Remise à niveau

del-pessa

Mr Stefano Pessarossi

30 Avenue Aristide Briand

67100 Strasbourg

 

Portable : 06.21.19.49.15

E-mail : stefanopessa@gmail.com 

 

 

 

 

Bonjour,

Veuillez trouver ci-joint ma participation à votre concours :

« Ça n’aurait jamais dû se produire….Tout devait bien se passer, tout était organisé pour.

Mais finalement…rien ne s’est passé comme prévu.

Par une belle journée de juillet, une famille part en vacances. Elle emprunte pour atteindre sa destination (un

village quelque part en France) l’autoroute A666. En chemin, elle s’arrête pour déjeuner dans un relais routier. Au

moment de repartir, elle se rend compte qu’elle n’est pas au complet : l’un des parents a disparu…

Imaginez et racontez la suite…Que se passe-t-il ? Pourquoi l’un des parents s’est-il volatilisé ? Une fuite, un

kidnapping, un meurtre, l’intervention de forces mystérieuses ? Pourquoi ? Comment le reste de la famille réagit-elle ? »

Bonne réception.

Cordialement.

Stefano Pessarossi.

TRAME

EPISODE 01

Une famille composée :

            - D’un père :   Yves Swialko, expert-comptable de son état ;

            - D’une mère :            Gina Swialko, femme (supposée) travaillée dans la haute finance ;

            - De deux enfants :     Léo 13 ans et Etienne 10 ans.

Ils décident de partir en vacances dans le sud de la France, à Portivolle, village natal de Gina.

Le but premier de ce voyage, est de se reposer et de faire rencontrer le père de Gina au reste de la famille.

Sur le chemin, des vacances, sur l’autoroute 666, la famille s’arrête à une station-service.

Ils se restaurent et ils allègent leur vessie.

Mais, Gina ne revient pas.

Yves et son fils aîné vont aux nouvelles et ils constatent que Gina a disparu.

Ils rencontrent un employé de la station qui leur précise l’avoir vu monter dans une BMW, de son propre gré.

Yves ne comprend pas et le doute s’installe, surtout lorsqu’à l’évocation de ce véhicule, un de ses enfants lui rapporte qu’il a déjà vu ce véhicule chez eux.

De là à penser que Gina a un amant, il n’y a qu’un pas qu’Yves franchit aisément, au vu de l’état du couple actuel : distant et peu, voir plus, de relation charnelle.

Grâce à une caméra de la station-service, Yves apprend que le véhicule est immatriculé en Suisse.

De surprise en surprise, il apprend que le village de vacances n’est pas un village comme les autres et pour finir il             voit débarquer Carlo, un cousin de Gina, prévenu par cette dernière.

EPISODE 02

Yves et ses enfants se rendent au village de Portivolle, dans la villa de son beau-père.

A la vue des nombreux hommes armées qui gardent la maison, Yves a peur d’apprendre la vérité sur la famille de sa femme.

En effet, il découvrira que son beau-père n’est rien d’autre qu’un parrain mafieux, régnant sur la moitié du pays.

En ce qui concerne les enfants, une fois aperçue le luxe de la villa, la piscine, les terrains de tennis et les filles sexy, ils n’ont cure pour l’instant des histoires d’adulte.

TRAME

Lors de leur discussion entre Yves et Riccardo (le père de Gina), ce dernier a été surpris de la venue de sa fille, car elle avait décidé de couper tout contact avec lui depuis plus de vingt ans. Il ne savait même pas qu’elle avait fondé une famille.

En conclusion, si Gina faisait appel à lui, c’est parce qu’elle devait certainement se sentir en danger : pour elle et pour sa famille.

Au niveau de la recherche de la BMW, les hommes de main de Riccardo qui était parti en chasse, ont découvert le véhicule en flamme sur une aire d’autoroute.

A l’intérieure se trouvait deux corps, mais ils n’ont pas pu approcher car les secours étaient déjà sur place.

EPISODE 03

Yves assommé par la nouvelle demande à se rendre sur place, là où se trouve l’épave calcinée. Il est accompagné par son beau-père uniquement, préférant laisser les enfants en dehors.

