Salaud
lmfcc
Salaud
Moi salaud ? Comment vous dire… laissez-moi vous raconter mon histoire. Je ne me rappelle plus très bien de mon enfance, mais mon frère aîné Dynamo m’a tout raconté… Et chaque fois que je le lui demandais, il commençait toujours par ces deux mots « Pauvre Mère », l’air grave et le chanfrein bas. Nous avions une dizaine d’années d’écart, et jusqu’à mes trois ans, nous avons vécu ensemble. Ma mère, Suzie, n’aimait pas parler de ces choses-là. Dynamo disait que c’était parce qu’elle finissait par tous nous confondre, une vraie poulinière, ajoutait-il, non sans singer notre père, éleveur de profession, qui paradait mieux que nous lors des concours le dimanche. Moi je crois que c’était la façon de maman de nous faire comprendre qu’il n’est pas de séparations nécessaires qui ne soient douloureuses. Et s’il y a une chose qui m’ait jamais servi dans la vie, c’est bien celle-ci.
La nuit où je suis venu au monde, il neigeait et il faisait si froid que les flocons en restaient comme figés dans le ciel. L’air qui passait par les interstices de la porte suffisait à vous faire frissonner tout le corps. Suzie faisait les cent pas, arpentant la pièce en une ronde incessante, chassant de ses membres la paille fraîche que notre père avait répandue quelques heures plus tôt. Dynamo se disait inquiet, même si ce n’était pas la première fois qu’il voyait cela. Au petit matin, notre père ouvrit la porte, et tandis qu’il s’affairait à changer un seau d’eau qui avait commencé à geler pour un autre rempli d’eau chaude, Suzie se tenait immobile, la respiration lourde et le regard brillant. Ce n’est que lorsqu’il revint nourrir Dynamo et Suzie, qui n’eurent aucune réaction, qu’il comprit. Pénétrant plus avant dans le box, sa silhouette se détachait du rectangle de lumière qui recouvrait le sol, gagnant peu à peu la pénombre dans laquelle Suzie s’était couchée. Il se mit à jurer et sortit en toute hâte : le travail avait déjà commencé et ma tête était engagée. Des heures s’écoulèrent avant qu’il ne réussisse à m’extirper du ventre familial avec l’aide d’un de ces rares hommes en blouse blanche qui ne cherchent pas à vous monter coûte que coûte, mais s’attirent tout autant de noises, voire plus. Ils s’évertuent à vous piquer, à vous tordre le nez afin de vous endormir, et à vous manipuler dans des positions toutes plus malcommodes les unes des autres. Quoi qu’il en fut, on m’encorda les antérieurs avec une serviette car il fallait éviter de me blesser et aider Maman qui n’avait plus la force de pousser.
Je me rappelle que Dynamo, arrivé à ce stade de l’histoire, finissait par rire, me revoyant encore frêle et si peu sûr de moi sur ces échasses qu’étaient mes membres. Au bout de dix jours, je parvenais à m’enfuir en sautant au-dessus de la porte du box. Dynamo disait que Suzie encourageait mon intrépidité du mieux qu’elle le pouvait, comme elle avait fait avec lui. Il faut dire que j’étais grand. Je suis aujourd’hui un bai clair d’un mètre quatre-vingt-dix… Enfin, sans doute un peu moins : avec l’âge tout le monde se tasse.
