Rien n'échappe à la rosée

Adrien Crispyn

Rien n'échappe à la rosée.

Goutte après goutte après goutte,

L'eau s'écoule, coûte que coûte.

Rien n'échappe à la rosée.


Sales sont mes joues lapiazées

Par les billes d'eau sur ma route.

Vert est mon front sous la voute

De ronces, aux foehns exposée.


À rien, tout est opposé :

Les cellules grises en moi doutent.

Dures sont les nuits au mois d'août,

Seul dans l'étendue boisée.


Sur le ciel, tes yeux posés,

Meuvent les vents et les envoutent.

Sans bruit, le sous-bois écoute

Tes démons se nymphoser.


Contre nature, sclérosés,

Ces lucifers en moi joutent.

En plein rêve, je les redoute,

Fuyant leurs moindres baisers.


Viennent les sanglots non voisés

Des succubes alentours ; toutes

Leurs noires élégies s'ajoutent

Au vacarme là composé.


Suivent les songes apaisés

Mais la joie reste dissoute.

Au fond, mes peurs s'arcboutent :

Suis-je donc métamorphosé ?

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