S'affament vegan d'herbages fanés

Jean Claude Blanc

la mode "vegan" bien venue, où de se nourrir difficile, nous reste à brouter les produits de la nature, prochainement nous-mêmes à nous dévorer, début de la fin de l'humanité

                S'affament vegans d'herbages fanés

Afin vieillir pétant la santé

Ne s'agit pas d'en abuser

Cette boustifaille en abondance

A s'en remplir plein la panse

Un jour maigre, un jour gras

Juste équilibre aux repas

 

Pas très génial le rata

Pour le vegan, qui aime çà

Brouteur de luzerne, aucun problème

A chaque instant faire carême

Afin mener une vie saine

N'écoute pas les médecins

Que de conseils hélas pour rien

Le prévenant que c'est pas malin

Ainsi se détruire les intestins

Tandis que d'autres crève la faim

 

1/3 d'humains occidentaux

Peuvent assurer leur subsistance

Seuls résistent les plus costauds

Ayant leur part de pitance

Reste du monde en pénitence

On ne prête qu'aux riches préoccupés

Soignant leur taille mannequin

Que de régimes à endurer

A se priver d'étouffe chrétien

S'affament vegan d'herbages fanés

 

Jamais s'arrête le progrès

Quelques foldingues ont inventé

Comment garder ligne haricot

Sans ce qui provient des animaux

Une mode de plus, pas en panne

Ces partisans de la nature

Pour notre bien, secte vegan

Végètant présageant triste futur

Espèce d'âne, se bâfrant d'avoine

Tandis qu'anonymes vils ordures

En mer entassent leurs pourritures

Pour piger cette obsession

De ces enragés de côtes de bettes

Au-delà de la fête du cochon

Ce qui dérive de ces sales bêtes

Guère comestible, vite à la diète

A en gerber, filets mignons

 

Aussi proscrits les œufs, le lait

Sûrement daubés, empoisonnés               

Pour ces ascètes, façon de penser

Qui pour se parer de ce danger

Suffit glaner épis de blé

 

Certes géniale philosophie

Que se nourrir à moindre frais

A voir la mine peu enjouée

De ceux qui se coupent l'appétit

Ne me risque pas les imiter

A ce rituel doivent s'y plier

Leurs dieux sauveurs, de suite conquis

Que faux prophètes qui parodient

Chance de réchapper à l'agonie

Méritent leur place au Paradis

 

Y'a pas plus odieuse occasion         

Pour ces bobos, donneurs de leçons

De calomnier lestes apprentis

Qui en égorgent, sans soucis

Vaches, porcs et moutons

(N'ose l'expression « grosse truie »

Qu'il ne faut pas faire à autrui

Ce qu'on ne veut pas que l'on nous fasse

Comme bouchers putain de notre race)

 

Lors s'engraissant de nobles produits

Venus du sol qui s'appauvrit

Se brise la chaine alimentaire

Pour que toujours persévère

Exige de nous tant d'énergie

Qui s'avitaille dans la chair

Hommes et bêtes sans surprise

A l'avenir rongés des vers

Notre bidoche, tellement exquise

 

Après le jeûne végétarien

Ensuite logique végétalien

Dernière idée des plus pendables

De ces esprits, de fiers notables

Que des légumes sur la table

Sans une louche d'huile si nuisible

Sur les sardines au sort horrible

Prises au filet, pas compatibles

Avec ces vertueux écolos

Louant l'existence des maquereaux

 

Les abonnés à ces manières

Qui se protègent leur train arrière

Ne se posent pas même la question

De ce que deviennent ces moribonds

En ces pays si désolés

Pour un grain de riz doivent se disputer

De nos abats, s'en contenteraient

 

On peut pousser plus loin le bouchon

Tant ces vegans ne manquent pas de toupet

Se l'interdisent fourrures de vison

(Pas pour que ça coûte des tas de pognon)