À l’approche de mon troisième anniversaire, nous eûmes la visite d’un homme petit et robuste, aux jambes arquées et au teint cireux qui promenait sur ses lèvres d’effroyables cigarillos d’une odeur à vous déferrer les sabots. Je venais à peine d’être séparé de ma mère et il m’arrivait encore de rêver de me blottir contre elle, surtout quand elle hennissait pour regagner les écuries. N’y pouvant plus, je m’échinais à la rejoindre, enjambant les clôtures qui me séparaient d’elle, au grand dam de notre père. Or ce jour-là, mon frère et moi sortîmes tous deux au grand air. Tenant Dynamo par son licol, notre père nous conduisit à la carrière attenante à l’ancien corps de ferme où nous logions. Il nous laissa courir en liberté, un fouet à la main qui fendait l’air et claquait à tout va. Il ne l’utilisait jamais contre nous. Je me souviens avoir demandé à Dynamo ce à quoi il pouvait servir. Il me répondit qu’il valait mieux en faire l’expérience le plus tard possible, que cet engin, tout comme ceux que les cavaliers maniaient en selle, n’était pas sans danger pour lui et moi. Je m’en tins à cette explication et me contentais de batifoler ça et là, jusqu’à ce que le souffle me manque. Notre père accompagna Dynamo dans la cour et me fit rentrer au box. Mon frère fut sellé en un rien de temps et l’homme prit place sur son dos, lui écrasant les côtes de tout son poids. Mais ce qui effraya Dynamo, ce fut ce chien qui ne cessait d’aboyer dès lors que son maître, ce cavalier, fut à califourchon. Après un bref écart de surprise, la cravache s’abattit d’une traite, et je compris aux yeux qui brillaient d’une colère sourde ce que mon frère, résigné dans sa douleur, avait voulu m’expliquer. Quand Dynamo revint, il me dit que nous ne nous reverrions plus jamais. Je me rappelle que les hennissements des miens entonnés à l’unisson furent des adieux déchirants, des éclairs qui zébrèrent mon cœur serré.
Mon débourrage de cheval de club fut moins pénible que je ne le pensais. Je ne fus pas aussi ému que ce à quoi je m’attendais, impatient de connaître le monde et de dicter mes lois à ces cavaliers qui n’en avaient aucune sur moi, mais qui piaffaient de se les arroger. Si les sensations de gêne à porter un poids et être harnaché m’incommodèrent dans les premiers temps, je pris vite plaisir à tourner en cercle et en cadence autour des hommes qui me longeaient.
Ils voulurent faire de moi un cheval de voltige.
Je vis alors des danseurs s’épuiser à courir à mes côtés, et quand ils m’abordèrent, ce fut avec une douceur telle que je leur pardonnais bien vite les réceptions quelque peu brutales que la chute de leur corps sur mon dos occasionnait… reins mis à part : les envoyer promener tels des pantins désarticulés d’un bon coup de croupe me servait déjà de cure. Malgré cela, on dit de moi que j’étais promis à une carrière de champion, rythmée par les compétitions. Cela me valut dans l’écurie quelques jalousies : quand je parcourais les allées tenu en licol, certaines carnes essayèrent plus d’une fois de me mordre. Mais je n’en étais pas moins un cheval de club, et il me répugnait d’avoir à supporter tous ces cavaliers déjà roidis avant même de me monter, opprimés par ma robustesse et ma majesté, en dépit de mon air de bougre. Durant les reprises, si un cavalier parvenu sur mon dos avait la prétention d’un chien impatient de ronger son os sans savoir par où l’attaquer, cela m’exaspérait, et je me cabrais plus d’une fois.
Tandis qu’avec les voltigeurs … Ah ! C’étaient les petits lutins et les grandes danseuses de mon bonheur. Ils me charmaient. Je savais bien qu’il se passait des choses étranges sur mon dos, et tantôt je l’avais bon, tantôt je me contorsionnais ou adaptais mon allure afin de prévenir la chute de ces pyramides humaines. Ils souffraient beaucoup plus que moi, et avec eux je ressentais une complicité qui ne s’arrêtait pas au poids et à la mesure. Il me plaisait de jouer à nos parties de cache-cache où une pointe de pied, un bras, une tête venaient perturber mon champ de vision au moment où je m’y attendais le moins, sans cependant me surprendre tout à fait.
Je ne me sentais jamais seul, j’étais choyé, aimé. Et en dépit des coups durs, j’étais heureux.
