Retox party

saharienne

Dansant comme une parfaite pute dans une boite d'Europe de l'Est ma robe glisse à chaque mouvement, un homme, un américain, la remet en place en riant et l'on ne s'est pas encore dit nos noms. J'essaie d'estimer la taille de sa queue à la bosse entre ses jambes mais ce n'est pas facile, il porte une grande robe rouge et ample et une perruque rousse, je crois dans mes souvenirs goûts mojitos qu'elle est aussi excitante qu'il est beau.La boite est trop étroite pour nous deux et tout le monde à remarqué mon petit jeu mais j'ai bien peur d'être une véritable attention whore et d'aimer là ces regards la. C'est une soirée déguisée, j'ai une cuiller dans les cheveux et ça le fait tordre ses grandes lèvres charnues et roses de rire. Ivre de verres que d'autres m'ont payés je lui fou une main au cul et je répond à son air faussement choqué par un sourire hautain. Il remonte ma robe qui descend encore et toujours sur mon soutien gorge et je m'amuse avec les bretelles de la sienne. Son accent américain ressemble à celui des banlieues de Londres mais pour une nuit au moins je mettrais de côté la linguistique et la géographie. On s'assoit devant une bière 250 forint et il singe la femme mieux que je n'en serais jamais une : ses yeux sont rieurs puis naif, timide puis effronté, cet homme de 25 ans flirt avec la candeur d'une pucelle curieuse et lorsqu'il met sa main sur ma cuisse il rougit quand je la remonte plus haut et à ce moment précis peu importe à quel point il peut bien jouer la comédie. On ne se dit rien pendant les vingts minutes d'hilarité qui suivent et cette atmosphère détendue attire des inconnus qui jouent un jeu de chaise musicale qui entretient notre conversation muette. Quand on retourne danser je le touche comme j'aurais détesté qu'un homme me touche, on finit par être assez indécent pour que l'ambiance autour de nous se sexualise et que les autres couples d'un temps si abstrait se laisse aller à une de ces dyonisies qui suinte des bars de Budapest. Un homme s'approche et me tord le bras, il a ses yeux des drogués qui veulent leurs doses mais sans lui opposer de résistance je me contente de tourner, tourner sur moi même, et ainsi me propulse discrètement loin de lui. A peine le regard à nouveau assuré ma rouquine me prend par la main, m'attire à elle et me dit pour la première fois sérieusement "You know, I'm a man" et l'on se considère se jaugeant mutuellement comme deux escrimeurs "cap ou pas cap ?", sous entendu bilingue qui nous envahit l'âme. Je l'attire dans les chiottes pour femmes et la main dans sa perruque en mauvais synthétique lui coince la tête sous ma robe entre mes cuisses. Il lèche comme un mort la faim mais l'alcool lui vrille la langue et j'ai besoin de plus. Le printemps et l'ennuis ont réveillé en moi un étrange être à queue, un homme ou un démon je ne sais plus, et chargée de toute cette folie je l'arrache à la douceur du haut de mes cuisses et l'embrasse, en remontant son visage sa nuque heurte la porte et la grimace de douleur qui passe sur son visage m'excite étrangement. Il me murmure que son auberge de jeunesse n'est pas loin et je le suis, lui qui claudique en talon haut pointu et moi en basket. Sur le chemin il me raconte sa vie d'informaticien dans la Silicon Valley mais je n'écoute qu'à mesure que c'est à moi qu'il parle, c'est à dire très peu . Il parle à cette nuit, aux ruelles non éclairées du centre ville de Budapest, poussièreuse mais snob, aux pierres grandiloquentes, un air de grand mère noble désargentée... Et l'on parle et rit d'avantage par amour de cette ville et de cette nuit que par intérêt l'un pour l'autre... On a tout les deux l'impression de saisir une part rare de liberté, on ne savait pas nos noms et peut être qu'on mentait en se racontant nos vies mais nous étions là à, marcher si fort dans nos propres réalités que je suis tombée amoureuse de cet instant. Arrivée dans son auberge on s'est caché dans les douches et