Religion

Yoann Valour

La religion n’est que le reflet de l’âme désespérée

       Mon nom est Lilith, et, pour l'appartenance à cette société, je suis une femme, avec ce que sous entend cette dénomination, une complexité aiguë. Mais à la différence des autres être de ce bestiaires qu'est notre monde, j'entends ce que les gens se refusent à écouter, de peur ou de fierté. Leurs plus profondes pensées, des plus sombres aux plus innommables, je les ressens et je vis au jour le jour, à travers des visions apocalyptiques et chaotiques. Ce don, si c'en est un, m'a permis de faire la connaissance d'un homme particulièrement atteint de trouble psychique, mais fort conscient de son état. Il est l'une des rares personnes sur cette terre dont ces pensées me terrorisent. Chaque rencontre, comme des hasards, se révèlent être pour moi un véritable calvaire, la dernière en date se termina d'ailleurs prématurément.

      Au début de celle-ci, j'entendais sa voix habituelle, profonde et rauque, puis soudain, une deuxième vint se fondre au fur et à mesure de la discussion, jusqu'à prendre le dessus. C'était un dialecte inconnu pour moi, troublée, je gardai quelque phrase en tête ce jour là. Conscient, l'homme me regardait et attristé par le regard que je portais sur lui, trop absorbé par la bataille psychologique a laquelle j'assistais, il se leva d'un coup et se mit à courir. Le suivant à travers des rues aussi sombres les unes que les autres, il stoppa net devant l' Eglise de la ville.

       La pluie se mit à tomber, pendant que lui s'agenouilla devant les portes, les bras en croix, puis il lança deux mots dans ce jargon propre à lui, puis s'écroula sur le sol. M'approchant de lui, j'entendis sa voix mais cette fois ci compréhensible :

« Cherche la signification de ces mots et tu comprendras pourquoi tu as été choisie. »

      Troublé par ce mot « Choisie », et ayant noté ces deux mots, je me mis à la recherche de traductions religieuses. Allant de bibliothèques en bibliothèques, je finis finalement par atterrir dans un édifice catholique ou se tenait des hommes haut placés, dont un évêque, qui reconnu dans mon regard ce que j'allais lui annoncer.

       Avant même que je lui parle de ce dialecte, il me dit :

« Ce langage dont tu cherche la signification était celui utilisé par les hérétiques à l'époque de Jésus, considérer comme des suppôts de Satan par l' Eglise. Les livres racontent qu'ils pouvaient entendre ce que les hommes se refusaient de croire. Ces voix les rendaient fous, et ils étaient brûlés. »

     L'évêque me remit un livre de traduction, concernant ce langage. Je trouvai ainsi la traduction du mystérieux message :

« DIEU VIT EN TOI »

      Ce que je devais comprendre par là, c'est Dieu lui même n'était pas partisan de ces édifices de pierres ou de marbres, ni des cultes fait en son honneur. C'est ainsi qu'à chaque génération, il mis à l'écart une personne et une seule, et lui donna le don que je possède afin de comprendre ce que signifie CROIRE.

       Le message que j'essaie de faire passer alors aujourd'hui à travers cette histoire, c'est que chacun à sa place dans ce monde, et que

      Quelque soit le chemin emprunté, croyance ou pas, Dieu croira en toi pour peu que tu l'accepte.

      Quant à cet homme, je ne l'ai plus jamais revu, et je découvris plus tard, que ce n'était que le reflet de mon âme qui m'ouvrit le chemin de la Rennaissance.

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