Refaire surface
Jean Claude Blanc
Refaire surface
Avec prudence, refaire surface
Enfin cesser, faire du surplace
Lucidement, se voir en face
C'est ma recette pour mes angoisses
Blesser son cœur, damner son âme
Pour la conquête d'une dame
Ne pas surtout en faire un drame
Mais plus encore, garder la flamme
Prendre du recul sur les passions
Ne pas montrer sa dévotion
Pour ne pas perdre la raison
C'est pas la vie, qu'est en question
Seulement le manque d'affection
Se délester de ses regrets
Et ne jamais en rajouter
Il est minable le passé
Bien obligé, de l'enjamber
Pas avoir peur de l'inconnu
Etre curieux de ses vertus
Sans hésiter, les mettre à nu
Ainsi la poisse est vaincue
Pas se soucier d'une bagatelle
Se concentrer sur l'essentiel
Envoyer paitre les rebelles
D'humanité, souvent cruels
Pas plonger dans l'introspection
Garder ses libres opinions
Etre soi-même son propre patron
Toujours affable, bon compagnon
Pas s'affréter de faux émois
Lors d'une rencontre, les premiers pas
Se dire au fond, le choix du roi
Me le réserve, mais on verra…
Se faire des potes, des bonnes amies
Sans trop en faire, jeux interdits
L'amour est cher, il a un prix
On sait jamais, comme ça finit
Remettre en ordre, ses réflexions
Prendre son temps, sans condition
Car pour toujours avoir la paix
Ne pas trop vite s'engager
De ramasser, ça rend furax
Ça sert à rien, que l'on s'en fasse
Des gens comme ça, y'en a des masses
Qui jouissent de suite, puis font relax
Se délester de ses colères
Plus ruminer, cœur en jachère
Il t'a quitté, ton cher et tendre
Mais y'en a d'autres qui sont à prendre
Pas se morfondre à pleurer
Personne viendra te consoler
Tu sais, dehors, c'est l'été
Mais c'est à toi, l'imaginer
N'écoute plus ceux qui te plaignent
Sur tes tourments, souvent ils règnent
A leur façon de dire « bosseigne » (le pauvre)
Rouvrent tes plaies, qui encore saignent
Se retourner vers les Amis
Qui comme toi, sont pas vernis
Sainte règle de bonne compagnie
Pour se comprendre, clin d'oeil suffi
Cesse de combattre tes sentiments
S'estomperont avec le temps
Retrouve en toi, ton âme d'enfant
Etre inconstant mais innocent
Est trafiquée, l'actualité
Nous modélise, nous soumet
Ne tient qu'à toi, de tout quitter
Et pour ailleurs recommencer
Reconstruire son for intérieur
Exige de nous, de la vigueur
Si tu en as dans l'estomac
Le vrai bonheur, il est pour toi
Pas une recette mais un conseil
J'en bave comme toi, même tout pareil
Certes, ne fais pas que des merveilles
Sur mes pensées, le soir, je veille
Tout doucement, sors de mon coma
C'est pas gagné, ça laisse des traces
Plus de souvenirs, plus de tracas
Ainsi, je vide ma besace
Que ça profite aux frères misères
Qui comme moi, sont solitaires JC Blanc avril 2015 (pour les inconsolables)
très beau ,très beau...mais on peut pas rester solitaires toute sa vie...
· Il y a plus de 9 ans ·branche