Sacré Lolo, diable dans la peau

Jean Claude Blanc

"qui veut faire l'ange, fait la bête", quel bel exemple ce Lolo, pour ses intimes à qui il tanne la peau; lui au Palais, pas de sitôt prêtre défroqué changé en diable, qui martyrise ses dévots

              Sacré Lolo, diable dans la peau

Sacré Lolo, force et attaque

Il a la rate qui se dilate

Lorsqu'à ses potes leur casse les pattes

Même s'il ne marque pas l'heure exacte

S'attire les grâces des réacs

Langue fourchue, mal à sa droite

S'en mortifie, un peu patraque

Pas sûr de s'en sortir intact

Ayant péché par manque de tact

Devant son public, joue les foutraques

Sûrement pété une soupape

Malgré son sens de l'épate

Qu'il aille se faire cuire un œuf de Pâques

Avec son rouge anorak

Pleuvent les critiques en cataractes

Est-il dévot ou démoniaque ?

 

En ultime chef républicain

(Personne d'autre en magasin)

Il prend son job avec soin

S'y est voué, vertueux chrétien

Risque d'être rude le chemin

Car envoûté par le Malin

A insulté tous ses copains

De sa paroisse sacristains

 

Ça fait grand bruit dans les médias

L'a dénoncé un scélérat

Dès lors pour lui plus guère la joie

Sûr d'en faire tout un plat

Pas de lentilles mais des choux gras

En son Velay, fouchtri-fouchtra

Où ses bigots le battent froid

Jeté du ciel ce contrat

L'assassiner sans foi ni loi

Il le déplore, en signe de croix

 

En ce week-end ensoleillé

Rien d'autre à faire que musarder

Qu'en ses popotes faire la tournée

Chemise ouverte, décontracté

Serrer les louches de ses obligés

(Car parlementaire, c'est un métier)

Mais quelle mouche l'a piqué

Il s'en est pris, sans doute givré

A Sarkozy, quel bon sujet

Cet énervé, si soupe au lait

 

Sans oublier, bande à Macron

Illustres lâches faux jetons

Etant lui-même cureton

Mis en avant sa religion

Pour ces traitres aucun pardon

Mais jeune loup, n'en fait que trop

Car du pouvoir il a les crocs

Bonne occasion, tomber sur le dos

De ces infidèles escrocs

Considérés comme des veaux

Rien qu'un pois chiche dans le cerveau

 

Visitant école de commerce

Qu'en ont la bosse, futurs génies

Une sotte idée, soudain le traverse

De les en instruire de ses ennemis

Se croyant en pays conquis

Passe en revue tous les partis

S'en paie la tête, à vil prix

Même gratis la comédie

Clamant tout haut, « tous pourris ! »

Hélas cris et chuchotements

Pour ne pas dire french cancan

S'est fait baiser même joliment

Par ses sournois de courtisans

Rapportes paquets, qui l'ont roulé

Dans la farine, ce mal élevé

Logiquement sera châtié

Où par la même il a péché

Gentil garçon, prêtre défroqué

A l'ordinaire, la mine coincée

Près à servir la messe chantée

A ses grenouilles de bénitier

Soudainement, il s'est lâché

Jusqu'à atteindre les sommets

Du ridicule de la grossièreté

Devant ses élites, d'un bled paumé

Pour les distraire, si esseulés

Rien de mieux jurer comme un charretier

 

Nous prendre ainsi pour des crétins

Indécrottables citoyens

Ça nous va bien, pauv' paysans

Même par Hollande, traités de sans dents

Ne l'avoue pas, que sourire en coin

Pour ses brebis, condescendant

 

Car connaissant son rôle par cœur

Pour nous convaincre, se montre charmeur

Même du FN, l'a en horreur

Lui préférant son doux Seigneur

Mais de temps en temps, saute d'humeur

A l'égard de ses oiseaux de malheur

Qui ne tarderont pas à faire fureur

Bel assemblage de farceurs

Auprès de lui, pour se faire leur beurre

L'entendent pas de cette oreille

Ces députés à carte vermeille

Vont vite sortir de leur sommeil

Se voir valets de ce roi soleil

Baratineur à merveille

Dans leur patois, qui pue l'oseille

 

