Résidence Nell, jeux de séduction

Franck Demaury

Au jeu de la séduction, tu viens de gagner, mon cœur est touché. En t'écrivant ces quelques mots, je prend conscience que notre moment éphémère, atypique et torride s'achève. Je me remémore alors notre rencontre.

15h00, il y a un mois, je te croise, te bouscule avec une certaine arrogance afin de capter ton attention. Tes livres de psychologie tombent, je t'aide à les ramasser. Nous les amassons sous nos bras, il y en a beaucoup trop pour toi. Je te propose un café comme pour m'excuser de ce geste pourtant prémédité.

Tu me dévisages, me souris pour finalement accepter ma proposition tout en me demandant de te surprendre. Défi accepté, je sais dès l'instant où je saisis ta main que tu es mon éternel. Libre et décidée à vivre chaque instant de la vie comme s'il était le dernier, tu envahis mes pensées comme personne. Les grands boulevards ne m'ont jamais paru si petits tant nous marchons vite. Et puis, le "Train Bleu", le légendaire lieu apparaît. Nous y prenons un café. Alors que je bois chacune de tes paroles prononcées ; mon portable vibre. Mon train est à quai. Je pars.

Je pars pour mieux te retrouver. Déjà à l’époque, mon cœur semble touché par ta personnalité. Je ne peux résister davantage.

"Retrouvailles dans un mois jour pour jour dans un lieu privilégié entre la butte de Montmartre et le jardin du Palais Royal. Une voiture viendra te chercher. A ton arrivée, tu pousseras la porte de la résidence Nell, notre écrin de volupté. Je sais déjà que tu seras charmée par le cadre privilégié. Décor raffiné, Paris réinterprété, voici un lieu que tu prendras plaisir à découvrir après l’amour, un endroit où soixante-quatre métiers ont été convoqués pour célébrer la beauté. Un écrin où les plus belles matières se sont données rendez-vous pour décorer dix-sept appartements, dix-sept cocons de douceur », voici le message que je t’envois.

Un mois après, je suis dans le studio, au sommet de la résidence. J’observe les toits de la capitale. Les bougies se consument en attendant ta venue. Je patiente dans le 26 mètres carrés que j’ai réservé. A toi qui rêvais de vivre le moment de ta vie, j’ai à cet instant la prétention de te faire ressentir bien plus.

19h30, tu me dis être en bas de cette adresse élégante. Dernier étage, je t’attends sur le palier. Personne ne monte. Et puis, je te vois introduire ta clé dans l’appartement du dessous. Je te siffle, tu me souris, voilà la femme de ma vie. Te voilà ma beauté, me voilà ravi, tu attrapes mon cou, accroches tes lèvres aux miennes, je t’emmène dans notre intérieur, celui d’une nuit d’amour. Une coupe de champagne entre les mains, la soirée commence.

Alors qu’au fil de ta visite, je déshabille ton corps de tes vêtements inutiles, tu regardes les espaces dessinés par l’agence Jouin Manku. Et puis, nous faisons l’amour sans dire un mot. 21h30, à quelques mètres de l’Opéra Garnier, Paris nous appelle, nous invite à découvrir sa frénésie. Un café russe et diverses rencontres. Une envie certaine de te surprendre fait irruption dans mon esprit. Durant ta brève absence, j’appelle le concierge de la résidence Nell et lui demande de réserver le meilleur repas. La carte « Restauration » est si sélective que je sais qu’il n’y aura guère de faux pas dans son choix.

Sur le chemin, la tendresse nous accompagne. Dans le studio, nous admirons le panorama nocturne. La lune n’est plus là. Un bain improvisé dans la spacieuse baignoire, une longue discussion sur la vie et les sentiments précède nos ébats langoureux.

La nuit s’achève. Le petit matin fait son apparition. Il est temps pour moi de faire ma disparition. Je te chuchote ces quelques mots « rendors toi, le ciel est beau… je dois partir, une surprise arrivera bientôt. A mon départ, lis cette pléthore de mots ». Je claque la porte. Maintenant, tu dois lire cette histoire, notre histoire et comprendre mes maux. Tu dois déguster le chocolat chaud que le concierge a commandé chez « Angélina », ton préféré. Et puis, dans une poignée de secondes, un masseur arrivera pour la touche finale de ton moment d’évasion…

Si tu venais à manquer d’un service, le concierge de la Résidence Nell se tient à ta disposition. Donne lui mon nom pour qu’il compose mon numéro, j’arriverai pour répondre aux désirs de la femme qui envahit ma raison.

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