Il eut bien des jours où n’y tenant plus, fourbu par le poids et les entraînements quotidiens, je perdais patience, emportant à la suite de ma colère l’homme au bout de la longe. Je me souviens aussi de trios d’acrobates s’apprêtant à bondir sur mon dos, à l’expression d’angoisse ou de confiance qu’ils portaient sur leur visage, me laissant percevoir si ce qu’ils tenteraient relèverait du déjà-vu ou du suicide potentiel. Il me plaisait à chaque tour de piste d’observer à la faveur du miroir du manège, qui servait à tout à chacun pour améliorer sa posture, l’échafaudage humain qui en résulterait. S’il m’arrivait d’ébranler ces édifices d’un geste malencontreux, ce n’était jamais sans raison car leurs fondations pouvaient être saillantes. Ces petits êtres filiformes qui n’étaient pas encore des hommes n’étaient pas rancuniers, rien à voir avec ces seigneurs en manque de virilité ou ces amazones hystériques, écueils des clubs. Et puis, je voyageais. Lors des compétitions je rencontrais d’autres chevaux, d’autres vies, d’autres destins, d’autres histoires.
Je connus mes heures de gloire, et ma réputation de tombeur s’accrût, jusqu’à Henri-Pierre de Mortessange. Il était l’instructeur, le compétiteur chevronné, la terreur des chevaux de club et de propriétaire, le cauchemar des amateurs et autres épicuriens équestres. Il vit en moi l’occasion rêvée d’assouvir son pouvoir de grand maître à petits chefs. Il se vanta de dompter les rebelles de l’écurie. Du jour au lendemain, on vit sortir du manège de jeunes chevaux à la croupe et à l’encolure boursouflées de coups de badine. Et les entiers, qui inspiraient le plus de terreur aux communs des cavaliers, se tenaient tranquilles à son passage.
L’occasion d’éprouver ce nouvel instructeur ne tarda pas à se présenter. C’était une de ces matinées d’hiver où l’atmosphère vous rend électrique et l’air vous purifie. Le cavalier que l’on m’avait réservé était un Gros-Jean : costaud, rougeaud et court sur pattes, il pesait bien trois voltigeurs à lui tout seul. Tandis qu’il m’étrillait et me pansait, le bruit couru dans l’écurie que l’instructeur tant redouté nous ferait l’honneur de dispenser son savoir lors de la prochaine reprise. On nous astiqua moi et mes semblables avec plus de zèle et d’entrain qu’à l’accoutumée, ce qui n’était pas pour me déplaire. Je fis quelques façons avant que Gros-Jean ne parvienne à harnacher mon filet convenablement car j’avais tout de même une réputation de dur à cuire à défendre. Nous nous dirigeâmes sans encombre vers le manège où la plupart des couples stationnaient pêle-mêle. Henri-Pierre de Mortessange, regard bleu glacial, voix rauque qui tranchait avec une silhouette souple et massive, attendit que le silence se fasse. Il laissa passer juste assez de temps avant de se voir demander quoi que ce soit, puis ordonna aux cavaliers de mettre pied à terre et les traita de bergers gardant des moutons… Il eût fallu qu’ils nous alignassent militairement, au centre, presque flanc contre flanc et face à la tribune, avant d’entreprendre de se mettre en selle. Ainsi fut fait, et, après un rapide tour au pas, la reprise s’anima.
Nous allions à bonne distance les uns des autres, à cette détestable allure qu’est le trot, et où la majorité des cavaliers pilent du poivre sur votre dos, que je manifestais déjà les premiers signes de mon dégoût à l’encontre de la tierce victime qui résulterait du duel qui m’attendait. Je refusais tout bonnement d’être le dernier de la file, secouais avec vigueur l’encolure et coupais court à toute tentative de me ramener dans le droit chemin, m’étirant à l’improviste, arrachant des mains de Gros-Jean les rênes du filet. « H. P. M », tel que l’instructeur aimait à ce qu’on le surnomme, le tança d’user plus fermement de sa cravache et de ne pas se disperser. Elle s’abaissa sur ma croupe et me fouetta également le sang. Je me mis en tête d’opérer un saut de mouton, donnant raison l’espace d’un instant à H. P. M et à sa première remarque pastorale. Gros-Jean chut. Gros-Jean fut prié de s’équiper convenablement, de me rattraper et de respecter le rituel du centre du manège avant de remonter en selle. Nous reprîmes bientôt notre petit trot. En apparence placide, je me tins toutefois sur mes gardes.
