Se faire sauter
Jean Claude Blanc
Se faire sauter
Non, ne suis pas vicelard, aux infos, ils l’ont dit
Une minette voilée, des robes jusqu’à par terre
Parait, s’est fait sauter, pourtant c’est interdit
Mauresques ont leur façon, de s’envoyer en l’air
Bientôt Jeux Olympiques, en Russie, la panique
Les pétards sont parés, pour le feu d’artifice
Avant de commencer, le nouveau tsar s’agite
Les islamistes imberbes, sont prêtes aux sacrifices
N’ai pas d’avis sur tout, et surtout pas d’avis
La vengeance est cruelle, aussi, je me méfie
Car question religion, j’ai ma propre crèmerie
Préfère tirer la reine, qu’ouïr ces inepties
Quand on parle de cul, ne suis pas le dernier
A changer de programme, pour jouer les voyeurs
Bien mal m’en a pris, par comble de malheur
C’était une mousmée, qui s’était fait péter
A voir sa trombine, mais pas enturbannée
Paraissait jolie fille, du désert, égarée
Les doux yeux en amande, le visage doré
Sacré putain de gâchis, l’aurais bien fait valser
En guise de faits d’hiver, ça flambe dans les chaumières
A coups de boules de neige, on devrait faire la guerre
Que des robes échancrées, pour montrer ses pétoires
Sous-vêtements polissons, troués comme des passoires
Si j’ai bien tout compris, c’est Poutine qu’est visé
Le Caucase est en feu, Tchétchénie muselée
Est compromise la fête, des athlètes, la gloire
Tendance à déraper, glissantes patinoires
La flamme des utopiques, a fait bien des détours
Pour gagner le pays, des goulags, sans retour
Ce n’est qu’une flammèche, une frêle bougie
L’espace de quelques jours, on va être éblouis
TNT, dynamite, rien nous est épargné
Croisés de l’au-delà, poursuivent leur destinée
Au milieu de la foule, fourbissent leurs engins
ces branleurs assassins, déversent leur venin
La Colombe de la Paix, elle a du plomb dans l’aile
Car de participer à ce vicieux carnage
Redore le blason, au soviet suprême
Risible est son hymne, vieil « Internationale »
Une femme s’est éclatée, devant le monde entier
Pas gênée, la gonzesse, de se faire remarquer
Pris soin de s’étriper, se déchirer les chairs
Ce ne fut pas un viol, un acte solitaire
Pour pas noircir l’ambiance, Poutine a tout prévu
Se pointent en grands renforts, les chars et l’armée
Singulier le spectacle, on passe en en revue
Skieurs, et spectateurs, cernés de barbelés
La science fait des progrès, idem, les révoltés
Propagande assurée, car tout est enregistré
Les médias affamés, du moindre pet de travers
Se font la courte échelle, pour filmer la misère
S’exporte, la rébellion, en douce se faufile
Dans des sapes ordinaires, double fond des valises
Les bombes, les acides, planqués dans dentifrice
Bientôt t’iras pisser, épié par la milice
La psychose nous gagne, on n’y voit plus très clair
Bagages abandonnés, de suite repérés
Démineurs policiers, s’entourent de barrières
Principe de précaution, restreint la liberté
Pendant que dieux du stade, se préparent à lutter
Le péquin de service, comme toujours fait le guet
Nos stars de la glisse, il faut les protéger
D’exploits, ils nous abreuvent, tellement vite oubliés
A l’heure d’internet, n’y a plus d’inconnus
Chacun est une vedette, à sa façon, bien sûr
Suffit de s’égorger, en dépassant les bornes
Public, en redemande, l’hémoglobine passionne
Jeux Olympiques d’hiver, peut-être seront épiques
Parti comme en 14, vous connaissez la suite
Sous son air pincé, Poutine souvent se tait
On sent qu’il est vexé, ça va pas rigoler
Qu’une fille se fasse sauter, n’y vois rien à redire
Si c’est sa volupté, de jouir les martyrs
Ce n’est pas ma manière, d’amour, me pâmer
Maso, ne le suis pas, je préfère les baisers
Aux prochaines olympiades, faudra changer de site
Pourquoi pas en Irak, l’Arabie, c’est où dites
Y’a bien des dunes de sable, mais l’atmosphère torride
Moi, je passe mon tour, « sauter n’est pas jouer »
Poutine et islamistes, le duel va être serré
JC Blanc janvier 2014