Pendant ce temps, dans un bureau, au siège de la DCRI, Direction centrale du renseignement intérieur, situé à Levallois-Perret, l’agent de liaison Teion, reçoit un appel lui annonçant la mort d’un agent sur le terrain : l’agent Gina Vitali.

L’agent Teion se rend sur les lieux du drame. Et lors de son déplacement il prend connaissance de la dernière mission à laquelle, elle était affectée : à savoir, infiltrer une société de courtage, implantée à Nice, soupçonnée d’effectuer du blanchiment.

Mais, l’équipe de la DCRI comprend très rapidement grâce aux derniers relevés téléphoniques de Gina, et à ses déplacements, qu’en fait elle trainait plus du côté de Strasbourg que de Nice. Et qu’elle fricotait avec un certain Denis Longe, un chercheur en génétique suisse.

EPISODE 04

Sur les lieux du drame, deux corps calcinés ont été découverts. Celui d’un homme et d’une femme.

Yves et Riccardo doivent authentifier le corps de la femme.

Et malgré le degré de brûlure ils s’aperçoivent très vite qu’il ne s’agit pas du tout de Gina.

Riccardo incite Yves à mentir et à valider qu’il s’agit bien là du corps de Gina. Yves s’exécute.

TRAME

Ils rejoignent la villa de Riccardo et là, stupéfaction, les hommes de main qui gardaient la maison ont été abattus, y compris Carlo.

Aussitôt Yves se jette à l’intérieur et il constate que ses enfants ont disparu.

Pendant ce temps, à la DCRI, le travail d’investigation continue sur l’agent Gina et Teion apprend que Denis Longe, est en fait : Igor Alienko, un agent-double.

EPISODE 05

 

Tandis que Riccardo remue ciel et terre pour savoir qui a pu commettre cet acte sur son propre territoire, Yves réfléchit à sa situation dans la chambre investit par les enfants.

Et là, il y découvre un mot caché de Gina lui signifiant ces quelques mots :

« Ai confiance en moi. Grevo. »

Yves retrouve espoir car il s’est à présent que Gina est vivante et qu’elle se rend en Italie, là où ils se sont rencontrés pour la première fois.

Mais à présent qu’il sait où aller, est-il libre de ses mouvements ?

L’agent Teion arrive sur les lieux de la voiture carbonisée et constate rapidement lui aussi que les victimes ne correspondent pas du tout à Igor et Gina.

Pourquoi cette supercherie étalée en plein jour ?

Teion apprend l’identité du père de Gina.

Une visite s’impose.

EPISODE 06

Nous retrouvons Gina et les enfants en compagnie d’Igor, en voiture, sur une aire d’autoroute suisse.

Les enfants posent des tas de question sur cette situation.

Gina leur révèle qu’en fait Igor est leur vrai père. Elle leur explique comment ils se sont rencontrés et pourquoi elle s’est cachée de lui.

Elle conclut en lui demandant de lui faire confiance car Igor peut être très violent s’il est contrarié.

TRAME

EPISODE 07

L’agent Teion arrive chez Riccardo. Yves prend part à la discussion.

Yves apprend que sa femme est un agent secret français, depuis plus de vingt ans. Elle a rempli nombre de missions en France et à l’étranger.

Aujourd’hui, la DCRI essaie de comprendre ce qu’il se passe car elle a failli à sa dernière mission.

L’agent Teion apprend à Yves qu’elle est parti avec Igor un agent-double qu’elle devait éliminer il y a de cela 15 ans mais qui ne l’a pas fait.

Selon des informations, non prouvées, Gina et Igor ont eu une liaison, ce qui expliquerait son geste à l’époque.

La question pour la DCRI est : comment Gina a-t-elle eu connaissance de la mission d’Igor ?

Les questions concernant Yves sont d’une toute autre ampleur :

Comment cela fait-il que le père de Gina ne soit pas étonné par ces divulgations ?

Il savait que sa fille travail comme agent secret ?

Comment lui, Yves, a-t-il fait pour ne rien remarquer ?

