REFLETS
hector-ludo
REFLETS
_ Alors cher Monsieur, c’est votre sixième rendez-vous. Vous n’avez plus aucune crainte maintenant ?
_ Non, c’est exact, je suis en confiance avec vous.
_ Il est vrai que vous n’aviez connu aucun autre psychanalyste avant moi.
_ Je n’en avais pas ressenti le besoin.
_ Et je vous félicite encore d’avoir pris conscience de votre problème.
_ Oui, je croyais être normal avant.
_ Mais vous êtes normal, vous avez juste une perception différente des choses. C’est comme si vous voyiez les objets au travers d’un prisme déformant. Imaginez que vous êtes chez un opticien, après avoir étudié votre vue, il change votre manière de percevoir ce qui vous entoure en choisissant des verres correcteurs appropriés. Nous faisons de même ensemble, vous m’expliquez votre façon de voir la vie et je vous donne les clés, les lunettes, pour envisager les évènements sous un meilleur jour.
_ J’ai bien compris, mais c’est tellement mélangé dans ma tête.
_ Ne soyez pas inquiet, vous avez décidé de vous exprimer, c’est déjà un pas vers un mieux. Nous allons, avant de commencer cette séance, faire un petit point. Comme d’habitude, j’enregistre tout ce que vous dites. Nous pouvons débuter ?
_ Oui je suis prêt.
_ Pendant nos deux premières conversations, vous m’avez parlé de livreurs dont les camionnettes étaient toujours garées en double file. Quel que soit l’endroit où vous vous rendiez, vous trouviez à chaque fois un ou plusieurs de ces individus barrant la rue que vous deviez emprunter.
Ce qui vous troublait, c’était qu’ils vous fixaient et se ressemblaient tous. Vous m’avez même précisé que j’avais quelques traits communs avec eux. Vous étiez tellement énervé que vous avez promis, à ce moment-là, de massacrer le prochain livreur si cela recommençait. Dieu merci, le fait d’en parler a dû dédramatiser la situation puisque vous n’avez tué aucun de ces travailleurs.
_ C’est vrai et je vous en remercie. Les livreurs ne m’embêtent plus maintenant.
_ À la quatrième séance, vous évoquiez une vendeuse de pull-overs rouges. Cette femme voulait absolument vous vendre un pull-over rouge. Toujours le même. Dans n’importe quelle boutique, quelle que soit sa destination, crèmerie, boucherie ou autre, il y avait partout cette vendeuse avec le tricot. Vous sembliez à bout et étiez armé de ciseaux pour découper le fameux pull à la première occasion. Vous avez également ajouté qu’en cas de résistance les coups de ciseaux seraient pour elle.
_ Je l’aurais fait, bien qu’elle me rappelait un peu ma femme. Mais, après notre rencontre je ne l’ai plus revu.
_ C’est intéressant cette idée de ressemblance avec votre femme, j’espère que vous m’en direz plus.
_ Si vous voulez, mais pas tout de suite.
_ C’est vous qui décidez. Les deux dernières fois, vous m’avez expliqué la cabale montée, contre vous, par vos collègues de bureau. Des pages entières de vos dossiers disparaissaient, votre ordinateur, seulement le vôtre, subissait des attaques de virus,
vous n’étiez pas prévenu de l’heure des réunions, votre téléphone était le plus souvent hors service, il n’y avait jamais de gobelet pour vous dans la machine à café, la climatisation de votre bureau s’affolait, variant de plusieurs degrés en quelques instants. Bref, votre temps de travail était devenu un enfer. Jamais vous n’avez pu surprendre un de vos collègues sur le fait. Ce qui a conforté votre certitude que tous étaient ligués contre vous. Vous ruminiez des vengeances terribles, bloquer les portes et mettre le feu à l’immeuble par exemple. Alors, dites-moi, avez-vous réussi à calmer cette pulsion destructrice et essayer de discuter avec vos confrères ?
