Saleté de bonne année

Cléa Mosaïque

Meilleux voeux.


Elle s'en est allé avec ses mauvais présages, ses tragédies et ses petits bonheurs noyés. En emportant les défauts, les erreurs et les non-dits, elle s'en est aller pardonner les rendez-vous manqués, les délires, les animosités et les excès que pétrit la culpabilité. La machine continue de tourner, sans huile ni autre moteur que la course à l'exagération, dans un cri de plainte permanente et ce souffle chimique qui embrument jusqu'aux bronches des nouveaux-nés. On sourira et on se ruinera, les pieds devant ou l'un devant l'autre, en sifflotant ce même insipide refrain trempé d'angoisses.

Mais de l'espoir il en reste encore un peu sans doute, au creux d'un horizon, au détour d'une rencontre, au fond de tes yeux. Les mots et les instants se cumuleront comme on entassent à répétition des souvenirs dans un placard que l'on rouvre bien plus tard, avec pincement au cœur et rides dans le miroir. 

On se retournera encore un peu, farfouillant pour se raccrocher aux rares éléments précieux de notre maigre existence et pour ma part je les ferai briller, dans mon présent et nulle part ailleurs. Le temps n'existe pas, ou fuit-il de toutes façons beaucoup trop vite pour s'en soucier. Le futur, ce que les dramatiques appellent avenir, est un défi de tous les jours.        Au petit bonheur la chance, je déambule comme toi, sur ce fil si tangible qu'il en devient jouissif d'y survivre encore quelques heures, savourant les jambes bouillonnantes de santé qui me portent malgré tout et me délectant de mes rêves qui se nourrissent discrètement de l'éphémère, pour finalement, sans gravité aucune, n'en mettre à jour que quelques uns.

Si l'avenir se veut meilleur pour nos chers esprits pragmatiques, il n'en reste pas moins un mirage de plus dans lequel il vaut irrémédiablement la peine de se vautrer. 



©photoCléaMosaïque 


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