Sale crise d'ado

clemstonem

Je suis passée par une période de transition comme on en a rarement plusieurs dans une vie. Tout le monde la connaît. On lui a même donné un nom : la crise d'adolescence. La mienne a été si violente que résonne toujours au fond de moi les tumultes qu'elle a engendré. 

Je passais mon temps a me chercher sans jamais vraiment me trouver. Je vivais dans une banalité éprouvante qui donnait à mes yeux une teinte fade. C'était si déprimant cette petite existence que mes parents cultivaient. Les gens ne m'accordaient pas vraiment d'attention, ça me tuait. Je manquais tellement d'amour. Je parle pas de l'amour avec un grand "A", je parle de considération et d'amitié, de respect et de chaleur. Un peu seule, comme je l'ai été toute ma vie. A l'adolescence, j'en ai souffert. Un jour je l'ai montré et j'ai découvert, dans les yeux des gens, la pitié. Ils voulaient m'aider et redoublaient d'effort pour me faire sourire. J'avais l'impression que c'était ça qui cimenterais mes amitiés. Des que j'approchait du bonheur, je paniquais. Je rechutais. Ma vie était un Yo-Yo éternel. Je m'y habituais, inconsciemment, ça me plaisait. Malheureusement, ce n'était pas un rôle que je jouais. Tous ces sentiments que j'éprouvais, ils dévoraient mon âme et me brûlaient les entrailles. Ils causaient une douleur dévastatrice. Une douleur qui finit par ne plus me quitter. 

Puis un jour tout bascule. Tout bascule parce que les gens ont en assez de vous voir vous effondrer sans cesse. Ils ont l'impression de souffler sur des braises. Le feu reprend toujours. Le feu est encore plus violent. C'est fatiguant de lutter pour rien, de lutter pour une personne qui ne veut pas aller bien. Alors, abandonnée, mes vieux Demons m'ont plus lâché. La montagne que je devais gravir me paraissait insurmontable.

Pourtant, on finis par s'en sortir.Il a fallu du temps mais je me suis réveillée. Quand je me retourne et que je vois mon parcours, je ne peux m'empêcher dans être fière. Malgré l'envie que j'ai de gifler cette adolescente impétueuse, je la félicite presque de m'avoir aidé à me construire. Les leçons que j'ai tiré de ma crise d'adolescence sont multiples. Si je devais en retenir qu'une, je choisirai la suivante. Tu peux toujours choisir d'être heureux, et c'est cet état d'esprit qui fondera les vraies amitiés. Pas la pitié. Pas la douleur. Juste un sourire. Un vrai sourire. 

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