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Réminiscence
Julien Aubert Schiappapietra
J'ai vu les arbres de mon enfance, qui résistaient sous le poids du jeune garçon de huit ans que j'étais ; aujourd'hui céder aux pas de l'homme que je ne me suis pas vu devenir. J'ai cru que rien ne changerait et quand les sentiers battus par mes aïeuls disparurent, j'ai compris que rien ne changeait et que seul le temps passait : d'oublier la voie, elle craquèle et disparaît sous la nature, qui elle n'oublie pas et reprend ses droits. Retracer ce chemin par soi-même – se rendre compte qu'on a grandi, souffert mais retenu et appris – et même si c'est marcher dans les pas d'un fantôme doré, c'est assumer d'avoir changé. Remplacer ces siècles de pas par les siens, c'est redorer les vestiges ternis d'une époque disparue.