Salut Mono !
Mathilde En Soir
* Sonnette*
- "C'est pourquoi ?"
- "C'est ta nouvelle amie. T'as rien à demander. D'ailleurs, tu n'as rien demandé. On me contacte, et je débarque ! Pas de trace, pas de lien. Tout propre."
- " ... Vous ne vous sentez pas bien ?"
- "A toi de voir."
...
- "Je vois un dysfonctionnement au niveau du foie, ce qui explique la perte d'appétit et les maux de cœur. J'ai un doute concernant les migraines et les apparitions de fièvre. Que t'a dit Wattel ?"
- "Il pense à une hépatite. Ou à un dérèglement digestif."
- "As-tu un copain ?"
- "Oui ... Du coup, qu'est-ce que c'est ? Une hépatite ?"
- "Non, c'est la mono."
- "La quoi ? Faut faire quoi pour en guérir ?"
- " Rien ! C'est une primo-infection. C'est comme l'herpès : ça part et ça vient. Sur ton analyse sanguine, je vois une défaillance au niveau des organes digestifs mais comme tu as pu le remarquer au préalable, tu ressens une extrême fatigue depuis deux semaines. Ça va s'estomper, avec peut-être encore un ou deux symptômes post-incubation."
- " Je ne comprends rien. Comment ai-je attrapé ça ? C'est un germe ?"
- "Oui, elle est transmise par un virus. Du coup, asthénie, inflammations, fièvre sont courants. Ah, et la jaunisse est possible aussi."
- "Super. C'est comme la peste quoi."
- Non, c'est la maladie du ..."
...
- " 'Besame mucho'. Ça existe toujours les vinyles ? Tu fais une collection ? Sinon, sympa ton logis ! Tu fais quoi dans la vie ?"
- "Je suis auxiliaire de vie scolaire. Enfin, je l'étais avant."
- "Avant quoi ?"
- "Avant que tu ne viennes ici ! Je ne sais même pas comment j'ai fait pour me déplacer vers la porte, j'ai la vue tachetée de losanges et les jambes qui lâchent."
- "Désolé, j'ai toujours tendance à l'oublier quand je rends visite. On se sent s'y bien chez vous tous ! Un vrai confort de vie, et nous, nous vous bousculons comme des gougnafiers ! Tu as une bière ?"
- " Non, je ne bois pas." *Sonnette* "Qui c'est encore ..."
- "Ah ! Enfin ! Il est là !"
- "Qui ça ?"
...
- "La mono, ou MNI, est provoquée à l'origine par la transmission du virus d'Epstein-Barr. C'est très courant comment infection. Tu verras, pratiquement 90% des jeunes adultes aujourd'hui l'ont eu."
- "Je me sens incapable d'aller bosser. Je vais devoir m'arrêter jusqu'à quand ?"
- "Tu n'es plus contagieuse, mais je vais tout de même te faire un arrêt. Plutôt long, l'arrêt ... Le dérèglement du foie se fait ressentir assez vite pour qu'il s'autorégule. Par contre, tu peux être encombrée d'une fatigue extrême et de bouffées de chaleur pendant au moins trois mois."
...
- "Bonjour Madame ! Enchanté de faire votre connaissance dans ces circonstances et excusez le manque de ponctualité !"
- "Est-ce que tu peux m'expliquer qui c'est ?"
- "Eb ! On ne sort jamais l'un sans l'autre. Il est là, je suis là ! C'est lui la vraie star. Tu n'auras qu'à faire comme d'hab, rester peinarde dans ta baraque, pendant un mois ! Nous sommes comme une paire de chaussettes."
- " ... Ou de symptômes ! Pardon, le moment est mal choisi pour se moquer de votre tourmente."
- " Pourquoi il n'arrive qu'après toi ?"
- " Il s'est perdu, il est un peu con."
- "Comment vais-je pouvoir vous supporter ? Parce que je ne vis pas dans un T3 !"
