Réponse à votre missive

mnette

Bien cher amour,

Je réponds ce jour à votre merveilleux message d’il y a un mois déjà. Le temps ne me laisse aucun répit, vous en connaissez aussi bien que moi la substance !

Ce temps si précieux, si évanescent, que nous nous efforçons de retenir, qui nous échappe, qui modèle tant de souvenirs que notre cerveau peine à contenir ! Le temps des jours sombres  dans la tempête, le temps des jours heureux et colorés de votre présence. Le temps de nos familles pas encore séparées par cet amour inéluctable.

Ce temps qui rythme notre respiration aux échéances que nous nous fixons ! haletante comme une parturiente sur le point d’accoucher, oppressante quand le doute s’installe, apaisante et quiète quand de votre étreinte naît la sérénité et le délassement. Si ! Cher Ami ! Vous le saviez, vous le cherchiez ! N’est-il point ? Le rythme du bonheur !

Me voici donc - je reprends ici mon propos – à vous écrire ce que mon cœur ne sait vous deviser, ce que mon âme ne sait vous converser par la parole, tant le bruit de mes lèvres m’est étrange, tant le son de ma gorge m’est trop dérisoire. Il y a dans le verbe déclamé  quelque chose de si puérile, de trop irréelle, d’inefficace. La pensée s’écrit, s’enrichit au culte des mots. Si précieuse langue française ! N’en sommes nous pas persuadés, nous qui l’avons usée, triturée, exaltée à nous dire notre amour, très cher et adoré ?

En ce jour si extraordinaire d’après la Fête, notre Fête, que vous dire, comment vous exprimer ce sentiment intense et biscornu qui me reste de cette quinzaine insensée et trépidante ? Ce coup de fouet à ma vie ! Ne le ressentez vous pas vous aussi comme une immense tempête d’ orgueil qui nous a dévasté déposant au final une brise sublime mais déjà trop diluée par l’écoulement du temps qui reprend cours dans sa normalité !

Nous nous accrochons déjà à répéter à foison ce vécu, pour le conserver : parfum qui s’évapore, bouffée ultime de la dernière cigarette ! Mais quel arôme !

Que devons nous perpétrer à présent ? Qu’allons nous quémander à la vie ? allons nous nous perdre à retrouver cet enivrement ? Ou allons nous apprendre à le porter pour mieux cheminer dans  notre amour aux jours qui passent ? Je vous pose ici même la question, car l’incertitude et l’appréhension m’assaillent momentanément.

Car nous voici, mon cher Amour, depuis ce jour fini, soumis aux rythmes d’un seul agenda, le vôtre et le mien, face à face vous et moi, seuls et unifiés ! Aurons nous assez de notre image à renvoyer à l’un comme à l’autre pour continuer à se chérir? Miroir Ô Miroir ! Quel emblème vas-tu désirer percevoir ! Quel spleen vas-tu nous dévoiler ?

Vous croyez lire, cher et tendre, peut-être là des mots quelque peu sombres. Le partagez-vous quelque peu au tréfonds de vous ? ce sentiment incongru d’un incroyable bonheur et d’une irritante amertume, apanage du temps qui passe sur des instants divins éphémères.

Quel vanité autre que notre propre vie avons nous à nous offrir avec autant d’intensité ?

Bel Amour ! Sublime Amour je veux être en contrepartie !Voilà je vous le dis ! Je sais que j’en suis perfectible, je veux vous en faire don ! Bien sûr j’y dois y être attentive chaque instant, car je suis humaine et donc misérablement imparfaite. Mon désir le plus haut est de rendre votre vie à mes côtés aussi émouvante que notre Fête. Oui ! Notre Fête ! Celle-là même qui m’a porté à vos côtés à la gloire de nous-même !

Merci de m’y avoir associer ! Merci d’en avoir fait notre compagne ! Merci d’en avoir fait notre maîtresse ! Que l’amour qui l’a accompagné perdure au-delà dans toute sa splendeur !

C’est mon vœu le plus cher !

Bien à votre grâce, cher ami, et à la grâce de Dieu

Votre compagne en désir d’éternité de Vous

Signaler ce texte