Rengaine de perdition

Antistrophé

J'en ai ma claque de cette perpétuelle complainte.


Rengaine de perdition




J'ai des espoirs et des attentes dont il ne vient me rencontrer que l'ombre.


Cette complainte éternelle est devenue maîtresse de la danse de mon quotidien. Dans le frénétisme de la peur et de la morsure de l'angoisse sur ma peau déchirée. Bouffant et crevant mon cœur et mes poumons de noires caries jusqu'à sucer mon sang impur dégoulinant sur le sol terne meurtris aux fleurs fanées.

Je marche dans le désert noir de la vie sur un tapis de poussière exalté par l'horreur de sa destruction. Il rage à la décadence de sa beauté promise. La naissance du bourgeon entraîne la mort de la fleur comme dans une spirale psychédélique. L'existence en vient à se représenter elle même par une ronde de plaisir cassée.

Je gratte, j'arrache le derme de mon être qui me torture d'extraordinaires complaintes insensées mais présente et éternelle. Sans cesse, sans cesse, le couvre-feu n'existe pas au pays de la souffrance.


J'ai l'envie de vomir ma pensée dans des mots puants. De découvrir des lames sortant de mon gosier infect. De cracher le sang de mon étrange compression sur les trottoirs de ma morne carcasse vacante.


Les larmes de la déception sont acerbes et âcres, elles lacèrent ma peau d'incomparables clous rouillés par le sperme pourri de leur création.

J'ai envie de me jeter sur mes murs et de tout arracher, d'arracher couleurs et affiches, d'arracher mes ongles sur le crépis et de répandre ma peau bourrée de sang sur eux.

La douleur cri être la seule échappatoire et comment ne pas la croire. Je l'ai déjà embrassée une fois et la sensation était plutôt incroyable ; Plus de pensées, plus de peine, juste mes larmes incompréhensibles dans un néant de danse de la lame sur mon bras.

Je ne trouve plus d'attache à rien, juste des rêves de voyages vains, des paroles intérieures maudites, des espoirs de délivrance se carbonisant dans leurs simples existences.


C'est l'impression d'une destruction perpétuelle qui résonne en moi. Comme une vitale aliénation et à son terme la véritable destruction. Le remords permanent, la marque maudite d'un poignard dans le cœur refusant de se retirer pour me laisser crever.

Le sourire cassé que l'on ma refilé je n'en veux plus, je ne veux plus le voir s'afficher pour se montrer au vide. Rien ne répond à mon sourire à part le silence de la douleur.

J'irais bien cracher sur ma tombe, la faire reluire d'immondices qui sont intègres à ma personne. Brille bordel, brille, je te frotte du revers de ma manche sale avec la salive de ma gueule immonde, brille d'un éclat terne bordel, brille.


La supplication infernale continue sans cesse, voilà son plus grand atout. Elle se voile d'inexistence pour en fait gangrener notre poumon de son nénuphar noir.

Enfin, vient s'abattre le geste et elle cesse. Tout comme notre tête, sur nos épaules cesse d'être.  



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