Romance Bleue

chevalier-neon

Tu pourras m'accompagner.
Je te prêterai mes ailes
et même mon sommeil.
Je te léguerai mes zèles
au goût chagrins vermeils.
Tu pourras venir avec moi
Tu connaîtras mes émois
cristallisés dans l'éternité
qui a pris l'étreinte pour anagramme,
histoire de ne pas en faire un drame.
Tu apprendras aussi à voler.
Tu verras le ciel t'enrôler
à ton tour,
sans retour,
faire le voyage
d'un doux présage.
Tu vois c'est ainsi que je vois les choses
depuis que j'ai vu se faner la rose.


Tu pourras me suivre,
sauf si tu veux vivre.
Je n'ai pas vraiment peur d'être seul
Mais j'ai honte d'avoir été veule…
J'ai déjà pris mon billet
dans le froid et sans ciller.
Il n'est ni à revendre,
il n'est pas à jeter.
Il me sert à étendre
ma voix tant rejetée.
Là mes prières deviendront réalité,
là mes hivers céderont sous l'été.

Je veux bien que tu sois à mes côtés,
mais tu pourrais pourtant le regretter.
Même si le blanc et le bleu se mélangent,
je ne suis pas très certain d'y être un ange.
Mon choix peut-être sera réprouvé,
mais je n'ai plus rien je crois à prouver.
Tu pourrais m'accompagner,
mais je ne veux te damner.
Là-bas j'ai envoyé tous mes rêves,
je dois y récupérer la sève.
En cet endroit se trouve toute ma confiance,
c'est aussi lui qui renferme l'ultime chance.


Mais ne te sens pas obligé de venir,
car à toi j'ai souhaité un bel avenir.
Et si tu veux me dire adieu,
fais passer le message à dieu.
Et si tu veux m'adresser un dernier geste,
dépose sur mon cœur le goût de ton zeste.
Tu pourrais venir, c'est vrai,
et même si c'est ton souhait
il y a pour toi encore tant de choses à faire,
et il se pourrait aussi que l'on m'envoie en enfer,
car vois-tu je suis comme un clandestin
montant illégalement dans le train.

Tu peux m'accompagner et pourtant
Je ne veux pas
Je t'ai abandonné cependant
Ne m'en veux pas…

(écrit le 28 mars 2011)

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