Rêve blanc

Lolita Denoual

J'irai dessiner un ange dans la neige de l'Alaska

Laisser sa froide brûlure engourdir mes membres

Fermer les yeux au chant des loups de la Taiga

J'irais car là bas c'est toujours decembre

Je voudrais que tout mon corps tremble

Comme la terre sous la course des traineaux

Là où le monde, l'univers semble

Comme moi endormi dans son doux manteau

J'irais car l'hiver à toujours été

Berceau de mes rêves d'enfance immaculés

Je voudrais laissez le silence m'envelopper

Comme l'étreinte d'un père, me serrer

Comme London j'irais là bas oublier mon nom

Laisser mes pages redevenir blanches

Voir le ciel miroiter de couleurs franches

Parrant mon esprit de chimères boréales

Allongée, je regarderait les étoiles

Et compterait celles-ci comme on compte les moutons

J'irais oublier tout ce qui n'est pas caresse des flocons

Hurlement du vent, mélopée d'esprits d'antan

Que j'imagine au son des tambours dansant

Frénetiques

Est-ce un feu que je vois brûler ?

Je me redresse, extatique

C'est ses yeux, brillant d'une flamme glacée

D'une démarche chaloupée, le mirage s'avance

Immense

La grande ours du ciel s'est détachée

Pour m'emporter

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