L’échauffement terminé, l’exercice de la reprise consista à faire travailler aux cavaliers leur assiette. Les étriers furent croisés à la naissance de la crinière de chacun d’entre nous et les rênes remisées au-dessous. Un petit obstacle d’une quarantaine de centimètres fut placé sur la piste et ordre fut donné d’aller au grand trot. Je profitais de la première occasion pour doubler les autres chevaux quand Gros-Jean me rencogna d’un coup d’éperon sur la piste. Au rictus de H. P. M, je sus que la reprise allait être longue. L’obstacle franchi, Gros-Jean atterrit sur le pommeau de la selle et, maintenant ma tête haute, je résolus de ne pas céder au coup bas que la tentation de le laisser glisser le long de mon encolure offrait. J’attendis de sauter l’obstacle une seconde fois avant de courir à bride abattue, délesté de mon cavalier, espérant déclencher parmi mes congénères une révolte telle qu’elle prouverait à ce H. P. M qu’ils étaient d’audacieuses montures. Ce fut tout juste si ces derniers se mirent l’espace d’un instant au galop. Entre-temps, le séant de Gros Jean avait choisi d’atterrir aux pieds de H. P. M. qui lui conseilla de se reprendre en main ou bien de suivre les cours des très, très grands débutants. Gros-Jean en eut assez d’être ainsi humilié et nous laissa, emportant avec lui le peu de dignité qui lui restait. On ne le revit plus jamais dans les écuries, sans savoir si cela tenait véritablement à moi où aux méthodes de H. P. M.
Après avoir ajusté les étriers de la selle et remplacé mon filet, que j’avais vraisemblablement rompu sans m’en rendre compte puisque qu’un des palefreniers me le changea, H. P. M. finit sur mon échine, décidé à me mater. Il somma les cavaliers de se placer au centre du manège, immobiles. Un silence fait d’appréhension et de curiosité tenait lieu de canopée. Déjà les voltigeurs, mes petites poupées qui n’arrivaient pas à la pointe de mes épaules, s’étaient amassés derrière les portes du manège. Ils savaient rire de mes tours et étaient mes plus fervents admirateurs... La peur et l’angoisse se lisèrent sur leurs visages.
Nous partîmes au galop. Je connaissais cette stratégie. H. P. M. eût sans doute été trop content de me voir m’énerver, me forçant à grand renfort de talonnades et de coups de cravache à l’épuisement. Je choisis d’éprouver son assiette. S’il m’était arrivé d’aider mes voltigeurs en venant en contrepoids à plus d’une de leurs figures aériennes branlantes, je savais également détecter la faille à ce précieux équilibre qu’ils recherchaient tant… Le cul d’un homme, aussi stable soit-il en selle, n’en restait pas moins soumis à la même loi. Docile, je m’exécutais, une volte par ici, une diagonale par-là. Je laissais H. P. M. se griser de la palette de son talent. Nous poussâmes l’allure. Trop empressé, je m’enquis de me départir de l’instructeur d’un écart. Je crus l’avoir sentant ses jambes se décoller de mes flancs et son poids basculer vers l’avant. Il réajusta sa position au moment où j’arrivais en bout de piste, et je fus contraint de tout reprendre depuis le début. Son acharnement redoubla. Coriace et pernicieux, c’était le genre de cavalier qui prenait soin d’obtenir un matériel dernier cri, censé vous mettre à genoux à la première rebuffade. Je n’avais pas vu venir ce mord torsadé qui logeait dans ma gueule, ni même ces éperons acérés en étoile. Ils me firent l’effet de lames de rasoir sur les gencives et les flancs. Je feignis d’être sage afin d’adoucir la bête qui siégeait sur mon dos. Assommé par la douleur et espérant atténuer la vigilance de mon bourreau, je me refusais cependant à le laisser se pavaner, drapé dans son orgueil. J’avais l’écume aux lèvres, ma bouche commençait à saigner mais je n’en démordais pas, il me fallait en finir une fois pour toute avec ce parasite et toute sa gloriole.
