Sabba et moi

Gab Led Zepp

Un texte que j'avais écris lors de mon épreuve de Français au bac. J'ai eu la moyenne, enfin je crois..

Posté à une fenêtre, vous observez un lieu de votre choix qui reflète vos états d'âme. Description détaillée du paysage.

Sabba et moi:

Une vue prodigieuse. Un instant, et un instant seulement de bonheur, de parfaite harmonie. En moi vivaient alors de grands voyages maritimes, embaumaient toutes sortes de crustacés délicieux, et rayonnaient soudainement au travers de mes yeux, un doux et apaisant soleil. Sentiment de folle liberté, une clarté soudaine: Sensation unique de ne plus jamais être seul.

Il se tenait face à moi, majestueux, à quelques kilomètres de mon île. Caché derrière l'épaisse cloison vitrée qui me séparait d'un rêve qui jamais ne pût m'atteindre, je demeurais figé. Je parvenais tout de même à m'évader, laissant érrer mon esprit par le biais du soleil qui pénétrait la vitre, du vent, soufflant assurément depuis toujours, vers sa direction. Je le scruptais sans cesse ce volcan, depuis la grande maison que j'habitais. Inactif depuis seulement quatre siècles, il ne bougeait plus d'un yota, flottait sur l'eau tel un navire amarré, desarmé, et dont les millions d'algues effrayantes l'auraient agrippées, rendu captif de ce terrible enfer, dont il était victime. Il était tel un monstre des mers, dont les traits dessinaient une baleine, endormie par mégarde, par lâcheté.
D'innombrables petites vaguelettes toutes habillées de mousse, filaient incessemment vers l'Est, allant se blôtir, s'écrouler contre Sabba, redoublaient d'efforts pour le libérer, et constituaient cette mer sombre et inquiétante, qui nous montrait la voie. Chaque jour à une heure bien précise, plongeaient en piquet les derniers rayons de soleil dans cette masse d'eau impénétrable, et rebondissaient ainsi de toutes parts contre Sabba et moi, de telle sorte à ce que nous pûmes briller chaque soir quelques courts instants, et que nous devinrent à jamais les stars de l'océan.
Et c'est de cet instant dont je vous parle, de ce moment précis où l'on ressent qu'un lien naturel est établi, ce moment où l'on peut affirmer avec humble fierté, qu'on a connu la solitude.

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