- "Moi je ne suis pas encombrante ! Par contre Eb, tout dépend du nouvel agencement parce qu'il prend un peu de place, je préfère te le dire."
- "Que comptez-vous faire, Madame ?"
- "Ce que je vais faire ? Je vais rester chez moi et ne rien faire ! Agencez mon appart' comme vous voulez, je m'en fous ! De toute façon, je suis incapable de faire quoi que ce soit. J'ai mal partout, je suis amorphe, j'ai mal au cœur, je ne mange rien, et en plus je pue ! Oui, je pue, je ne me lave plus parce que la simple idée de me déplacer vers ma douche m'est impossible !"
- "Un choix cornélien. Vous savez bien retracer vos conflits intérieurs, vous !"
- " Ne t'en fais pas ! On s'en va bientôt. Le temps que nous ne servions plus à rien et hop ! On déguerpit."
- " Ah parce que nous devons partir tôt ?"
- " J'ai l'impression que la nouvelle hôte va être un peu chiante ..."
- " Récalcitrante plutôt. Aucune importante ! J'y pensais Madame, nous pourrions préparer un dîner ?"
- " Je ne mange plus. Et arrêtez de m'appeler 'Madame'."
- " Fluchtre ! Vous êtes souffrante ?"
- " Mais tu planes à quinze mille toi, c'est pas vrai !"
- "Ah oui, j'avais omis ce détail. Du coup, cela serait fort peu convenant de dîner devant vous qui ne mangez pas alors qu'en réalité vous êtes malade à cause de nous."
- " Surtout pendant la phase d'incubation, on préfère te prévenir : ça va être la foire au vomi sur le parquet et les remontées de dragibus. Et en plus, on en a pour six mois ..."
- "Hein ?! Vous m'avez dit un mois ! Mon médecin trois ! Et maintenant six ?!"
- " Tu aurais peut-être dû conserver cette information."
- " Bah quoi, je ne mens pas, moi !"
- " Une idée me vient, Madame ! Et si nous dormions ?"
- "Bonne idée. Comme ça, tu emmerderas moins le monde ahah !"
- "La ferme !! Je vais vous montrer où sont les matelas de secours, la salle de bain, et après temps mort. Ok ?! On va rester calme ... PARCE QUE JE COMMENCE A EN AVOIR PLEIN LE CUL DU MUPPET SHOW !"
Six mois plus tard.
*Sonnette*
- "J'arrive ... Deux minutes. Oui ? ... Encore toi ?!"
- "Bonjour déjà ! Je me doutais que ça te ferait plaisir de me voir !"
- " Je ne comprends plus rien ! C'est fini, je ne suis plus malade ! Je me sens mieux et je n'ai pas envie que ça recommence. Bonsoir !"
- " Mais ça ne recommencera plus. Tu boudes toujours ?"
- " Bouder ?! Toi et ton pote le casse-burnes des lettres m'avez pourri la vie pendant six mois ! Six mois de conversations interminables, de stress auditif à vous entendre piailler ! Je n'ai pas fermé l'œil pendant six mois et malgré mon état, j'avais assez d'énergie pour vous expulser de chez moi à chaque connerie que vous faisiez !!"
- " Que veux-tu, on ne choisit pas qui l'on est. Sans rancune ?"
- " Où est le guignol qui te sert d'accoudoir ?"
- "Il loge chez quelqu'un d'autre. Pour une fois qu'il ne s'est pas perdu. Chez nous, ce sont les garçons d'abord. Je suis revenue te donner ton certificat d'aptitude. Maintenant, nos routes se séparent pour de bon. Merci pour l'hospitalité, et les repas tofu-knakis."
- " Au revoir alors. Ce ne fut pas un plaisir mais ça a eu le mérite de s'arrêter. Disons, salut Mono !"
- " Ahah, salut hôte n°52 075 ! Au fait, mon nom entier n'est pas mucoviscidose. On ne te disait rien du temps où tu n'étais pas au top, mais ça m'irrite qu'on m'appelle comme ça. Faut quand même être con pour me confondre avec elle !"