Risée

Christian Lemoine

La vue porte loin, depuis le bord de la plage étalée sous un dais de nuances grises, sans agressivité, simplement tendu en respect immobile par dessus la lourde respiration de l’océan. Etirée comme une pâte jusqu’au bord de sa limite, la langue de terre ne figure qu’une ligne sombre sans relief, que la transparence de l’air appelle à rejoindre des landes et des marais moins rejetés. Un vague coup de vent, à peine une onde dans l'air pâle imitation des rouleaux bruissants, lents et sûrs de leur force, déployés en majesté avant que de finir en liseré d’écumes sur le sable qui les absorbe. Un vague coup de vent qui vient souffler que demain il pourrait pleuvoir.
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