Je crains un instant qu’H. P. M ne me contraigne à soutenir une allure de plus en plus forte mais il n’en fit rien. Je remarquais alors sa faiblesse. Souple, il l’était, ferme dans ses décisions et par là même prévisible, sans conteste. Saurait-il s’adapter à de brusques changements de discipline, où, aux qualités d’un bon cavalier de dressage, viendraient celles d’un cavalier d’obstacle et enfin celles d’un voltigeur ? Je mûrissais ma réflexion, restant attentif aux moindres demandes de l’instructeur que j’aperçus sourire d’arrogance dans le miroir. Il me fallait tenir l’allure, opérer un brusque changement de cap, m’affaisser sur mes postérieurs, terminer par une cabriole et répéter l’opération de façon à le désarçonner.
Un tour, deux tours, trois tours passèrent. Nous entamions une dernière longueur, lorsque je lui arrachais les rênes d’un vif coup d’encolure, repartis de plus belle et me déhancha d’une série de saut de mouton à n’en plus finir, la bouche en sang et le cœur furieux. H. P. M fit un soleil et alla se carrer à quelques foulées de mes antérieurs, pris au piège dans un des angles murés du manège. Je lui laissais à peine le temps de me traiter de salaud, chargeais tel un taureau, avant de stopper net et de lui souffler par les naseaux toute ma haine.
Une petite voix angélique et cristalline comme sortie d’un rêve me parvint aux oreilles, d’abord infime, puis m’appelant franchement par mon prénom. Je fis volte-face, aperçus une fillette tout juste descendue des tribunes, peut-être la plus petite et la plus menue de mes poupées aériennes qui m’invitait à renifler sa mignonne main dans laquelle un sucre exquis m’attendait. Les larmes me montèrent aux yeux et je ne pus résister à la délicate attention de cette jeune voltigeuse. D’un baiser sur ses paumes, je pris solennellement la friandise. Les rires bientôt fusèrent parmi les autres voltigeurs qui ouvrirent les portes du manège sous prétexte de m’attraper mais qui, en réalité, accoururent et se pressèrent contre moi pour me caresser et me protéger. Depuis ce jour, plus aucun importun ne s’essaya à la monte traditionnelle avec moi.
Quelques années passèrent, mes premières douleurs dorsales se firent plus pressantes, on me retira des compétitions et si j’avais pris soin de ne pas écouter les cancans des chevaux de club, je ne pouvais m’empêcher de songer à ce qu’il adviendrait de moi. Certains redoutaient de partir dans des camions à barreaux. Les rares qui s’y risquaient ne revenaient jamais. En fin de compte, je pris place non sans angoisse dans un van bleu, et, à son odeur d’herbe printanière et de terre humide qui me rappelèrent tant ma jeunesse, je sus que je serais en sécurité.
Je n’ai jamais revu quiconque du club. J’espère reconnaître des traits familiers à chaque nouvel arrivant… Il est sans doute trop tard. De ma retraite campagnarde, je partage mes vieux jours avec des chevaux de trait, des trotteurs désabusés, des randonneurs fourbus et des poulinières fatiguées. Mais cette petite fille me reste en mémoire. Je me demande ce qu’elle est devenue et je ne suis pas inquiet. Je sais qu’elle ne m’aura pas oublié, et que son histoire sera le témoignage d’une vie chevaline passée dans la jungle équestre.
LMFCC