Sans commentaires...film "sans adieu"
Jean Claude Blanc
Sans commentaires…film « Sans Adieu »
Inconditionnels auvergnats
Ravis de ce film « Sans Adieu »
Rois du Forez et de nos bois
Eloges poignants, pour nous les gueux
D'un monde paysan qui s'éteint
Où nous subsistent que crèves la faim
Réconforté dans mes idées
De jadis artiste interprète
Décrivant ce pays d'oubliés
Ne croyais pas si bien plaider
Ceux qui le quittent, le regrettent
En ballotage leur conscience
Sincère tendresse pour tant de violence
Et cela depuis leur enfance
Se tirent ailleurs, tenter la chance
Mais y reviennent pour les vacances
Clichés parlant, sans commentaire
Mais tellement riche documentaire
Qui en évoque toutes les misères
De ces péquenots pas nés d'hier
Qui règnent en maitres solitaires
(Ruralité qu'a pas de frontières)
Dans leur glèbe, enracinés
Lucides de triste réalité
Que l'avenir leur promet
Résistent encore, attelés
A leurs coutumes, leur franc parler
Amourachés de leur campagne
Avec leurs bêtes comme compagnes
N'abdiqueront pas, fiers de leur sol
Hélas politiques agricoles
Leur cherche des noises, pour leurs vaches folles
Gémissent pas, souffrent qu'à part
On ne les écoute que du regard
Même si leur vie n'est pas très rose
En ce monde qui se métamorphose
S'accrochent vaillamment à leurs terres
A leurs troupeaux de bonnes laitières
Bien que mal payés de leurs efforts
S'arrangent d'un frugal confort
Abandonnés de la Nation
Sacrifiés sur l'autel du pognon
Etre rentable, sacré progrès
Les grandes surfaces, se font pas prier
Réduisent les prix, pour moins de dépenses
Sous condition leur existence
De ces loqueteux, maigre pitance
Devenus sous prolétariat
En vérité sombres parias
Bouffent en silence, sans faire d'extras
Se suffisant d'un bout de lard gras
Lorsqu'ils zigouillent le verrat
Savent ce que veut dire, faire carême
Mais pour nourrir, l'espèce humaine
Grâce à leur science, germent les graines
Braves laboureurs, géniaux semeurs
Qui doivent se lever de bonne heure
Pour accomplir leur dur labeur
Face à l'Europe de malheur
Vont la combattre avec rancœur
Car il y va de leur dignité
N'en veulent pas de sa pitié
Primes et allocs, pour les aider
Adroits de leurs mains, peuvent se gérer
Qu'elles aillent se faire foutre les Assemblées
Ne s'y adapteront jamais
« Prudence mère de sûreté »
Vont se replier sur les sommets
En l'occurrence des hauts Forez
Chacun sa lutte, pour pas mourir
Sages philosophes, prévoient le pire
Mal embouchés mais pas crétins
L'évolution…que du baratin
L'Etat de Droits républicain
Leur pique leurs biens, pain quotidien
Même les champs de leurs voisins
Pour y bâtir de vastes empires
Pourchassant plus les rats des villes
Les déloger, bien inutile
Déjà débarquent sur leurs jachères
Les leurs achètent pour pas cher
Rapaces agences immobilières
Pour faire pousser champignonnières
A polluer leur atmosphère
S'agit de produire, être le meilleur
Sinon blousés par ces voleurs
Ce qu'ils ont acquis, avec sueur
Dilapidés de leurs valeurs
Marchands de sommeil, pas doux rêveurs
N'espèrent que ça, se faire leur beurre
De ferme en ferme en nos contrées
On y découvre trésors cachés
Hommes, femmes humbles singuliers
Sentimentaux et révoltés
Sans illusions mais passionnés
A leur devoir acharnés
Pure nostalgie de leur passé
« Si les anciens nous revenaient… »
Courons z'y vite, chez ces fermiers
Même s'ils sentent le fumier
Chaussés bottés, le nez bouché
Conseil pour les non-initiés
Certes besogneux, mal attifés
A l'intérieur leur beauté
Moindre des choses, les respecter
Pas isolés, ni repliés
Aussi regardent la télé
Mais pas camés, pas concernés
Ne leur représente guère d'intérêts
Tellement avides de converser
Même qu'ils pourraient nous en conter
De ces histoires de leurs ainés
Hélas morts et enterrés
Comblé par toi, cher compère
Te les devais ces quelques vers
Christophe Argou, tu ouvres les yeux
De ceux qui jouent les bienheureux
Laissant de côté ces valeureux
Qui lampent leur soupe au coin du feu
Se fiant qu'à l'humeur du Bon Dieu
Qu'ils injurient lorsqu'il pleut
Toi photographe visionnaire
Montbrisonnais mais pas gaga
Si tu désertes l'univers
En nos mémoires, tu resteras
Ton « sans adieu », ne peut que plaire
A ceux qui causent le patois
Evidemment tous solidaires
Copains-cochons de bon aloi
Puy de Dôme, Loire, pour une fois
Réconciliés, par ton ciné
Car pas souvent plébiscités
Comme stars dans Gala
Montant les marches du festival
Juste vengeance, tu nous régales
De ce bled pommé, on nous bat froid
Pas droit de cité dans les médias
Ton film connait un vrai succès
Même sur le dos des opprimés
Qu'importe façon de les décrire
Pourvu qu'ils gardent fureur de vivre JC Blanc octobre 2017 (film génial)
Je trouve méprisant pour les agriculteurs-éleveurs, le terme de péquenots. Moi, je les appelle des pédzouilles. Je suis parigot de naissance, mais mes ancrages sont en Bourgogne, près d’Auxerre.
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé