Rose

Alea

Tes yeux, c'était comme des roses. Ils brillaient d'exister, d'enlacer la vie et l'infini.

Penchée à la fenêtre, je veux crier "Hello, I love you, won't you tell me your name ?" , embrasser le monde, brûler d'aimer. Je veux me perdre dans les livres, m'enivrer des voix suaves ; je veux dévorer l'Art, comme tu me l'as appris.

Qui sont toutes ces silhouettes silencieuses ? Je découvre un monde désenchanté, bancale, incapable d'aimer correctement. Exit poésie, beaux discours, douceur de vivre, patience et contemplation. Elles préfèrent le vide, le non-sens, la rivalité, la hâte et l'hyperactivité. Elles bougent tout le temps, partout, sans cesse. Elles parlent même quand il n'y a rien à dire. Elles tuent l'humanité, celle qui nous fait vibrer.
Attendez, attendez ! Quelque chose se passe. J'en vois une, juste en face. Elle est à la fenêtre. Il est tard, le soir. Elle se prend à rêvasser, à penser que le monde est devenu triste. Éclair de clairvoyance...chassé par une nouvelle sonnerie de réveil. Elles recommencent, éternelle valse, comme d'habitude. Elles réfléchiront, plus tard. Apparemment, c'est devenu un truc d'intello ou de bobo. Elles balancent que Baudelaire, Rimbaud, Char, Aragon, Breton c'est nul et que ça ne veut rien dire, de toute façon. Suis-je en train de voir des Hommes ? Qu'avez-vous fait de votre sensibilité, de votre intelligence, de votre essence ? Rangées au placard, sans doute. Au même endroit que les bouquins trop ennuyeux. Mais vite, vite, vite, réveillez-vous. Retrouvez le vrai vous.

Dites-moi que tout cela n'est qu'un cauchemar. 















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