpable, concrète, bien présente. Me sont alors revenus des souvenirs de jeux, les légos, la mallette des jeux, le bilboquet, et puis ce jeu nippon déniché au salon du Japon. Tout cela m'habite, m'amuse, me fait vivre, point d'états d'âme, vive Papa Poule et L'esprit de famille, toutes ces maisons où ça crie, où ça descend et monte bruyamment les escaliers, et la maman avec son tablier qui fait une tarte aux pommes le dimanche après-midi, neigera-t-il demain.

Thé ou verveine, chocolat ou cappuccino, en avril peut-être ou mai un voyage en Suisse ou l'Italie, l'éternelle, celle qui continue à tant offrir au monde, sa gastronomie, ses musées à ciel ouvert, son architecture, ses monuments, l'air fin de sa campagne au matin, que vois-tu face à toi. Questions sans points d'interrogation, vivre avec ces impressions d'enfance et d'adolescence, mes jeans bleu clair, mes sweats gris clair et doux comme du velours, mes cheveux courts, bruns comme une châtaigne des bois, une crème Nutella... Quels pays ma copine Christine a-t-elle parcourus avec son camping car et son mari, je pense qu'ils sont encore en vie, oui.

Prendre soin de soi avec des bouquets de marguerites ou des fleurs de Bach et d'iris, se rappeler ce qu'il faut dire au docteur, bien apprendre sa leçon, nostalgie des cahiers d'essai et du jour avec la couverture rouge. Stylo bic ou crayon à papier ou de couleur, carte de visite ou postale, postale, céder à l'amour, céder à mon coeur qui se serre, il est loin mon premier baiser... Faire à manger pour un ou pour deux, ignorer les brimades, les engueulades, ne restent qu'un nuage doux plein de bonbons. Au chanteur qui pleure ou rit en chantant, au ballon de cuir ou de plastique, à mon premier poème, un distique d'amour, sentimental, Léna l'avait trouvé beau, à cette époque (classe de 5e) je voulais déjà être écrivain mais c'est un long parcours... Bon, bon, bon... Dire zut au vieux docteur, fusiller la secrétaire, les customiser ces vieux paniers, le traduire ce texte sur la langue allemande, le mettre sur le blog, avertir les élèves qu'il existe, existe.

 

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