Réponse à la déclaration de Laurent

aile68

Mon cher Laurent,

Je suis toute tourneboulée par votre lettre. Que de questions pour une pauvre créature comme moi! J'avoue que dimanche soir lorsque vous m'avez déposée devant chez moi, toutes mes voisines proches avaient les yeux rivés sur moi derrière leur hypocrite rideau. Je ne sais pas si mon regard était lumineux en vous quittant en tout cas j'ai été fort satisfaite de notre journée et votre tante est des plus agréables. Pourquoi ne l'inviterions-nous pas à déjeuner un de ces samedis au restaurant? Ou bien alors peut-être viendrait-elle à la maison, ce qui serait plus reposant pour elle. Je vous ai en plus haute estime mais voyez-vous votre lettre m'a un peu mise dans l'embarras. Vous me déclarez votre flamme de manière fort élégante, mais je crains que vous me mettiez sur un piédestal. Oh je ne suis pas un mauvais sujet, mais ne croyez vous pas que nous devrions nous connaître un peu mieux? Vous verrez qu'en nous fréquentant vous vous apercevrez que j'ai de gros défauts, hélas je suis dominatrice et exigente avec mes proches comme avec moi-même. J'ai hérité ces "erreurs" de comportement de mon père que j'adore. Si un jour je vous mène par le bout du nez (j'en ai bien peur), dites-le moi de suite. Cela ne fait pas de moi un tyran, fort heureusement! Ces deux défauts me rendent assez triste, mais j'ai le coeur généreux et joyeux comme vous avez pu le constater. Oui nous pourrons nous voir un samedi, celui qui arrive, qu'en dites-vous? Laissez-moi apporter le dessert que je ferai moi-même. Entendu? Laissez-moi vous faire un aveu: je me suis mise aux mots fléchés, les mots croisés sont trop ennuyeux pour moi. Veuillez m'en excuser. C'est ma manière de vous dire que je pense souvent à vous.

Votre dévouée,

Alice 

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