_ Non, pas encore. J’ai l’impression qu’ils se méfient et j’ai moins de tracas ces derniers jours.
_ Voilà une bonne nouvelle. Votre ressentiment doit s’estomper ainsi que vos velléités de représailles.
_ Je ne sais pas, je suis persuadé que tôt ou tard je vais craquer et passer à l’acte. Je suis un assassin en puissance. J’ai en moi une folie meurtrière que je ne peux maîtriser.
_ Allons, pas de défaitisme, nous avons pu juguler par deux fois votre envie de tuer.
Il n’y a pas de raison que nous n’arrivions pas à toutes les stopper et à vous apprendre à les prévenir.
_ Par moment je désespère.
_ Vous me disiez que l’ambiance s’améliorait à votre bureau ?
_ Oui, nettement. Mais il s’est produit un nouveau phénomène qui m’a profondément bouleversé.
_ Détendez-vous, vous êtes bien sur le divan. Parfait, je vous écoute.
_ Et bien, c’est en revenant à pied de mon travail que les choses ont soudain dérapées. Oh ! De façon insidieuse, rien n’était vraiment flagrant, comme une impression bizarre de décalage par rapport à mes habitudes. Plusieurs fois, je fus surpris par des reflets à des endroits improbables. Mais c’était toujours du coin de l’œil, donc guère probant. Rien qui aurait pu me mettre en garde contre ce qui allait suivre.
Une pluie soudaine, intense et brève comme il s’en produit souvent au printemps venait de s’abattre. Les trottoirs dégoulinaient encore. À l’endroit d’un passage piéton, le sol enfoncé avait permis à une large mare de s’étendre. C’est en longeant cette étendue d’eau que je me suis vu. Vous me direz, se mirer dans une flaque, cela n’a rien de bien extraordinaire. Oui, sauf que l’image que j’entrevis, ce n’était pas moi dans la flaque d’eau, c’était moi, passant à côté de la flaque.
_ Vous pouvez préciser.
_ Je veux dire que je me regardais à partir de l’image qui était dans l’eau au lieu de l’inverse.
_ Vous voulez dire que c’était les yeux de votre reflet qui vous regardaient, et non pas vos vrais yeux. Malgré tout, vous enregistriez quand même les images.
_ Tout à fait. Ce fut extrêmement fugace, sur le moment je n’y ai pas cru. Devant un phénomène de ce genre, la raison nous fournit automatiquement une explication rationnelle, fatigue, illusion d’optique ou autre, n'est-ce pas ?
_ Certes oui.
_ En tout cas, une sorte de malaise m’accompagnait à présent. Agacé, je décidais de rentrer plus rapidement et m’engouffrais dans le métro. Il y avait un monde fou, mais je ne voyageais que pour deux stations. Je me retrouvais coincé comme les autres, le nez collé contre la vitre de la porte. Le quai défila de plus en plus vite et la rame pénétra dans le tunnel. L’obscurité avait transformé la vitre en miroir et je me vis d’un seul coup. Comme dans la flaque d’eau, je me regardais de l’extérieur du wagon, me détaillant ainsi que tous les gens autour de moi. Mon image était dehors et c’est elle qui nous contemplait. Pris d’un vertige, je me frottais le visage avec les mains et fermais les
yeux. J’attendis quelques instants avant de les rouvrir. L’impossible vision était
toujours là. Je tournais la tête et fixais la nuque de mon voisin pour fuir cette aberration. Je descendis à la première station ou je m’écroulais sur un banc, très choqué.
_ On le serait à moins. Rassurez-vous.
_ Merci de votre compréhension. Je refusais encore, espérant en une sorte de dépression nerveuse, pensant que l’intensité du travail que j’avais fourni depuis plusieurs mois m’avait conduit au délire.
