SAVOIR CHOISIR SA ROUTE
Myriam Salomon Ponzo
LETTRE D'INFORMATION du 23 novembre 2012
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SAVOIR CHOISIR SA ROUTE
La route de mes ouvrages est ouverte depuis 2002, année où j'ai écrit la version originelle du premier épisode de Gabriel Beauregard.
Lui a succédé, mon autobiographie Les Hirondelles seront toujours là.
Sans le savoir en 2002, je jetais là, les deux styles qui allaient me coller à la peau.
Deux genres, polar fantastique et textes autobiographiques, entre lesquels mon cœur ne peut se décider.
L'un étant marqué par ma première passion pour le cinéma, et je suis une enfant des années soixante-dix s'étant gavée des films de la fabuleuse époque des années quatre-vingt qui ont vu l'émergence des réalisateurs les plus talentueux de notre époque.
L'autre étant empreint d'un parcours assez atypique, bercée tout autant de rêves que de cauchemars.
Ensuite, le mélange de ces deux univers, a donné naissance aux nouvelles fantastiques, A la limite du monde, qui m'ont permis d'allier mon goût du mystère surréaliste à celui de l'émotion.
L'évolution de ma vie a ajouté à mon écriture, les carnets de voyage qui sont aussi, un exercice qui me permet de jeter à plat de manière spontanée, des émotions, des rencontres, que seul un voyage comme un raid en autonomie peut procurer. Une philosophie de vie qui m'habite depuis toujours et qui ne demandait qu'à se concrétiser.
Vous me direz mais, alors, faut faire un choix, on ne peut pas tout bien faire. Et je suis bien d'accord. Mais je suis une amoureuse de la vie et c'est mon choix de ne pas en faire un. Pourquoi se priver de plaisirs multiples ? Pour intégrer un moule ? Parce que cela ne se fait pas ? Et bien non, j'ai décidé de ne pas m'ôter le moindre plaisir qui soit.
En revanche, j'ai fait le choix concernant mes entretiens avec les auteurs.
En 2010, le destin m'a portée vers les éditions TRANSBOREAL en la personne de Géraldine Dunbar. Son livre, Seule sur le Transsibérien m'a subjuguée de par sa sincérité. Puis, est venu le livre de Marc Alaux, La Vertu des steppes.
Oui, j'avais, au travers de mes souvenirs d'enfance rédigés dans mon autobiographie, réveillé mon intérêt pour les slaves. Docteur Jivago avait bercé mon enfance. Alors qu'à neuf ans, je n'y avais bien sûr, rien compris, étrangement, les scènes dont je me souvenais et donc mes préférées, sont restées les mêmes après plus de 30 ans. Sentiment particulier...pourquoi ? Parce que tout simplement, ce sont les scènes qui portent au mieux l'état d'esprit du film. C'est en cela qu'on sait qu'on a affaire à un génie de réalisateur.
Il en est de même pour les livres. De ceux auxquels vous repensez des années après, ceux dont les personnages vous marquent, parce qu'ils vous ont fait comprendre quelque chose. Vous ne vous en êtes pas forcément rendu compte sur le moment ; c'est bien après, en y repensant que la portée du livre vous atteint.
Bref, un jour quelqu'un m'a dit : "Soit positive et tu attireras le positif".
Je n'ai pas eu à trop forcer, l'optimisme, malgré les déconfitures qui se succédaient dans mon parcours, étant une de mes particularités, ainsi que la persévérance.
C'est ainsi que j'ai glissé doucement vers l'univers que vous découvrirez sur ce blog et c'est ainsi que des rencontres extraordinaires me sont arrivées.
Déjà, celles avec Géraldine et Marc me remplissaient d'une joie sereine, faite d'un mélange d'échanges humains et de respect.
Sont venus s'y greffer mes lecteurs, qui, de plus en plus nombreux grâce au bouche à oreille, m'ont témoigné leurs émotions à la lecture de mes ouvrages et m'ont suivi sur l'ensemble de ceux-ci, bien que très différents. Ceci m'étonna la première.
Et puis, il y a de ces rencontres comme on en fait peu dans sa vie. Que la providence vous amène.
Celles qui rallument la torche qui s'était éteinte sur votre parcours que vous étiez en train de perdre dans la nuit noire des tentations et des pressions d'autrui.
La mienne se nomme HOPE. Quand j'ai eu en mains le premier tome de sa saga, je ne savais pas que je venais de me remettre sur les bons rails. Cependant, guidée par mon instinct et abasourdie par son œuvre, je rédigeai des chroniques enthousiastes.
De ces chroniques que je veux non "moulées" comme on en voit partout : Le résumé, l'avis, le "j'ai aimé", "je n'ai pas aimé", la note des fois sur 10, et oh grand Dieu, souvent, un avis assez prétentieux. Quelques unes sont bien argumentées, je vous l'accorde. D'autres le sont, bien souvent, par des gens qui ne sont pas capables d'écrire un chapitre de livre. Certes, il n'est pas besoin d'être auteur pour être chroniqueur, mais parfois, certains oublient de descendre de leur piédestal ou bien, faute d'avoir eux-mêmes réussi à sortir un livre correct, se vengent du talent des autres, en trouvant des défauts aussi ridicules que pathétiques, tels que : il manque une virgule, les guillemets ne sont pas mis aux dialogues. Et l'histoire...ben, on se demande parfois, s'ils en ont saisi l'essence ! Quelle importance peut-il bien y avoir à une virgule qui manque, quand on a face à soi, un bon bouquin ?