j'ai ôté avec la pulse de mon pouce humide le noir de ses yeux et le rose à ses lèvres, il m'a embrassé, je crois avec respect, et quand j'ai ôté sa robe, qu'il a fait descendre la mienne, nous étions définitivement un homme et une femme tout juste séparé par un morceau de latex lubrifiés. Assis sur un toilette et moi allant de haut en bas le long de ce qui en faisait un homme les cuisses serrées pour augmenter les sensations mes mains découvrant ses cheveux courts, excitée à l'idée de faire l'amour avec un inconnu qu'à peine découvert je redécouvrais une fois nu. Ses mains sur mes fesses, osant à peine les toucher, encore moins les claquer comme j'en mourrais d'envie, ses yeux dans les miens j'ai cru un instant lire de la surprise. En sueur quand déjà il agrippe ma tignasse noire en arrière me cambrant dans un angle improbable que seul le sexe entre deux fous rend valable, enivrés par une forte odeur d'eau de javel. Il suce mes seins comme un enfant et me défonce comme un homme, tout les deux affamés mais peut être pas exactement de la même chose. Silencieux ridiculement haletant à quatre patte au sol sur une serviette de bain je me dégage et le suce le temps de reprendre mon souffle découvrant de plus près ce qui prétend me faire jouir. Un peu courte, un peu fine, mignonne si elle ne révait pas à ce point de me fendre en deux, rigide à l'extrême comme frémissante d'indignité à l'idée de subir un tel examen, pas revancharde je lui glisse un baiser sur le gland en signe de bonne amitié. On file s'installer sur le lit d'un des dortoirs où des gens passent sans regarder, quelques un glissent un encouragement mais personne ne nous dérange vraiment jusqu'à l'arrivé d'un être sublime éclairé un temps par l'entrebaillement d'une porte m'arranchant un cris de surprise et un spasme d'envie qui résonne jusqu'au membre de l'homme planté en moi. L'air timide il m'explique être sud africain et je lui propose de nous rejoindre, appréciant la cocasserie d'une situation où, croyant faire l'amour à une moitié de femme, je me retrouve à baiser avec deux hommes. Le Sublime est maladroit, ses bras musclés me broient et m'étouffent comme ceux d'un puceau qui n'en revient pas. Je suce à peu près autant qu'on me lèche, c'est à dire deux fois plus, et rend coup pour coup chaque coup de rein en m'empalant comme une damnée prête à vendre père et mère pour un orgasme qui ne viendra pas. A trois les enchainements sont plus lents, les gens plus maladroits, et rapidement la tension se relache et la gène oubliée depuis tant d'heures revient, d'abord comme un souvenir, ensuite comme une certitude. Je ressers les muscles de ma chatte espérant les faire jouir plus vite, je me cambre avec indecence mais ils ne jouissent sur mes seins qu'après s'être branlé avec effort et timidité, tournant la tête en des directions opposés à la scène du crime. Quand je m'en vais vers six heures du matin les autres locataires me fixent avec curiosité mais sans, je crois, jugement. Dans la cuisine commune je petit déj tranquillement goutant autant aux tartines que j'ai pris le temps de beurré qu'à leurs airs effarés. Sur un air de confiance un inconnu me murmure "threesome ?" et j'hoche la tête en riant de leurs airs d'enfants de chœur estomaqués et envieux. A défaut de l'orgasme d'une vie j'aurais gagné un peu du beau sentiment d'insolence qui disparait avec le temps, de plus en plus difficile à retrouver au fur et à mesure que, quittant l'adolescence, on devient son seul maître, son seul juge. Retrouvant leur constant les mâles de la nuit me glissent avec un fort accent et un air un peu supérieur "au revoir" mais ils reprennent leurs airs timides quand ni ma voix ni mes jambes ni mes yeux ne tremblent quand je monte dans l’ascenseur en leur disant "good bye". Sur la route vers l'aéroport je me fais la réflexion que je ne sais plus si j'ai oublié leur nom où si je ne l'ai jamais vraiment su...

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