Quittant la station, je retrouvais l’air libre et m’obligeais à de profondes inspirations. Au bout de quelques instants, mes mains cessèrent de trembler et je récupérais un peu de sang-froid. J’essayais d’analyser mes visions. Pourquoi cette impression d’être observé par soi même ? Soudain je compris, quel idiot fatigué j’étais ! Qui est-ce qui me prouvait que c’était mon reflet qui regardait à ma place ? Rien en fin de compte. J’avais posé la bonne question, n’est-ce pas Docteur ?
_ Effectivement, votre raisonnement était logique.
_ Dans le miroir, mon double est parfait. Je me vois aussi bien que tout ce qui m’entoure. Il n’y a aucun moyen de savoir qui reluque l’autre. Seule mon imagination m’avait permis de croire que les choses s’étaient soudain inversées. Le vivant, c’est moi, l’autre n’est qu’une image inerte.
Pour me rassurer totalement, je décidais de faire tout de suite un test.
Je partis à la recherche de la vitrine d’une boutique suffisamment sombre pour qu’elle puisse réfléchir correctement. Parcourant la rue à grandes enjambées impatientes, je scrutais toutes les échoppes. Enfin, un magasin fermé me fournit une vitrine à plus de quatre-vingts centimètres du sol, mais je me voyais parfaitement.
Je m’approchais très près, puis fixais et étudiais mon image. La même sensation m’envahit. Je m’écriais tout haut, non ! Tu ne m’auras pas, c’est moi qui regarde, pas toi ! Je résistais une bonne minute, aucun détail ne pouvait nous départager. Jusqu’au moment où je distinguais mes pieds.
_ Vos pieds ?
_Oui ! Mes pieds. Comprenez bien, j’étais à cinquante centimètres de cette vitrine, comme elle commençait assez haut je n’aurais dû apercevoir que mon buste. Voir mes pieds m’a fait réaliser que c’était effectivement lui, mon reflet, qui m’observait.
_ Vous avez regardé vers le bas dans la glace ?
_ Exactement, c’était une image impossible. Terrorisé, je me jetais en arrière et tournais
le dos au miroir. Immédiatement, le sentiment qu’un regard se posait sur mon dos me submergea.
_ C’est très intéressant.
_ Vous me prenez pour un dingue ?
_ Ce n’est pas ce que j’ai dit. Continuez !
_ Incapable de supporter cette sensation, je me suis mis à courir comme un fou, la fuite était ma seule porte de sortie et mon appartement, peut-être le l’unique endroit où je me sentirais en sécurité. Je fendais la foule comme un forcené, bousculant les passants sans m’excuser, indifférents aux insultes que ma conduite engendrait. Cinq minutes plus tard, je montais,
toujours courant, les trois étages, bataillais avec ma serrure, ouvrais la porte à la volée pour la claquer ensuite et m’adosser contre elle.
J’étais en nage, les poumons en feu, à bout de souffle, mais soulagé d’être chez moi.
_ Pourquoi aviez-vous la sensation d’être plus en sécurité dans votre appartement ?
_ Je n’en sais, fichtre, rien ! Une façon de se cacher de l’extérieur méchant et hostile. Illusion et soulagement de courte durée, d’ailleurs. J’avais à peine commencé à récupérer, que l’angoisse me submergeait de nouveau. Mon regard parcourait la pièce à la recherche d’un quelconque reflet. Je repérais plusieurs surfaces réfléchissantes, mais aucune ne me menaçait à l’endroit où je me trouvais. J’appelais ma femme, elle n’était pas rentrée. Je décidais d’avancer à quatre pattes pour ne pas risquer de me retrouver en face d’un miroir. Je réussis à rejoindre ma chambre et m’allongeais sur le lit tout habillé. Ces fortes émotions après ma journée de travail m’avaient épuisé. Fixant le plafond où aucune image ne pouvait se refléter, je m’endormis comme une masse.