Et surtout, est-ce que Gina a vraiment eu une liaison avec cet Igor ?

Et qui a contacté qui ?

L’agent Teion repart en promettant de rester en contact avec Yves.

Riccardo s’engage aussi de son côté à collaborer avec la DCRI.

EPISODE 08

 

Tard dans la nuit, Igor et sa petite famille arrive à Grevo, afin d’y passer la nuit, avant de quitter l’Italie par bateau, direction Moscou.

Pendant ce temps, Riccardo et Yves ont une discussion sur Gina.

Yves demande des explications à son beau-père.

Ce dernier avoue qu’il sait depuis le début que Gina est devenue agent secret afin de contrebalancer le mal que son père faisait en ce monde, en étant un chef mafieux.

Par contre, Riccardo jure de ne pas être au courant rapport à cet Igor, et le pourquoi aujourd’hui de cette intrusion.

Yves indique à Riccardo où trouver sa fille.

Ils partent aussitôt pour l’Italie.

TRAME

EPISODE 09

Au milieu de la nuit, Yves, Riccardo et une poignée de ses hommes encerclent l’hôtel où logent Gina et les enfants en compagnie d’Igor.

Les hommes de Riccardo donnent l’assaut.

C’était sans compter sur la vigilance d’un homme entraîné, tel qu’Igor.

Il réussit à s’échapper en prenant en otage Gina.

Mais Yves, qui était libre de tout mouvement, réussit à le stopper, avec la complicité de Gina.

A cet instant, Yves découvre la véritable Gina, l’agent secret qui n’a pas froid aux yeux. Et à la question d’Yves sur ce que représente pour elle Igor, Gina abat froidement l’agent-double.

Arrive l’agent Teion, qui n’ayant pas de pouvoir sur le sol italien, prend note de la mort d’Igor Alienko et de la démission de l’agent Gina.

EPISODE 10

Epilogue

La famille recomposée se retrouve à faire bronzette dans la luxueuse villa de Riccardo.

Les enfants vont bien, il profite du soleil et de la piscine.

Par contre Yves, n’a toujours pas eu de réponses à ses questions. Il en fait part à Gina qui n’a plus besoin de se cacher.

Est-ce que Gina a couché avec Igor ?

Non.

Qui a contacté qui ?

C’est le père de Gina, qui a découvert qu’Igor se trouvait en France.

Pourquoi avoir monté ce kidnapping ?

Afin de tromper la vigilance d’Igor, pour mieux l’arrêter.

Pourquoi n’avoir pas mis son père au courant de son complot ?

Parce qu’il est sur écoute 24h sur 24.

Pourquoi avoir démissionné ?

TRAME

Parce que leur couple bat de l’aile et qu’elle aimerait retrouver l’amour de leur jeunesse. Elle veut vivre normalement, amoureuse et mère au foyer.

Chapitre 01. La disparition

Le soleil.

Le mois de juillet le plus chaud de tous les temps.

Depuis plusieurs minutes, la trotteuse tourne, inlassablement, tranquillement, glaciale. Et c’est pire avec le bruit. Yves Swialko fit une pichenette sur son cadran, histoire de l’arrêter. Il met en route le contact afin d’actionner la climatisation et surtout dans le but de faire taire son fils aîné.

- Qu’est-ce qu’elle fout maman ? Grogna Léo. Ça fait combien de temps qu’on attend ? En plus il fait super chaud !

Yves ne répondit pas. Il bouillonnait intérieurement, suffoquant sous ce climat torride, au milieu de ce décor sec et aride. Il déteste le Sud. Ces cailloux exposés nus et gris, sans aucune vie, cette clarté aveuglante qui fait plisser le regard, comme pour exprimer la suprématie du lieu, afin de faire sentir que l’homme ici n’est rien. Toute cette poussière qui ne cesse de tournoyer. Le Sud quoi. Portivolle, nous voilà !

- Tu voudrais pas aller voir s’il te plaît, marmonna Etienne, le second fils. C’est bizarre quand même. Elle a dû se perdre !