Seulement témoins, nous autres pitres

Qu'aurons jamais voie au chapitre

A pisser de rire à juste titre

Pour ses passes d'armes, en fait des litres

Lui manque que la canne et la mitre

Pour être évêque, à son pupitre

Que de confidences sans se méfier

A ses compères du Velay

Qu'il considère, pas bien cuits

Ne pouvant pas saisir ce qu'il dit

Hélas pour lui, certains benêts

Se le racontent, à la veillée

Ses causeries font des petits

Tout le monde se marre dans le pays

 

Nanti de fric, d'intelligence

Il se débrouille comme un manche

En subira les conséquences

Même aux vêpres du dimanche

Car au-delà de son éloquence

Se prive pas de ses insolences

Que des grimaces, la bienséance

Pourvu que son bon peuple l'encense

Tandis que lui brille par son absence

Cherche à Paris la providence

 

Sa contre danse, l'a méritée

Mais s'en ravit, inespéré

Car connu et reconnu

Comme extrémiste farfelu

Même à Marine lèche cul

Pour faire la chasse aux barbus

Priant ensemble l'enfant Jésus

 

De la même secte, celle des voraces

Hélas pour entourlouper

Les pauvres couillons à double face

Car plus c'est gros et plus ça passe

Même en abuse d'obscénité

Car il en a plein sa besace

(Portrait de Le Pen tout craché)

Alors de suite entubés

Nous qui rampons molasses limaces

Lui Président (s'y voit déjà)

Qui nous fera marcher au pas

Sûr qu'on serait dans de sales draps

Un gus de cette sorte, on n'en fait plus

Se voulant notre planche de salut

Mais si elle casse, tous foutus

Les clandestins de villages bougnas

Grivoiseries entre gaulois

Au pis des vaches tâter le croupion

Comme Chirac autrefois

Qu'a plus sa tête, franc perdu

Ça ne marchera pas comme prévu

Tous niqués, le doigt dans le fion

 

D'élire Lolo à l'Elysée

Je ne préfère pas y penser

Homme sans gêne, sans pitié

Trop occupé à sa piété

Faire pied grue, en sa chapelle

Pour débusquer ces chiés de rebelles

Migrants qui débarquent à la pelle

A pas confondre avec « l'Appel »

Du Général immortel

Me semble manquer un peu de zèle

De sel, de poivre en sa cervelle

 

On va pas pleurer ses misères

Si quelquefois, il s‘exaspère

Tonitruantes ses colères

Accouchant de bien peu de chose

Car ses discours sentent pas la rose

Toujours lui qu'est mis en cause

Bien qu'il détienne la vérité

De tous les maux se voit accusé

Si visionnaire pourtant ce prophète

Pour gouverner devra faire la quête

 

Argent comptant, de lustres, de soie

Mais que choisir en pareil cas

Entre la peste, le choléra

Sa sainte Vierge donne pas de la voix

Car pour le soutenir, elle a les foies

Si ses sondages plongent au plus bas

Dans les journaux va faire débat

Aucun miracle, pas chef d'Etat

Au Puy ira, y restera

Déjà pas mal pour ce gars là

Ce torche-cul, qu'on lit des fois

Mais qu'aux WC, pour constipés

Au cabinet a son emploi

Lolo aussi, pas dans le caca

Si culotté encore festoie

Ce jeune coq effronté

De politique dans le merdier

Se plait de régner sur tas de fumiers

 

Alors se dresse sur ses ergots

Car en a marre des ragots

Qu'il a lui-même provoqués

Heureusement on n'est pas sots

Sachant d'avance ce qu'il va chanter

Pas Marseillaise, serait trop beau

Que du pipeau cocorico

 

Sacré Lolo, diable dans la peau

Vole dans les plumes de ses étourneaux

Bien qu'en secret, enregistré

Ose ses paroles les renier

D'ailleurs, se prévaut de la loi

Ce radar mouchard, quelle saleté !

Sans aucun doute, trafiqué

 

Dans l'embarras rame ce qu'il peut

Pour s'en extraire de ce bourbier

S'en remettant même au Bon Dieu

Même pas peur de blasphémer

Alors mystère et boule de gomme

On ne saura rien de ce qui le chiffonne

Lui-même et ses cuistres complices

Est de bon ton, se rendre service

Mais qu'entre intimes, black-out

Force arrogance, de ces j'en-foutres

De la Justice, passent outre

Qui dans leurs yeux, voit pas la poutre   JC Blanc février 2018

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