Je me réveillais en sursaut, ma femme venait de rentrer, elle avait claqué la porte d’entrée. J’avais sué pendant mon sommeil, encore dans les brumes, sans réfléchir j’entrais dans la salle de bain pour me doucher. Mal m’en prit. Aussitôt le regard dans la glace me scruta. Quelle horrible tête j’avais, le teint gris, les yeux bouffis, les cheveux en bataille, la cravate de travers et la chemise froissée. Rien ne lui échappait. Ce regard-là me jugeait froidement, sans l’once d’une quelconque humanité. Je renonçais à la douche et sortis. Ma femme était dans le salon. Je marchais vers elle, les yeux baissés. Elle m’interpella,
_ À quoi joues-tu ? Tu as l’air d’un gamin de cinq ans qui a fait une bêtise.
_ Je lui bredouillais un petit bonjour sans lever le nez, j’avais trop peur de rencontrer de nouveau mon reflet.
_ Tu pourrais me regarder quand tu me parles.
Je gardais toujours le profil bas. La prenant par le bras, je la tirais dans un angle où je ne risquais rien. Je pus enfin me redresser. Elle avait l’expression méprisante de ses mauvais jours.
Soudain son regard accrocha le mien et tout bascula. J’étais confronté d’un seul coup à un phénomène encore plus terrible que mon reflet dans le miroir ou dans la flaque d’eau. Je me voyais par les yeux de ma femme. Et chose extraordinaire, je comprenais tout ce que son cerveau enregistrait et les conclusions qu’elle en tirait. Pour elle, j’étais un minable, un pauvre cinglé qu’elle n’arrivait plus à supporter, sa vie avec un perdant comme moi était une suite dramatique de désillusions. Mais, bientôt elle allait, enfin, s’enfuir avec un type prodigieux, devenu depuis peu son amant. Alors, sans un mot, je l’ai saisi à la gorge et j’ai serré, serré de toutes mes forces. Pendant que j’écrasais sa carotide, je notais avec un sang froid venu et un détachement incroyable, la terreur que mes yeux cachés au fond de ses yeux me transmettaient.
Des images folles lui traversaient l’esprit. Un puissant refus accompagné de prières désordonnées. J’appris plus de choses sur ma femme entre le moment où je commençais à l’étrangler et l’instant où elle rendit son dernier souffle que durant toutes nos années de mariage. Je la lâchais enfin, elle s’écroula sur le sol.
_ Vous avez tué votre épouse ?
_ Oui Docteur, avant-hier soir. Je n’ai pas pu me retenir cette fois. Ce regard qui me narguait, c’était trop dur. J’en ai marre d’être allongé sur votre divan, je préfère m’asseoir.
_ Si vous voulez. Mais, qu’avez-vous fait après ?
_ Après l’avoir étranglé, vous voulez dire ? Et bien, je n’ai strictement rien fait. Je l’ai laissé où elle était et je suis retourné à quatre pattes me coucher. Le lendemain, je me suis lavé sommairement, rasé au toucher et je suis parti travailler. Quand je suis rentré, elle était toujours là. J’ai dîné d’un sandwich que j’avais ramené et je me suis allongé sur le lit pour dormir. Ce matin, j’ai respecté le même rituel et attendu impatiemment l’heure de notre rendez-vous.
_ Vous n’avez pas prévenu la police ?
_ Non, je n’en ai pas eu l’idée. Mais vous savez, j’ai fait plein de cauchemars. Je revoyais mon regard qui était dans ses yeux et toutes ces horreurs qu’elle pensait de moi. Ce regard, c’était terrible Docteur. Tenez, regardez-moi dans les yeux comme elle l’a fait.
Ah ! Vous aussi, vous me prenez mon regard, je sens venir vos pensées, vous me prenez pour un fou dangereux…
_ Mais non ! Mais non ! Calmez-vous, je vous respecte, ce ne sont pas vos yeux qui vous épient.