Yves avait prévenu sa femme que ces vacances avec les enfants cela n’allait pas être de tout repos. Et à présent ils étaient en mode stress. Yves jeta un œil dans son rétroviseur central. Léo soupirait et Etienne attendait que son père agisse. Il n’eut pas trop le choix.

- Ok, j’y vais. Mais vous m’attendez bien sagement. C’est compris ?

- On n’a plus cinq ans, papa, s’irrita Etienne, du haut de ses dix ans.

- Je sais, mais bon, voilà quoi.

- Je viens avec toi. A force d’attendre j’ai envie d’aller pisser, fit un Léo agacé.

- Tu ne veux pas venir avec nous Etienne ? Insista Yves, d’un air de chien battu.

- Papa !

- Ok.

Yves, bougon, s’exécuta. Etienne observa son paternel en douce. Il aime bien le taquiner. Il trouve que son père a le même âge mental que son frère et lui. D’ailleurs, bien souvent, sa mère raconte à tout le monde qu’elle n’a pas deux enfants à la maison, mais bien trois. C’est un bon père, pensa Etienne. Toujours prêt à rigoler, toujours là pour les soutenir, les aider, les écouter. Pas trop sévère. Et lorsqu’il l’est, Etienne s’est bien que cela l’embête de se montrer sous cet aspect. Mais bon c’est la vie. Les parents sont là pour recadrer les enfants.

- Il ne va pas faire de bêtise, ton frère tout seul ? S’enquit Yves, envers son aîné.

- Comme s’il avait pour habitude de faire des conneries. Tu sais bien qu’il est la sagesse incarnée, ironisa Léo.

Ben non, justement, se dit en lui-même Yves, peu rassuré. Cela fait maintenant quelques semaines qu’il accumule les petites bêtises. Selon la psy, c’est un appel envers ses parents pour qu’ils s’occupent plus de lui, qu’ils fassent attention à lui. D’ailleurs, s’est un peu à cause de lui, qu’ils se retrouvent tous ici. Mais bon, un petit effort pour le bien être de Léo, n’est tout de même pas la panacée.

- Tu vas où Léo ? Fit Yves, tandis que son grand part sur la gauche de la porte principale de la station.

- J’ai pas envie de faire dedans. J’ai repéré un arbre au loin. Je fais vite. D’ailleurs j’y cours, avant que l’on me pique la place.

- Mais…

Chapitre 01. La disparition

Ok. Je contrôle parfaitement mes enfants. Mon autorité dans toute sa splendeur ! Se renfrogna Yves.

Yves pénétra donc seul. Ce n’était pas la grande foule à l’intérieur. Des touristes devant la machine à glace. Des employés qui s’agitent pour satisfaire les moindres desiderata d’autres touristes. Tout le monde est en mode maillot léger, bermudas pour les hommes, robes pour les femmes. Et tout le monde est heureux de trouver de la fraîcheur au milieu de ces murs. Par contre, d’un balayage rapide du regard, Yves ne remarque pas sa femme.

Il se dirige vers les toilettes, situées au fond à droite. Sans hésiter il se rend direct dans celles des femmes.

- Gina ?

Pas de réponse. D’ailleurs aucun bruit. Pas même une chasse d’eau. Le tour du propriétaire ne peut laisser place aux suppositions. Ici, il n’y a pas âme qui vive. Il y a en effet deux box, et tous deux sont entrouverts, sur des toilettes inoccupées. Au niveau du seul lavabo, personne. Il n’y a personne.

Yves, sent monter en lieu, une boule d’angoisse.

Il s’extrait des toilettes, regarde à gauche et à droite. A droite, une porte ouverte au fond qui laisse rentrer la chaleur. Au-dessus de cette porte, Yves lit : « Sortie de secours ».

Quelque chose ne va pas.

Il se précipite vers cette porte. C’est la seule issue possible. Il se retrouve dehors, côté de l’accès menant à l’autoroute et côté boisé où Léo termine de faire sa petite commission.

Yves va pour appeler son fils, mais quelque chose le chiffonne. Il se concentre. Une odeur ! Une odeur de parfum : « Eclat d’arpège ». Il le reconnaitrait parmi des milliers. Ce parfum est celui de sa femme. Il tente d’humer tel un chien, afin de percevoir d’autres voluptés. Mais rien de probant.