Tout cela m'agace au plus au point. Ces éditeurs, qui ne sont plus que des requins avides, qui vous répondent, qu'un livre n'a pas de style alors que ceux qu'ils éditent sont insipides, mais....mais vendeurs !! Et bien oui, le voilà, le nœud du problème. Il faut être vendeur ! Ça me rappelle un film dont j'ai, pardonnez-moi, oublié le titre, et dans le lequel le tueur dit à sa victime au moment où il l'a tue : "Publish or perish !" "Publie ou périe !"
Or, aujourd'hui, la masse des auteurs auto-publiés a décidé de publier. En effet, ils ont pris conscience de leur talent et ce dernier est reconnu par leur public. Et ce sont les éditeurs qui commencent à périr et qui ont peur. Alors, ils inventent un tas de défauts dont ils nous affublent pour nous discréditer, sachant en leur for intérieur, qu'ils ne font que reculer pour sauter.
Oh, ils vont être là encore longtemps, trop longtemps, car ils étouffent des talents que je rencontre tous les jours et c'est ainsi que fonctionne notre monde : la loi du plus fort. Mais la colère gronde dans les bas-fonds de l'écriture. Mais la Révolution ne pourra se faire que lorsque nous aurons casser ses moules qu'ils veulent à tout prix nous faire intégrer. La richesse d'un peuple se fait de la diversité des choses.
Voilà pourquoi, vous aurez compris, qu'il ne sert à rien que vous cherchiez sur ce blog la critique du dernier best-seller sorti, vous ne la trouverez pas.
Si la plupart des gens veulent être "in", moi, je préfère restée "out".
Out de ces systèmes qui ne veulent qu'une chose, nous mettre sur les rails d'un monde préfabriqué, digéré à l'avance pour nous, façonner selon un schéma prédéfini.
Aujourd'hui, il faut être parfait, correct, avoir choisi sa voie parmi celles qui sont prônées par les grandes institutions.
Il y a un an, je me suis décidée à aller à la rencontre des auteurs, qui comme moi, ne demandent qu'à être enfin connus pour faire connaître leurs œuvres.
Il m'aura fallu moins de six mois pour trouver mon propre chemin dont j'avais une idée, certes, mais dont les contours de cette idée, étaient encore flous.
M'entretenir avec des auteurs était pour moi une aventure que je voulais intéressante.
J'ai rapidement croulé sous les demandes. Et chose, pour le moins surprenante, de demandes de la part de gens que je ne connaissais, ou pas du tout, et dont, pardessus tout, je n'avais rien lu et ne me proposaient même pas de les lire. En fait, ces personnes ne voulaient qu'une chose : un article de plus à mettre dans leur dossier. Mais je vous pose la question : Quel intérêt y-a-t-il à avoir une interview de plus à son actif si celle-ci est vide de toute âme ?
Ces auteurs-là n'avaient pas compris l'état d'esprit qui m'animait. Mais je ne les blâme pas, je les comprends tout à fait, vu que la plupart du temps, les entretiens se ressemblent comme deux gouttes d'eau d'un blog à l'autre. Moi-même, j'en ai fait d'ailleurs, prise au même piège de la soif d'être connue, comme mes confrères.
Et puis, j'ai compris que je me trompais d'aiguillage par rapport à ce que j'attendais.
Oui, ce que je veux, c'est éviter les pièges du monde la consommation du "tout de suite" et "vite" au détriment du "je prends le temps de me poser".
J'ai lancé alors mes interviews "décalées" qui en fait sont des entretiens personnalisées, adaptées vraiment à l'auteur à qui je m'adresse. Et cela ne peut pas se faire à la va-vite. Cela implique L'ENVIE DE LIRE l'auteur déjà, une attirance passionnelle pour le livre qu'il vient de sortir ou a sorti, même si il y a quelques années, le temps de DIGERER son ouvrage, l'INTERET PORTÉ à l'auteur en se renseignant sur son parcours et ensuite le PLAISIR DE LA RENCONTRE effective, puis l'ATTENTE, car nul de saurait presser quelqu'un à répondre rapidement à des questions importantes pour lui.
Ai-je dévié de mon sujet ? Je sens que vous vous dites que oui dans la mesure où j'avais commencé à parler de ma rencontre avec F.E.H. HOPE.
Et bien non, ceci n'avait pour but que de vous expliquer le cheminement qui s'est fait depuis dans mon esprit et qui n'est autre que cette quiétude acquise. Vous ne voyez toujours pas le rapport avec HOPE ? Il faut avoir lu sa saga pour le comprendre, donc je vous invite à lire mes chroniques des trois premiers tomes sur ce blog pour ensuite vous rendre sur son site et forum.
Vous ne pourrez comprendre tout, même après cela. Une connivence entre auteur et être humain ne peut s'expliquer par des mots. Elle est et c'est tout.
Alors, aujourd'hui, je ne cours plus. J'écris le 3ème épisode de ma série de polars fantastiques Gabriel Beauregard, en prenant mon temps et même en écrivant et sortant d'autres livres pendant son développement, car j'ai compris qu'un livre qu'on écrit devait vivre et respirer. Or, en courant, on a du mal à respirer.
J'ai eu grand plaisir à partager ce coup d'humeur ou de gueule, appelez-le comme vous voulez. Il est fidèle à ce que je suis et c'est tout ce qui m'importe.
Myriam SALOMON PONZO