Reliefs de la bamboula
Jean Claude Blanc
Reliefs de la bamboula
Trop vouloir dénoncer la violence policière
De notre République pourtant pas bananières
En profitent vaillamment les hordes de va-t'en guerre
Pour brûler leurs bagnoles et leurs lançant des pierres
A ces paires de perdreaux, pris dans leur souricière
Voilà comment l'Etat, traite ses fonctionnaires
Même s'il y en a peu, pas besoin de volontaires
Que de gentils sermons, en guise de révolvers
Alors sur leur 31, décembre fin d'année
La furie est de mise, chez ces bandes d'aliénés
Descendant dans la rue pour casser les vitrines
Tandis que le Président avec son intime
Inaugure nouvel an, en skiant sur les cimes
Faut se faire à l'idée que sombre en léthargie
Ce pays richissime, voué à être réprouvé
Nous autres citoyens, dégoutés, interdits
A ces calamités on est accoutumés
Le moral des français, paraissant au beau fixe
Mais selon les sondages, qui prêche l'oisiveté
Ignorant ces sauvages, hargneux, causeurs de rixes
Tout le monde concerné, même les sapeurs-pompiers
Eteignent les incendies, sous une pluie de pavés
Pourtant nous a promis notre grand chef Macron
Avant faire ripaille, y va de sa partition
Ne va pas mégoter à leurs tirer des gnons
A ces gosses perdus, pour leur faire la leçon
Jugés rapidement, direction la prison
Alors que lui s'envoie, la fève et les marrons
Délègue son Collomb, ministre de l'Intérieur
Encore tout surpris, sorti de sa torpeur
Qu'il aille soutenir, cette petite aubergine
Tellement tabassée, par d'ordures qui fulminent
C'est le geste qui compte, le lui offre de bon cœur
A condition bien sûr, que ça dure pas des heures
Car sa dinde l'attend ainsi que sa bonne bûche
Pressé qu'il est ce soir, d'aller leur faire honneur
En laissant en carafe, cet agent brave cruche
Ça flambe dans les quartiers, où règnent tous les vices
Explosent dans la nuit, pétards, feux d'artifices
Ne vont pas se gêner, ces effrontés gamins
Déjà si sanguinaires, futurs assassins
S'arment du moindre objet, qui leur tombe sous la main
Les médias muselés en ce moment sacré
Où on s'offre des cadeaux, embrassant nos mouflets
Comme il faut pas gâcher, cet instant si divin
Les journaux impatients, hélas pas souverains
Cette mauvaise nouvelle, la publieront que demain
Pas déranger le peuple, alors qu'il festoie
Ça paraitrait bizarre venant de l'Elysée
Car ce n'est pas son rôle jouer le rabat joie
Où s'abreuvent de Champagne, les gourmands du Palais
Avec ce deux janvier, se lève un jour blême
Finis bougies, gâteaux et les douces étrennes
Les trottoirs encombrés de carcasses d'autos
Qui fument encore dès l'aube, ça risque nous coûter chaud
Pour s'en payer une autre, à plat le boursicot
Déjà tout dépensé, en attrape-nigauds
Comme c'est pas assez, de nous grever d'impôts
Et rajouter des taxes sur notre paletot
Tous mis à l'amende, parcmètres, excès de vitesse
Les timbres, l'EDF, l'essence qu'augmentent sans cesse
On doit subir en plus, la haine de ces salauds
Ayant la gueule de bois après le réveillon
On s'est pas aperçu pendant qu'on se baffrait
Se préparait en secret un drôle de coup fourré
Au levée on se tient la tête, se bourrant de cachetons
Afin ne plus penser, qu'on est pris pour des cons
Par contre, plus à ça près, franchement désabusés
Quand défilent CRS, allant manifester
Pour une fois en colère, les rôles inversés
Bienvenus camarades, de cheville ouvrière
Vraiment désopilant, déguisés libertaires
Laissant au râtelier, le casque et la visière
Mais le patron a dit, touche pas à ma Nation
Régie de codes, de lois, que ses institutions
Ne se pose pas la question , où sont mes centurions
Lui qui s'enorgueillit diminuer leur ration
Que l'arme pour pleurer… rares les munitions
Avantage cependant pour ces gardiens de la paix
Tellement ils en endurent toutes leurs saintes journées
Insultés et vomis par ces jeunes abrutis
Applaudis par les foules, la vie n'a pas de prix
Pendant qu'ils encaissent les coups à leur place
Vont pas coller PV sous leur essuie-glace
Pas de mort cette fois, qu'une simple escarmouche
Selon nos tout puissants, qui pèsent ça à la louche
Car faut pas apeurer, le peuple fine mouche
Que garder le silence, ça le rendrait farouche
Sachant que les pipelets, en ont l'eau à la bouche
Comme toujours en ce cas, le Chef de l'Etat
Guindé à la télé, déplore les dégâts
Ça ne lui coûte pas cher, dégustant son foie gras
S'agit de consoler, ceux qui font pas d'extras
Pourquoi en faire un drame, brillant le résultat
Ainsi notre France coule, peu à peu s'endormant
Sur ses lauriers fanés, en ruines cependant
Selon les circonstances, décrète l'état d'urgence
Humanistes, braves gens, innocents sans défense
N'implorez plus l'Etat, grandeur et décadence
Soudain revenu sur Terre, après cette scène tragique
S'en donnent à perdre voix, les partis politiques
Chacun se défonçant pour sa petite boutique
Mais jamais unanimes, fortiches en critiques
Tandis qu'à l'hôpital, se fout de la charité
Cette jeune fille blessée, qui doit panser ses plaies
Avec pour seul soutien, que ses potes syndiqués
Restant à son chevet, par solidarité
Plus de mode cette info, faut changer de sujet
Mal remerciée souffrant encore de panique
Retournés aux affaires, Macron et ses compères
Ne vont pas les chasser, ces louveteaux solitaires
Bandes d'apprentis malfrats, en fuite, nous font la nique
Nous autres bêtes à deux pattes, hélas trop bon public
Alors avertis, en conscience pas le choix
Que de les dénicher, ces dingues aux abois
Coup de pouce à la police, ça se refuse pas
Sans prendre l'uniforme, civils, ça va de soi
On a trop délaissé, pouvoir aux spécialistes
Nous faut participer, même simples lampistes
Avoir l'œil partout, afin de moucharder
Ce qui nous semble douteux, en cette société
Mais pas autorisé, ainsi se comporter
Ça rappelle le passé, sournoise occupation
Facile condamner, ces rapporte paquets
A qui on vole les sacs, souvent vieux retraités
Que de les protéger, pas d'autre solution
Ça pleut les lieux communs, ma réac plaidoirie
Comme évoquer le drapeau, Marianne, la Patrie
Mais on y reviendra, sans balles, sans fusils
La sagesse l'emporte sur la tyrannie
M'en suis fait mon principe adepte de Gandhi
Pour terminer serein, vous adresse ma supplique
A vous pauvres indigents, préservez votre fric
Conseillez à vos gosses, jamais se faire flic…
Est là pour nous sauver, Manuel l'héroïque JC Blanc janvier 2018