De l’autre côté, Léo, qui a terminé, observe son père exécuter un étrange manège. Par réflexe, Léo regarde autour de lui si personne d’autre que lui, ne perçoit la même image.

Mais il est complètement gaga ou quoi ? S’interroge un Léo décontenancé.

Il court au plus vite rejoindre son père afin de lui faire cesser cette bizarrerie avant que quelqu’un ne le prenne pour fou.

- Papa arrête ! Qu’est-ce que tu fais ?

- Tu ne sens rien ?

- Non. Quoi ? Arrête !

Yves cesse.

- Le parfum de ta mère.

- Quoi ? Je comprends rien. Elle est où maman ?

- Je n’en sais rien justement ! S’emporta Yves.

Un peu honteux de son père, Léo regarde ailleurs. Et son regard tombe sur un objet à terre, un objet familier.

- Papa.

- Quoi encore ?

- C’est pas le foulard de maman ça, parterre ? Indiqua Léo d’un signe du menton, peu rassurant.

Yves regarde dans la direction indiqué par son fils, et se précipite sur le tissu, imprimé de parfum.

- Si ! C’est le sien. Mais qu’est-ce que ça veut dire ?

- Elle est où maman ? Commença à angoisser Léo ?

- Putain ! C’est quoi ce bordel ! Hurla Yves dépité.

Chapitre 01. La disparition

Aussitôt il se rend à l’intérieur de la boutique et interpelle avec véhémence les employés, les gens présents qui l’observent d’un air ahuri.

- Est-ce que quelqu’un a vu ma femme ? S’époumona un Yves emprunt à la panique.

Aucune réponse de personne. Et pas une qui vient s’enquérir de son problème.

- Papa ! Papa ! Intervint son fils. Viens voir !

Yves rejoint son fils.

- Quoi ?

- Le monsieur là-bas, qui nettoie sur le bord de la route. Il a peut-être vu maman ?

Le père et le fils courent rapidement pour se retrouver face à l’employé interdit. Il atteint patiemment que ces deux énergumènes reprennent leur souffle. Puis il voit de loin, un autre individu courir vers eux. Il semblerait un enfant.

- Vous avez perdu quelque chose ? Demanda l’employé, histoire de comprendre leur attitude. Si jamais vous faisiez la course, je peux annoncer le vainqueur.

- Pas du tout monsieur, s’exprima essoufflé Yves. C’est juste que… Je voulais vous demander… Si jamais vous aviez vu… Une femme. Ma femme.

Etienne rejoint son père et son frère, en pleurant.

- Mais vous faites quoi ? Pleurnicha-t-il.

- Pourquoi tu pleures ? S’enquit son frère.

- Je vous ai vu courir alors j’ai cru que vous m’abandonniez, avoua-t-il en pleurant de plus belle.

- N’importe quoi ! T’es con ou quoi ? Piqua Léo.

- Léo s’il te plaît, intervint leur père. Pas de ça, je t’ai déjà dit. Monsieur, reprit-il, après avoir récupérer son souffle. Je cherche une femme, taille moyenne, des cheveux bruns, longs, très longs. Elle porte un haut léger de couleur brun…

- Vert, rectifia Léo. Il est daltonien.

- … Vert, répéta Yves. Et une jupe noire, mie-longue, cheveux longs…

- … Oui, vous l’avez dit. Eh bien qu’est-ce que vous lui voulez à votre femme ? Interrogea l’employé un peu énervé.

La réaction surprit son auditoire.

- Vous pouvez attendre plus loin les garçons, demanda l’employé, d’une manière enfantine.

Yves saisit l’intonation et pria à ses garçons de s’éloigner, et ce sous les protestations des enfants qui ne voulaient pas s’exclure de cette conversation, non pas par rapport à leur âge mais juste pour le principe. Il s’agit de leur mère tout de même.

Une fois à l’arrière, ils tentèrent vainement d’y porter une oreille attentive à cette conversation d’adultes, mais le vent ne jouait pas en leur faveur. Ni les bruits des véhicules qui vrombissaient pour entrer sur l’autoroute.