_ Je sais ce que je vois, vous êtes comme elle, c’est insupportable. Et puis, arrêtez votre magnétophone, je ne supporte pas que vous me voliez mes paroles. Donnez-le-moi.
_ Tout de suite, voilà, c’est fait. Il est coupé. Prenez-le. Détendez-vous et envisageons les évènements avec un peu de recul si vous le voulez bien.
_ Volontiers. Cette comédie est épuisante.
_ Cette comédie ! Je ne comprends pas.
_ Oh, il y a plein de choses que vous n’avez pas saisies.
_ Je vous en prie, expliquez-moi.
_ Vous avez le droit de savoir. Premièrement, tout ce que je vous ai raconté depuis le début est pure invention. Je n’ai jamais eu de problèmes particuliers avec les livreurs. Aucune femme n’a essayé de me vendre un pull rouge. Mes collègues de bureau ne m’ont jamais fait de misères. Quand aux miroirs et aux flaques d’eau elles me reflètent de la même manière qu’avant.
_ Mais, alors, pourquoi m’avoir débité toutes ces histoires idiotes ?
_ Pour me fournir des circonstances atténuantes.
_ Je ne vous suis pas.
_ C’est normal, vous m’avez interrompu. Je vous ai raconté pas mal de bobards, mais dis la vérité sur un point. J’ai vraiment assassiné ma femme.
_ Vous commencez à m’énerver avec toutes vos salades, je vais appeler la police et la cause sera entendue.
_ Et, si je vous menace avec ce pistolet que j’avais gardé au fond de ma poche pendant notre entretien, vous consentirez à m’écouter ?
_ Je vous en prie, je ne supporte pas les armes, vous me faites peur.
_ Je vous parlais de circonstances atténuantes, mais c’est plus tôt d’irresponsabilité qu’il s’agit. En effet, la somme des enregistrements que vous avez réalisés pendant mes séances, prouvera à n’importe quel jury mon incapacité, à faire la différence entre le vrai et le faux, entre le rêve et la réalité. Ils seront la preuve que des pulsions homicides m’agitent et que je tentais de me soigner. Je devrais m’en sortir avec deux ou trois ans d’enfermement dans un hôpital psychiatrique. Qu’en pensez-vous ?
_ Je ne sais pas, je n’ai pas l’habitude de ce genre de cas. _ Certes, le problème, c’est vous en fin de compte. Eh oui, vous êtes au courant de la combine maintenant. De toute façon, un meurtre de plus, ça ne changera pas le temps des soins que de bons Docteurs jugeront indispensables, avant qu’ils me déclarent guéri.
_ Je ne dirais rien, soyez tranquille, je me retrancherais derrière le secret professionnel, c’est imparable.
_ Ah oui, c’est une très bonne idée, le secret professionnel. Donc, je ne vous tuerais pas pour cela.
_ Parce que vous voulez quand même me tuer ! Mais, pourquoi ? Bon Dieu !
_ Réfléchissez un peu, Docteur, vous avez tous les éléments, je vous ai donné des indices.
Les livreurs, vous aviez des traits communs avec eux et je souhaitais les tuer. La vendeuse de pulls rouges, elle me faisait penser à ma femme et j’étais prêt à la massacrer. J’ai vu dans les pensées de mon épouse qu’elle allait me quitter pour un type fabuleux. Alors, ça ne vous dit rien ?
_ Vous êtes le mari de Marianne ? Vous l’avez tué ? Ce n’est pas possible !
_ Tout aussi vrai que vous étiez son amant. Être cocu, j’aurais pu le supporter. Hélas pour vous, elle s’ingéniait à me pourrir la vie. J’envisageais de la faire disparaître depuis un certain temps, mais je ne tenais pas à faire trop de prison. Et elle vous a choisi ! Formidable non ?
_ On peut sans doute trouver une autre issue à cette histoire ?
_ Désolé, je n’ai plus assez d’imagination. Adieu Docteur.