Rien
grabuge
C'est un endroit de lumière, c'est un endroit de ténèbres,
C'est un endroit intemporel, c'est un endroit où le temps est compté,
C'est un âge où les gens sont perdus, c'est un âge où les gens se retrouvent,
C'est la saison des amours, c'est la saison des ruptures.
C'est un peu poivre, un peu sel, un brin brun aussi
C'est frisé, coloré, et comme tout ça commence à tomber.
Dans cette mare aux étoiles se tient une barrière, au milieu de rien.
Au milieu de toutes ces pensées, au milieu de l'oubli
Sur cette barrière il se trouve, sur cette barrière elle se trouve.
L'un veut rejoindre la lumière, l'autre l'obscurité,
Tous deux dans les ténèbres, ils crient en silence;
Le silence de ceux qui ne disent rien, le silence de ceux qui ont envie de dire.
Tout cela ne ressemble à rien, rien ne leur ressemble.
Les yeux fermés, ils ne voient pas au loin
L'un voit son avenir proche, l'autre son passé proche.
Des gens viennent, des gens vont,
Ils ouvrent leurs yeux à demi ou tout rond
Fantômes d'une vie qui passe et qui s'efface.
De toute façon, tout le monde le sais bien
Ce monde aura une fin, et ce qui n'était rien,
Rien que de l'espoir, un jour finira par s'éteindre
Sans que jamais l'un l'autre ne puissent s'étreindre.
Tout ça pour dire qu'il ne se passe rien,
Et qu'il n'avait qu'une chose à lui dire: rien.
Rien, rien comme pas possible, rien très fort.
Rien tous les soirs, tous les jours de sa pauvre vie,
Rien en regardant au loin, rien en regardant les étoiles,
Rien.
Etrange et prenant, ce rien qui dit tout.
· Il y a environ 12 ans ·Beau texte!
Frédéric Clément