Ils n’avaient que leurs yeux pour décoder les réactions et autre gestuel. Leur père et l’employé étaient placés de dos. Ils comprenaient qu’ils se cachaient d’eux, mais à un moment leur père s’est détaché de l’homme en hochant de façon rapide la tête, l’air de dire non, à plusieurs reprises. Sûrement une mauvaise nouvelle.

Vexés, ils n’allaient pas à présent courir vers leur père pour avoir l’explication. Même s’il avait l’air plutôt secoué, voir même carrément… anéanti !

- Qu’est-ce qui se passe papa ? Demanda Léo. Qu’est-ce qu’il t’a dit ?

Chapitre 01. La disparition

- Il raconte n’importe quoi cet abruti, grogna Yves, ulcéré. Il a vu votre mère.

Le visage des enfants s’illuminent.

- Elle est où alors ?

- Parti dans une voiture ! Fit Yves, d’un air amusé. Il était là tranquille en train de balayer, lorsqu’il a remarqué que la porte de secours s’est ouverte sur une beauté… Attendez non, ce n’était pas ce terme qu’il a employé… C’était…

- On s’en fout papa, dit-nous la suite !

- Oui. Donc, cette… déesse ! C’est ça, qu’il a dit ce gros pervers. Cette déesse, donc, est sortie de cette porte de secours, vitrée, transparente, translucide, transmachin, pour se mettre à courir vers une voiture garée juste là où nous sommes ! Et toute joyeuse elle est rentrée dans cette voiture pour je ne sais où ! Du grand n’importe quoi ! D’ailleurs, je retourne voir ce pervers pour lui casser la gueule, tellement qu’il dit des conneries encore plus grosses que lui.

Léo et Etienne retiennent Yves, furax.

- C’était quoi comme voiture papa ? S’enquit Etienne.

- Une berline noire, une BMW, une Bonne Merde.

- Alors c’est bien son amant, fit tout bas Etienne.

A ces mots, Yves se calma tout de go, tel le lait bouillant auquel on coupe la chaleur.

- Quoi ? Qu’est-ce que tu racontes Etienne ? Murmura Yves, en prenant sur lui.

Etienne, perdu, ne savait pas trop s’il devait s’exprimer.

- Parle Etienne ! Mit la pression, son frère.

- La semaine dernière, j’ai vu maman rentré chez nous, un soir. Je sortais les poubelles, et elle est sortie d’une voiture noire. Une BMW. Je lui ai demandé c’était qui, et elle m’a répondu que j’étais bien curieux pour mon âge. Alors j’ai réfléchi et j’en ai conclu que c’était son amant. Voilà.

Yves regardait consterné son fils. Il ne savait pas s’il était médusé face à l’imagination débordante d’Etienne ou au fait que Gina pouvait avoir un amant.

Il considère la probabilité et de but en blanc, il était aisé pour elle de le tromper. Il travaille beaucoup et souvent jusque tard. Il ne prenait plus trop soin d’entretenir leur vie de couple. Au niveau sexuel, la moyenne mensuelle doit se compter sur les doigts de la main. Et encore il compte large. En effet rien ne pouvait empêcher Gina de passer du bon temps avec un autre. En tout cas, si tel est le cas, Yves n’a vraiment rien vu venir.

- Papa ? S’enquit Léo. Ça va ?

- Je digère ce que vient de m’annoncer ton frère, tenta de sourire vainement un Yves totalement abasourdi.

- Il raconte que des conneries…

- … Des bêtises, Léo. Cesse d’être vulgaire, tu mérites mieux que ça.

Le silence s’installa.

Yves cherchait quoi faire. Léo soupirait. Etienne regardait ses chaussures.

- On fait quoi maintenant ? Demanda Léo.

Yves haussa les épaules et regarda en l’air, tel le pêcheur s’adressant au ciel. Et la solution était au-dessus de lui. Une caméra.

