RELIQUES LYRIQUES
Pierre Scanzano
Je me m'interdit rien... J'évite tout
Le temps ne m'aime pas me saisit et aspire hors de lui..
Vers quel-moi-d'autre dois-je me diriger ?
Où suis-je en celui qui est ?
Est-il possible que je sois celui-qui-est ?
Et l'autre qui n'est plus est-il encore celui qui-n'est-plus ?
Ou alors est-il celui qui n'a jamais été ?
Pourrais-je me confondre en ceux dont je ne suis pas ?
Et pourquoi pas ?
Pourquoi ne suis-je donc pas... sans être ?
Pourquoi ne serais-je ceux et celles qui ne sont pas moi ? Qui sont en réalité autant que moi ceux et celles-que-je-suis ?
En quel honneur devrais-je avoir peur de m'avancer d'un pas ?
Si loin au-delà d'un simple pas de moi éloigné ?
Pourrais-je revenir en arrière ou ne pas revenir ?
Suis-je sans arrières pensées de revenir en arrière ?
L'arrière serai-il le même laissé avant d'avancer d'un pas ?
Quel est mon pas à faire absolument ?
Et mon pas à ne pas faire absolument ?
Qu'en est-il de mon pas si j'avance de deux pas ?
Suis-je sûr d'avancer sans reculer et avancer à nouveau ?
M'en vourait-on de ne revenir que si je suis celui qui n'est plus ? Et ne plus être celui que j'étais avant que je ne sois celui que je suis sans être celui de maintenant ?
Les choses ne sont pas simples mon dieu... pas si simples Les êtres qui sont voudraient être ceux qui ne sont pas mon dieu... qui ne sont pas Et ceux qui ne sont pas ou peu de quelque chose qui n'est rien voudraient être ceux qui sont en entier quelque chose de rien mon dieu... quelque chose de rien Ceux qui ne se sentent pas être ne le seront jamais assez mon dieu... jamais assez On devrait en ce cas nous répéter en boucle de personnages identiques mais avec l'illusion de ceux qui sont différents et renouvlables Le temps nous passerait la main de temps à autre pour qu'on se fasse la main sur notre vide...
Nous serions la solution évidente sans fin Sans fin la solution évidente... L'énigme restée énigme... L'entité sans Identité... L'identité sans Entité....
***
Choisissez ! Que chacun puisse le faire en toute quiétude Prenez l'envol au sens littéraire que vous voudrez voler mes amis ! Débrouillez-vous mais volez haut La stratosphère illuminée vous attend de pied ferme Je vous suivrais volant de mes mots De mes moi De mes vous Volant sur le bas ventre rasant le vide mais volant en moi Soul de moi de n'être que ce moi affligé de moi Alors que je vise l'impossible qui est en moi et en vous...
Et qui fuit vers les autres Les autres qui me voient tel que je suis Celui de mes yeux de ma bouche x ou y De ma voix sans fenêtre Mes pensées sans le vert des algues de l'impossible Venez asseyez-vous dans mes rêves Soyez joueurs jusqu'au bout de vous mêmes Réunissons nos fantasmes Accouplons nos espoirs Qu'on se fasse violence pour débarquer ensembles dans les cieux de nos mémoires clouées sur notre terre Notre chair...
Oui... dans les cieux de nos mémoires qui sont en friche de nos âmes éventuelles... Nos âmes mi-virtuelles mi-réelles Mais agissons comme bon nous semble dans ce qui est le plus noble des efforts que l'être humain puisse produire à son insu " Disparaître " Envolés dans le bien-être et la confusion nostalgique de tous nos passés réunis...