Retour d’ascenseur.

Christophe Hulé

Les cœurs sont las, et bien là pourtant.

Que nul ne s'y trompe, derrière la pauvreté de l'homonyme se cache une vraie souffrance.

Le corps vieillit évidemment, assis parterre, on a de plus en plus de mal à se remettre debout, au sens propre ou au figuré.

Perdre la mémoire et la capacité de se mouvoir, et continuer de croire en Dieu.

Mais n'en déplaise à l'Être que l'on nomme au hasard, au gré des évangiles ou des textes AOC de nos philosophes, le cœur a ses raisons que le temps ignore.

J'ai passé l'âge dit-on, une ânerie de plus ou de moins …

Les anges migrent au gré des saisons.

Bien sûr, les contingences imposent leur loi, elles sont faites pour ça.

Mais on peut bien choisir de ne pas entendre, c'est humain, n'est-ce pas ?

Les passions flamboyantes ont durées un temps, on peut bien en être fâché, mais c'est ainsi.

Ce n'est qu'une étincelle ou un pétard mouillé dans l'infini, que ce concept nous plaise ou pas.

Là est toute l'essence de nos inspirations à être.

Que sommes-nous ?

La réponse pourtant semble évidente.

Toi, oui toi !

Je t'ai connue il y a bien longtemps.

Comme la pieuvre de Boris Vian, tu m'as hanté comme la peste ou le cancer.

Peu importe en fait, à l'heure du Dernier Jour …

En attendant, j'étends le linge ou fais la cuisine, se sentir un peu utile au moins.

Travailler encore, et le plus tard possible.

Je renvoie l'ascenseur au moins de trente ans, et que pourrais-je faire d'autre ?

Les plus jeunes ont la clé, enfin c'est ce qu'on dit ou croit depuis des générations. 

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