Chapitre 01. La disparition

Il fait bon frais dans le bureau du directeur de la station. La climatisation est la bienvenue. De l’air. C’est ce dont manquait Yves. Toujours sous le choc de cette nouvelle possible, il n’arrête pas de retourner dans sa tête tout ce qui aurait pu pousser Gina à le tromper et à chaque ressassement, il lui trouve des tas d’occasions, et rien qui l’en empêcherait. Tout lui semble plausible.

Mais comment en était-il arrivé là ? A délaisser sa femme ? Le travail ? Les gosses ? Ou tout simplement la fin d’un amour ? Est-ce qu’il l’aimait encore ?

- Monsieur ? Interrompit le directeur, Yves dans ses pensées.

- Oui ?

- Vous voyez. La BMW se gare et votre femme s’installe dans le véhicule. Tout se passe très rapidement, très naturellement. Le conducteur ou la conductrice n’est pas sorti…

- … Le conducteur, monsieur le directeur, intervient l’employé. J’en suis formel. C’était un homme.

Le directeur a beau lui faire les gros yeux pour qu’il se taise, afin d’atténuer la douleur, mais l’employé insiste.

- Il était tout sourire. Elle aussi d’ailleurs.

- Par contre, monsieur, tenta de faire diversion le directeur, je suis désolé mais je n’ai pas la fonction zoom sur cette caméra et ni de logiciel le permettant.

- Vous qui avez tout vu, demanda rudement Yves à l’employé, vous n’avez pas noté la plaque par hasard ?

- Ah non ! Je ne peux pas m’amuser à noter toutes les plaques. Je jouerai au loto, je ne dis pas. Mais ce n’est pas le cas.

- Et là comme ça, rapidement, vous n’avez pas même entraperçu si c’était un véhicule immatriculé en France ou en Suisse ? Demanda le directeur, désireux d’aider.

- Si. La voiture était immatriculée en Suisse. Ça je m’en souviens.

- Vous ne pouviez pas le dire plus tôt, s’emporta Yves.

- Mais vous ne me l’avez pas demandé monsieur, se défendit l’employé.

- Autre chose que vous auriez remarqué sur cette voiture ou cette femme, que vous avez oublié de nous dire, Osvaldo ?

L’employé, Osvaldo, prend le temps de la réflexion. Yves n’avait qu’une envie s’était de secouer la mémoire de cet imbécile, afin qu’il lui restitue trait pour trait le visage radieux de Gina. Cela fait si longtemps qu’il ne l’a pas vu radieuse. Son sourire éclatant. Ses yeux qui brillent. Son éclat de rire. Tout cela remonte à loin.

- Non, monsieur le directeur, rien d’autre, répondit Osvaldo.

- Bien merci, vous pouvez y aller.

L’employé Osvaldo sortit, content du devoir accompli.

- Cela vous avance de savoir que la voiture venait de Suisse ? Demanda le directeur.

- Non, malheureusement. Cela élargit les recherches sur deux pays. Je n’ai aucune attache avec la Suisse. J’avoue que je ne comprends rien à ce qui se passe, avoua Yves.

- Je compatis. Si je peux me permettre de parler de mon histoire personnelle, j’ai vécu la même chose que vous il y a peu de temps de cela. Ma femme… Maintenant, mon ex-femme, m’a quitté pour mon meilleur ami. Et tout ça en un claquement de doigt. Sans que je me doute de quoi que ce soit. Et comme vous juste avant les vacances. C’est d’une tristesse. En plus vous avez deux enfants. Vous deviez aller où en vacances ?

Chapitre 01. La disparition

- A Portivolle.

A l’évocation de ce nom, le directeur tiqua.

- Vous dites Portivolle ? Dit-il d’un air soucieux. Vous êtes originaire de là-bas ?

- Non ma femme, pourquoi ?

- Vous y êtes déjà allé ?

- Non. C’est une grande première. Elle avait exprimé le souhait de se ressourcer chez elle. Pourquoi cet air grave ?

- Eh bien, de vous à moi, on ne peut pas dire que cet endroit maudit soit un lieu idéal pour des vacances familiales, lâcha le directeur.

- Je ne comprends rien à votre charabia. Vous connaissez ?

