Routard

Jean Claude Blanc

Inspiré de Dylan, Kerouac et Cohen, instant de philosophie bon pour le moral "Toute l'Amérique que j'aime".....

                              Routard

L'esprit est véhicule, pour penser l'avenir

Moteur indispensable, pour taire nos soupirs

Quand tu cherches ton père, tu cherches tes origines

Prends la route mon frère, si t'es en quête de vivre

 

Fermes ta porte à clef, et prends ton sac à dos

Livré rien qu'à toi-même, comme une pierre qui roule

Compassion pour les autres, tu passes pour un fou

A bien y réfléchir, à ton insu héros

 

Etre vrai avec toi-même, tu dois t'en réjouir

Messager de la vie, plus qu'à ton tour rebelle

Les anges vagabonds, d'étoiles sont les parcelles

Spiritualité, sans église, jamais être le martyr

 

J'en appelle en conscience, à toute ta clairvoyance

L'horizon est à toi, l'espace est infini

Sur le bord de la route, ton pouce est brandi

S'arrêtera, c'est sûr, ta belle diligence                 

 

T'as choisi ton chemin, celui de la liberté

Sorti de ton pétrin, veux plus y retourner

Retrouver les valeurs de ta terre généreuse

Comme toi, y'en a plein, qui la tête se creusent

 

Fraternité réelle, est dure à dénicher

Suffit pas de causer et de philosopher

Est parsemée d'échecs mais aussi d'euphorie

Contente-toi de vivre, sans aucun parti pris

 

Cheveux longs va nu-pied, adolescents crasseux

Qui trouvaient leur extase dans des piaules miteuses

Image de l'Amérique, de 1968

Héritage du Vietnam, de cette guerre cynique

 

Pas héros pour un sou, revenus de l'enfer

Ils n'avaient pas gagné, la honte soit sur eux

Militaires déçus, sont devenus clodos

Fallait les oublier, mauvais pour le décor

 

La beat génération, on n'en parle jamais

Depuis longtemps est née, n'a cessé d'amplifier

Sa signification, elle est bien gratinée

C'est se sentir foutu, à bout de souffle, vanné

 

Kerouac inspiré, a trouvé ce label

Génération foutue, génération perdue

Ce mal du siècle est né, vertige universel

De ce monde trop vaste, qui sans cesse nous pollue

Il nous faut des béquilles, pour tromper nos tourments

L'alcool, la came, les femmes, ultime déchéance

Pour abreuver son art, on fait le plein des sens

Se frotter aux paumés, faire son expérience

 

Ecrivain voyageur, sur mon ordinateur

Inspiré de Baudelaire, et surtout de Rimbaud

J'emprunte « le Bateau Ivre », m'abîme sur mes flots

Sur mes bruyères sauvages, m'entrainent mes humeurs

 

Dans les passages à vide, on se sent désarmé

Tout seul dans son coin, on cogite obstiné

On méprise nos pensées, pour toute leur nullité

Faut reprendre le témoin, que Kerouac a légué

 

L'Amérique d'aujourd'hui, n'est plus ce qu'elle était

N'écoute pas les sornettes, mille fois susurrées

La route de Salinas, un jour je la prendrai

Car à perte de vue, s'étalent ses chants de paix

 

La sagesse, on l'acquiert, de toutes nos souffrances

Christianisme et bouddhisme, pour une fois compères

Qu'importe le moyen de s'envoyer en l'air

Pourvu qu'en fin de compte, on en tire l'essence

 

Mon karma personnel, ne plus jamais m'en faire

Ne plus me tracasser, pour ce qui va de travers

Satisfaire mes amis, partager leur musique

Petite intimité, mais oh combien magique

 

Mes pensées vagabondent, j'en ai bien de la chance

Mon monde c'est la nuit, car j'aime le silence

Je tète encore ma pipe, menton plein d'arrogance

Je vous lègue, mes fidèles, mes fabuleuses errances

 

En route, mon énergie, je n'ai pour idée fixe

Rejoindre les anars, jouisseurs sans répit

Les jouissances d'un jour, ne valent pas un florin

Au regard des promesses, qui m'attendent demain

 

« Combien de routes parcourir

Combien de honte on doit subir

Faire la manche, faire l'aumône

Pour mériter ce titre d'Homme

 

La réponse mon ami

T'es soufflée par la bise

Ecoutes, sois attentif

Tant soi peu créatif »

JC Blanc            octobre 2022 (Hommage à Kerouac et à Dylan)

Autrement dit : « how many roads must a man wolk down, before you call him a man ? the answer my friend is blow'in in the wind, the answer is blow'in the wind »

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