Mais pour la lutte, c'est de bon ton

Les vestes en cuir, de veaux crevés

S'en vêtissent pas, ça les démange

Alors s'habillent selon la saison

Chapeau de paille, chemises à frange

Jouant pas les hommes de Cromagnon

Car à la ville, paraitraient laids

Au regard des potes, quel succès

Mais pour draguer, acte manqué

Ce qu'elles se mènent la vie dure

Ces masochistes créatures

Même dépassent la mesure

Cherchant en vain la perfection

Devraient se faire une raison

Ces malheureux si obstinés

Pour la cause de ces gibiers

Hachés menus, ces condamnés

Moins honorable réalité

Bouillent d'impatience devant le charnier

Car secrètement souhaitent en goûter

D'oie et d'alouette, exquis pâté

 

Pourquoi se serrer la ceinture

Devant une tranche de jambon séché

Bien qu'en jachère l'agriculture

Pas hésiter de s'en goinfrer

 

Comme d'habitude nerf de la guerre

Le fric puissant, détient le pouvoir

Comme prétexte à leur colère

Pour se révolter ces doctrinaires

Mettent le feu aux abattoirs

Hélas trop tôt chanter victoire

Car l'Etat veille prudemment

S'ils s'avisent en rajouter :

« Encore coup bas de ces meurtriers

Qu'adorent faire couler le sang »

Qui cependant simples artisans

En la matière, pas fainéants

Pour servir les habitants

Une bouchée une fois par an

Même sans un sou, de riche ortolan

 

Restaurer le peuple, argent comptant

Ça demande un certain talent

Bien trop heureux de festoyer

Nous les nantis de bœufs en gelée

On ne va pas se faire prier

Un peu de honte vite passée

En attendant d'aller sucer

Les pissenlits par la racine

Me semble normal d'y céder

A une cuisse de lapine

La tentation n'est pas un crime

 

De salade verte et petits pois

Trop délicat, n'en raffole pas

Pour se l'avaler, il faut mâcher

De ce chewing-gum pour excédés

Perdant patience et mon temps

Car ça s'imprègne entre les dents

 

Prétexte facile, je vous l'accorde

Mais j'en ai marre de ces hordes

De protestants qui sont aux ordres

De leurs grands maitres voués à l'opprobre

Plus clairement qu'entre nous soi-dit

N'ai pas besoin de ces messies

Qui nous enseignent ces anges pieux

L'art du bonheur à petits feux

 

Car faut souffrir de la fringale

A regarder le steak sur l'étal

Ne pas toucher seulement zieuter

Afin gagner royaume des cieux

Vegan, vous plains, fiévreux curieux

Qui admiraient vos bêtes à poils

De compagnie, dressées pour tuer

Alors qui est le plus fâcheux

Qui si gentil remue la queue

Dès qu'il se sent abandonné

Naturellement votre chien fidèle

Lui qui vous lèche pour sa gamelle

Sûr d'en croquer, c'est essentiel

 

Os à ronger pour carnivore

Dont je me prévaux pour vivre plus fort

Chasseur de proie pour les femelles

Qu'en redemandent, sacrées pucelles       

Même acabit ces tourterelles

Que ces passionnées jouant les rebelles

A la peau fraiche sous les aisselles

J'y contribue, pas éternel

Vendredi saint, péché véniel

Ne m'enfuie pas à tire d'ailes

Devant ces seins de demoiselle

Jamais fini, faire du zèle

Avec cette fable virtuelle

 

Faut pas gâcher, le lard froid

Que l'existence chemin de croix

A l'attention de ceux qui croient

Au véganisme, se fourvoient

 

Pour une rondelle de saucisson

Me damnerais sans condition

Veux pas mourir sans cet extra

Pour ma popote, m'y emploie

Tout à mon aise, façonne mes plats

Jours de boudin, je saute de joie

Si succulent le résultat

A faire la sieste, près de ma nana

Pas une vegan, fait le bon choix  

Celui des  « saigneurs », avare gaulois

 

Se refusent rien les auvergnats

Baver de plaisirs, selon leurs lois

Même pas peur du trépas

Bien que bedonnant marchent encore droit  

Leur palpitant, fait des exploits

Si perturbé, toujours verdoie

Etant de l'essence, de solide bois

Pas étonnant qu'ils fassent le poids

 

Blafards la gueule enfarinée

On les reconnait ces prisonniers

A leurs principes faire bande à part

Tous attelés à leur mangeoire

A ruminer de ce caviar

Seulement qu'en rêve, en consommer

Quelle frustration se conformer

Aux austères règles de charmeurs sorciers   JC Blanc septembre 2018

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