- De sale réputation oui. Vous n’êtes pas au courant ? Elle ne vous a rien dit à propos de ce village ?

- Je sais juste qu’elle y a vécu avec son père c’est tout.

- Je suis désolé de vous ouvrir les yeux, mais d’un point de vue extérieur, elle semble vous cacher beaucoup de choses, se moqua librement le gérant.

Si nous avons le temps de sonder la personnalité d’Yves Swialko nous découvrirons ses qualités et ses défauts. Ses parents diraient de lui, qu’il a été un enfant calme, gentil, généreux, attentif et curieux. Ses frères, tous plus âgés que lui, raconteraient combien il était adorable, rieur, bout en train, joueur. Sa sœur jumelle, énumèrerait toutes les qualités précisées plus haut, et ajouterait, qu’il est également solidaire, affectueux, attentif aux autres. Que de belles aptitudes l’on présente là. Côté des défauts, il faut chercher du côté de Gina et des enfants. Ils dénonceraient son obsession pour son travail, sa maladie de la propreté, ou ils évoqueraient aussi ses coups de fatigue une fois rentrés du boulot. Mais d’entre tous ses proches, aucun, personne n’emploierait le terme violent à son encontre. Et pourtant, en ce mois de juillet, placé sous le signe de la chaleur, après avoir parcouru plus de cinq cent kilomètres, après avoir découvert que sa femme le trompait, là, trop c’est trop, Yves craque. Il contourne le bureau pour aller plaquer le directeur contre son mur. Toute sa fatigue, toute sa rancœur, toute sa haine, toute sa honte se révèlent à travers cette colère.

- Ecoute-moi bien mon petit gars, menaça Yves, je commence à en avoir marre de ces secrets, alors si tu me dire quelque chose, tu craches le morceau. Je t’écoute ?

Le gérant a du mal à comprendre ce qu’il lui arrive. La dernière fois qu’il a rencontré un regard aussi déterminé c’est celui du braqueur qui était venu chez lui, le kidnapper pour l’amener ici dans ce même bureau, afin de lui ouvrir le coffre-fort. Et il sait combien il est impossible de raisonner une telle colère, car il en avait essuyé les frais. Un coup de cross dans la tête, tout son être sans souvient. Mais pourtant, c’est plus fort que lui, il tient absolument à poser une question, cette question :

- Comment s’appelle votre épouse ?

- Gina Vitali, répondit une voix rauque dans le dos d’Yves.

Yves tourna la tête pour voir cette personne, sans lâcher sa prise.

- Vous êtes ?

- Un mafieux de Portivolle, chuchota le gérant.

- Carlo, un cousin de Gina.

- Et qui vous a prévenu ?

- Gina. Mais je crois que je suis arrivé trop tard.

Chapitre 01. La disparition

- Vous pouvez peut-être me relâcher maintenant que votre famille est arrivée ? Fit souriant le directeur.

Yves desserra son étreinte et fit face à ce Carlo.

- Elle ne m’a jamais parlé de vous.

- Je crois qu’elle n’a pas du te raconter grand-chose sur nous, mon ami.

- Et maintenant on fait quoi ?

- Une voiture file sur l’autoroute dans l’espoir de la repérer, et j’ai des contacts dans différents péages. Y’a plus qu’à atteindre un signe d’eux ou d’elle, pour intervenir.

- Vous savez dans quelle voiture elle se trouve ? Fit Yves très étonné.

- Non. C’est pourquoi tu vas me donner l’info ?

Carlo saisit son portable et composa un numéro. C’est d’ailleurs sans gêne qu’il fit apparaître un revolver glisser dans sa ceinture.

Les pensées d’Yves se bousculaient. Pourquoi Gina a-t-elle prévenu ? Ce n’est peut-être pas son amant ? Est-elle en danger alors ? Pourquoi a-t-elle prévenue son cousin ? Pourquoi Gina a-t-elle insistée pour venir en vacances ici ? Tant de questions sans réponses pour l’instant.

Yves ne savait pas dans quoi il était tombé mais une chose est sûre, il commençait rudement à regretter ses vacances.

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