Séléné et l'ordre lunaire

Dimitri Deléarde


Si mes trois poèmes sont appréciés et sélectionnés par le jury, j'interpréterais le Baron d'Ogma, dit Ogma l'Obscur, membre de l'ordre lunaire et l'un des derniers chevaliers de Séléné. Il possède une baguette en guise d'épée, un haut de forme en tant que heaume ; et comme cuirasse, il n'a que son grand cœur. Sans destrier, il est tout de même soutenu par une canne. L'image du magicien qui existe encore aujourd'hui dans tous les esprits, nous vient directement de lui et de son maître, l'immortel Robert Houdin. 


Séléné

En oubliant le sommeil, je pense à celle

Qui m'accompagne vers le soleil

Je pense à celle, qui quand je veille

Me fait rêver de toutes mes belles

 

Je pense à celle qui loin de la lumière

Blanchit ma peau et fait rougir mon âme

En attendant l'aube, je découvre la prière

En entendant dans mes nuits quelques vacarmes

 

J'apprends patiemment à rêver de toi

Te contemple et sans cesse espère

Car vous autres dieux n'aurez pas ma voix

Seule cette pâle et douce sphère

 

Qui flotte par-dessus les étoiles

Écoutera mes litanies intérieures

Qui sans peur et sans pleurs

Découvre la nuit de son voile


Volonté

Si j'avais eu mon arc et mes flèches 

Le courage et la force que me prête mon bras 

La terre ne serait plus jamais sèche

Le monde ne serait plus fracas 

 

Si j'avais eu l'œil fier et la bouche stoïque

La fougue et la passion que me prête ma jeunesse 

L'homme serait beau la femme magnifique 

Et l'amour aimerait sans avoir besoin de confesse 

 

Si j'avais eu l'âme patiente et l'esprit clair 

La bonté et la noblesse que me prête mon cœur 

Plus aucun enfant n'aurait peur de leur père 

Et seule l'aube ce jour-là serait en pleurs


Derrière ton nom

Sous un nom que tous connaissons

Tu te caches de toutes les vues

Toi qui n'existe que dans l'air des prisons

 Et dans l'espoir des hommes abattus

 

Tu me sembles être un rêve inaccessible

Que certains bandits brandissent sans honte

Pour justifier leurs pouvoirs des plus risibles

Tout droit sortis des pires contes

 

T'évoquer me fait verser des larmes

Et remplit mon cœur de courage

Droit sur mes pattes je n'ai qu'une arme

Un sourire juste pour la beauté de l'outrage

 

Les hommes ne savent que t'enchaîner

Seul le vent que l'on trouve dans les livres

Peut te porter jusque dans nos pensées

Toi qui n'es pas même dans nos souvenirs

 

Pour l'esclave tu te trouves dans la mort

Pour le gredin dans l'absence de sentence

Pour le vil avare tu es dans l'or

Et pour le moine après sa veine pénitence

 

Tu en effraies plus d'un cela est certain

D'autres imbéciles pensent t'avoir trouvée

Ou cherche avec la foi de te voir demain

C'est que tu dois être belle, Ô liberté

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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