Rêves mouvants

Clara Ottaviano


Les rêves ont mangé la nuit

Qu'en est il de nos corps ?

L'esprit voyage et vit

Pendant que l'autre dort ...


Etalées sur la piste d'un lit,

Les langueurs de nos peaux

Ont atterri

Sans égards et sans mots.


Moiteurs salées

Coulant par ondes lentes,

Enveloppes ondulantes

Cambrées sans faire exprès


Voilà que nos pieds se balancent,

Et que, musicalement,

S'accordent en fausse danse

Nos jambes qui voudraient chanter.


Alors, tournant, encore ensommeillés,

On s'aggripe au matin, inconscients

Et ensoleillés sous la fenêtre caressante,


On s'étire longuement, félins, las d'extase comme des amantes,

La mémoire pleine de ce dont les rêves ont cru nous séparer,

Les mains pleines de nous,

Nous réunis enfin par nos sommeils brisés.






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