Retour chez soi

Même si une pointe au coeur venait me rappeler mes angoisses passées... Je n'écoutais pas ce symptôme d'un mal que je désirais oublier, jusqu'au plus profond de moi-même. 
Je restais quelques minutes encore à cette terrasse, à observer en buvant mon thé chaud. J'étais pressé que les deux jours qui me séparaient du périple pour aller rendre visite à ma soeur et sa petite famille se terminent. Je comptais sur ce voyage comme d'une base à ma reconstruction personnelle.
Peut-être serais-je déçu? Peut-être serais-je ravi? Entre les deux? Je ne savais pas, et c'était tant mieux! Je voulais vraiment me laisser porter par la vie et l'envie, au lieu d'écouter mes pulsions auto-destructrices.
Je quittais le bar, et rentrais finalement chez moi, affronter le lieu de ma dernière crise d'angoisse. Dépasser cette dernière...
J'arrivais au bas du petit immeuble où j'habitais, et jetais un coup d'oeil à mes fenêtres au premier étage. Je passais la porte d'entrée et montais une à une les marches... Devant le seuil de la dernière porte à franchir, j'eus un petit "haut le coeur" mais j'étais déterminé, donc j'ouvris avec ma clé...
Et je retrouvais ce lieu dans l'état où je l'avais laissé... Il y avait encore de mon sang sur le sol, trace visible de ma dernière folie. Je nettoyais méticuleusement ce cloaque, je ne voulais plus voir le moindre détail qui me rappellerait les derniers événements...
Une fois la corvée terminée, je me sentais mieux. J'avais remis de l'ordre dans mon espace vital. Et, dans la foulée, je décidais de changer le peu de meubles que j'avais de place... Je fis tout ça tout seul... J'étais fier de moi. J'avais l'impression d'habiter un nouvel appartement, du moins presque... Et c'était déjà beaucoup!