Sable de haine

Francis Etienne Sicard Lundquist

Sonnet

En froissant le soleil l'aile d'une colombe

Trace un arc de vermeil sous le regard chétif

D'une vague mourant sur la peau d'un récif

Dont le granit exhale un silence de tombe.

 

Le monde se dissout et lentement succombe

Au charme de flotter dans un fragile esquif

Sous le souffle puissant d'un mensonge lascif

Béant comme un buisson que l'orage surplombe.

 

Des algues de couleur effacent l'horizon

Prisonnier d'un brasier dont le moindre tison

Embrase les greniers dans la nuit qui s'efface.

 

Puis la barque du temps dérive sur la mer

Poussée au gré d'un vent dont le relent amer

Empoisonne les mots d'une lourde menace.

 

Francis Etienne Sicard Lundquist ©2016

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