Respiration
Cédric Laffineur
J'étais parti très tôt,
le coeur résigné à accomplir sa besogne,
portant lourdement son sac
empli de stress et de vitesse.
Et tandis que le devoir m'appelait
et faisait écho aux frustrations de mon âme,
une voix floue chuchotait
des mots qui me firent sourire.
Les chuchotements devinrent plus précis
lorsque la nature offrit à mes yeux
beaucoup de bleu,
beaucoup de vert,
beaucoup de jaune solaire
et d'autres couleurs encore.
Les chuchotements devinrent souffles,
lorsque le vent offrit à ma peau un frisson.
Et ces souffles de vie s'accordèrent en harmonie,
et j'attendis alors la chanson de l'évidence.
Cette voix devint ordre,
et je compris alors que je faisais fausse route.
Je décidai donc d'arrêter ici ma course,
d'envoyer paître les tueurs de rêves
et leur devoir aliénant.
Je quittai donc la route,
réduis au silence les espions de la vie moderne
et m'enfonçai dans la verdure bienveillante.
Je me défis de mes vêtements de bagnard
et dans un éclat de rire,
je t'offris enfin, Ô ma vie, de suivre les chemins heureux.